• Pourquoi se sentir coupable?

    Pourquoi se sentir coupable?

          Sentiment d’être coupable de fautes, culpabiliser, c’est se blâmer, se condamner pour quelque chose qu’on a commis ou même qu’on croit avoir commis. La culpabilité représente une des plus grandes sources de souffrance et de misère humaine puisqu’elle nous empêche de nous accepter tels que nous sommes.
        Tant que nous nous accuserons de quelques fautes que ce soit, nous resterons pris dans l’engrenage de la culpabilité, ce qui nous empêchera de profiter des joies de la vie.
        Alors on me demande souvent : comment ne pas culpabiliser.?

        C’est difficile de répondre à cette question car il y a de très nombreuses façons de se sentir coupable.
        La culpabilité, émotion intime et intérieure à laquelle personne n’échappe – sauf les psychopathes –, est activée par des éléments extérieurs : les normes et les règles des milieux dans lesquels nous évoluons.
        À chaque époque son discours culpabilisateur, et une action qui à une époque donnée aurait culpabilisé la plupart, est devenue par la suite tellement courante qu’on peut au contraire, culpabiliser de ne pas la faire !
        Par exemple les interdits sexuels, qui ont poussé Freud à voir du sexe dans tous nos désirs, ne suscitent guère plus de culpabilité aujourd’hui et la plupart de mes correspondant(e)s se sentent plutôt anormaux(ales) s’ils (elles) n’ont pas de petit(e) ami(e).
        La culpabilité dépend ensuite de nombreux facteurs personnels et la gêne qu’elle apporte est très différente d’une personne à l’autre.
        Pour certains, elle ne repose que sur des actions réelles, pour d’autres même les intentions comptent. Pour les uns elle est associée aux remords d’avoir fait mal, ou aux regrets de ne rien avoir fait, mais pour d’autre elle est associée à une supposition des réactions de l’autre, prévision le plus souvent pessimiste et inexacte
        Le réflexe le plus courant, face à la culpabilité, est de vouloir s’en défaire. L’erreur est de réagir émotionnellement et négativement à sa propre culpabilité. Vouloir s’en libérer sans essayer d’en saisir le message peut, au contraire, la renforcer. Plus nous cherchons à maîtriser ce que nous ressentons, et plus le système s’emballe. Quand nous rejetons la culpabilité, ou que nous la subissons, elle va à coup sûr nous envahir.

        La culpabilisation s’appuie le plus souvent sur notre incapacité à être parfaits : nous nous sentons coupables de ne pas être constamment heureux, à la hauteur, satisfaits, en pleine forme, des élèves, des salariés ou des parents "exemplaires".
        Le mécanisme de culpabilité s’enclenche à l’idée que nous aurions, soit commis un acte qui nous était interdit, soit mal accompli une tâche qui nous incombait .
        Il a été mis en nous depuis l’enfance : il vient de ce sentiment que nous avons eu, petits, de ne pas être en mesure de répondre aux innombrables demandes de nos parents : manger, nous laver, ranger notre chambre, faire nos devoirs…Et leurs demandes laissaient toujours entendre qu’il y avait une perfection à atteindre. Il ne suffisait pas de faire ses devoirs : il fallait les faire bien.
        Il est donc essentiel d’essayer de revoir ses règles habituelles, ses objectifs, le but de ses actions, nos habitudes de communication.
        Il ne faut pas que nos rêves, nos souhaits irrationnels guident les objectifs que nous nous fixons. Il faut absolument les examiner, les rationaliser, se demander s’ils sont réalisables et raisonnables.
        Il faut cesser de se trouver minable, de ne pas avoir confiance en soi, de croire que tout ce qu’on fait va être mal ou raté. C’est ce doute qui nous paralyse.
        Il faut se dire qu’on ne peut réussir à chaque coup, que l’important est d’essayer, de participer et qu’il y a des échecs, mais avec de la persévérance et du travail, aussi la réussite.
        Rappelez vous si vous avez eu un prof qui notait systématiquement très bas, c’était décourageant. Alors soyez juste avec vous même et ne craignez pas le pire, espérez le mieux. Et dites vous qu’on ne s’améliore que lentement, et que vous êtes mauvais juge de votre comportement et de vos progrès. Ecoutez ce que disent vos professeurs, vos patrons. Pourquoi être pessimiste s’ils sont contents de vous ?

        La culpabilité ne naît pas seulement de la tyrannie des idéaux, mais de l’importance que vous attachez à l’opinion des autres.
        Le schéma moral de notre société s’est déplacé vers l’image du corps et l’hygiène de vie, Le discours collectif dit qu’il faut faire attention à sa ligne, à sa santé, qu’il faut appliquer en permanence un principe de précaution, qu’il faut avoir beaucoup d’amis sur les réseaux sociaux, qu’il faut avoir les habitudes et les apparences du groupe auquel on appartient, disposer des mêmes objets que ses amis et copains, respecter la mode et garder l’esprit moutonnier.
        Si vous ne répondez pas aux canons actuels, vous vous sentez pris en défaut : pas assez minces, pas assez musclés (l’apparence du corps ne se pose plus dans le champ érotique, mais dans le cadre d’un jugement social), si vous n’aimez pas facebook et les jeux vidéo, si vous ne portez pas telles chaussures ou tels habits, si vous ne pratiquez pas les sports de votre groupe, si vous n’avez pas un(e) ou plusieurs petit(e)s ami(e)s, vous n’êtes pas dans les normes et vous culpabilisez de vous sentir, aux yeux des autres « anormal(e) ».
        Alors si vous n’avez pas 3000 amis sur Facebook, ce n’est pas grave (moi je n’y vais guère que lorsqu’on m’y appelle ou quand je ne peux avoir autrement des nouvelles de quelqu’un). Si vous n’avez pas de petit ami parce que les garçons que vous connaissez ne vous plaisent pas, pas de quoi se sentir anormale, attendez donc de trouver celui qui vous plaira.
        Et ne passez pas votre temps à regarder ce que possède votre voisin ou vos copains, cela n’apportera rien que vous ayez la même chose. Il vaut mieux être original(e) que moutonnier.
        Que l’opinion des gens qui vous sont chers soit importante pour vous, c'est normal, mais si vous avez des doutes, interrogez les, car on se trompe souvent sur ce que pense de soi autrui.. Par contre les autres peuvent penser ce qu’ils veulent, pourquoi vous en sentiriez vous coupable : vous ne les connaissez que peu, et ils n’ont guère d’influence sur vos problèmes.

        Et la culpabilité vient souvent d’un refus d’assumer.
        Alors il vous faut développer votre motivation, votre volonté, l’examen des conséquences de vos décisions à venir et assumer vos responsabilités.

        Se sentir coupable trop souvent, c’est comme une obsession. Pour lutter contre, il  faut penser autrement, il faut revoir son référentiel, il faut changer ses habitudes et il faut redevenir indépendant(e), en sortant de l’esprit moutonnier que nous inculque aujourd’hui la mode et les médias.

     

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