• Nos droits et nos devoirs.

    Nos droits et nos devoirs.


         Mon article sur la liberté était un peu polémique, alors l'on m'a fait pas mal de remarques, certaines assez d’accord mais quelques autres, un peu scandalisées par mes propos.
          L’un de ses auteurs me traite de « vieux con d’antan », ce qui m’a amusé et j’aurais envie d’en faire une chanson : cela me rappelle Brassens, mais lui c'était "des cons des neiges d'antan" : plus poétique!
        On me reproche de ne pas apprécier le monde d’aujourd’hui, la télé, le smartphone, le microordinateur et internet.
        Cela m’amuse car j’ai un microordinateur depuis 1980, et je trouve internet formidable, car cela remplace de nombreuses heures passées autrefois dans les bibliothèques scientifiques de Paris. Je peux accéder aux sites universitaires et de recherche du monde entier (mais dont je ne connais pas le plus souvent la langue, hélas).
        On me dit aussi que je ne comprends pas que les jeunes aient envie de s’amuser. C’est vrai que je ne trouve pas que se souler et fumer du cannabis, (ou du tabac), soit un amusement, car cela d’une part est nocif pour la santé, et d’autre part est à l’origine de nombreux accidents. Sans doute aussi parce que je suis un fan de la science, mais donc du travail qu’elle exige et que je constate que beaucoup de jeunes n'ont plus aucune curiosité intellectuelle (pas tous heureusement).
       
        Ce qui me choque aujourd’hui, c’est le déséquilibre entre les droits et les devoirs, tout le monde réclamant des droits à hauts cris, mais oubliant les devoirs qui les accompagnent : droit d'exprimer librement ses pensées, mais devoir de les critiquer au préalable, et de les exprimer sans blesser autrui; droit d’affirmer ce que l'on croit vrai,  mais devoir d'en vérifier au préalable l’exactitude; droit de défendre ses convictions, de conserver ses croyances, mais devoir de respecter celles des autres, et de pas manipuler les gens crédules ou incultes; droit d'interpréter les discours et les textes d’autrui, mais devoir de respecter la volonté et les convictions de l’auteur; droit d’appartenir à un groupe, mais devoir de conserver la liberté de jugement qui fait son propre être. Droit de critiquer ce que l’on apprend du professeur ou de son patron, mais devoir de reconnaître la légitimité du maître et de se conformer aux décisions qui sont prises. droit de critiquer ce que font les autres, mais devoir de se demander au prélable, ce qu’on aurait fait à leur place, et ce qui en aurait résulté.

        Trois exemples me navrent :

        L’inconscience des journalistes, qui recherchent le sensationnel, et donc publient dès que la rumeur court, sans la plupart du temps, vérifier si elle est vraie, ou si ses sources sont fiables, et qui ne se posent pas la question des conséquences de la publication. Et ils sont même contents quand la nouvelle publiée produit une certaine pagaille, car au moins on en parle !
        Ce qui est grave c’est qu’ils sont des professionnels et donc des modèles. Donc sur internet, n’importe qui publie n’importe quoi, sans se soucier des conséquences, voire pire, avec l’esprit de nuire ou de faire une plaisanterie, aux conséquences parfois catastrophiques.
       
        Le bons sens et l’esprit critique disparaissent peu à peu devant l’avalanche des informations sur la télévision et surtout le Web. Beaucoup de jeunes sont pris au piège et acceptent, sans sourciller les affirmations les plus invraisemblables, les fausses explications et les propositions incongrues.
        Les gourous, les faux prêtres, les anarchistes, les arnaqueurs et les bandits s’en donnent à cœur joie, car initialement, sur le Net, ils sont presque anonymes, et la vulnérabilité intellectuelle de certains mène aux catastrophes. Un exemple flagrant est l’endoctrinement et le lavage de cerveau que l’on a fait subir aux jeunes qui partent en Syrie pour faire le djihad.
        Mais avec des conséquences moins graves, nous subissons tous l’influence des autres, dans une société de consommation, où le paraître a pris le pas sur la réalité de l’être, et où l’avis du groupe nous transforme en moutons, qui préfèrent les rites du groupe à leurs désirs propres.
        De plus les rapports profonds entre amis ont presque disparus, remplacés par des amourettes sans lendemain ou des babillages sur le net, et cet isolement dans un monde où pourtant la communication est universelle, nous rend égocentriques et intolérants.

        Le troisième exemple est celui de la religion (ou des sectes, voire de convictions dénaturées). Elevé dans la religion catholique, mais finalement athée, j’ai eu des collaborateurs et d’excellents amis catholiques, musulmans ou juifs. Je pouvais discuter avec eux sans problème, dans le respect et sans que chacun veuille influencer l’autre, en croyant détenir l’unique vérité. Ils savaient reconnaître les forces et les faiblesses de leurs croyances, les avaient adoptées après réflexion, mais avaient conscience que, dans un autre contexte, ils auraient peut être pensé différemment.
        Actuellement beaucoup de gens entrent en religion comme ils adhèreraient à un club, pour y retrouver un groupe de même croyance, pour se montrer et paraître, et où on partagera des rituels dont on ne cherche même pas à savoir quel en est le sens et l’origine; des groupes qui exhibent des signes de reconnaissance sans réfléchir et souvent avec agressivité, ou organisent des manlfs de la plus grande intolérance, (quand ce n’est pas des expéditions punitives), vis à vis de ceux qui ne pensent pas comme eux.
        Le pire est lorsque des groupes partagent la haine de ceux qui ne pensent pas comme eux, au point d’utiliser la violence, les attentats et la guerre.
       
        En fait les parents et l’école ne jouent plus leur rôle, bien qu’aujourd’hui les 3/4 des élèves aient leur bac en France. Un de mes grands-pères, qui n’avait que le certificat d’études, mais avait beaucoup lu, possédait un grand bon sens et n’aurait pas cru la plupart des inepties que l’on rencontre sur internet, à la télévision, voire au journal télévisé ou dans la presse. Et il préférait dire qu’il ne savait pas, plutôt que d’affirmer quelque chose dont il n’avait pu vérifier un minimum de véracité.
        C’est aux parents et à l’école de nous donner des principes, de développer notre sens critique, d’entraîner notre mémoire et notre logique, de nous donner le goût et l’habitude du travail et une certaine curiosité intellectuelle.
        Mais pour cela il faudrait que beaucoup de parents aient plus d’autorité vis à vis de leurs enfants, et que les professeurs soient mieux formés à la pédagogie et mieux respectés de leurs élèves, mais aussi des parents.

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