• Nos attitudes d'attachement.

                L'article que j'ai publié, il y a quatre jours sur la théorie de l'attachement m'a valu quelques mails, certains sur la théorie elle même, d'autres pour évoquer la peur qu'ont certaines personnes de s'attacher, peur que souvent évoquent ceux qui par ailleurs me parlent de leurs problèmes amoureux.
               II peut être angoissant de s'attacher. Ne va-t-on pas souffrir si I'autre nous quitte ? Il serait peut être plus sûr de garder ses distances, de ne pas s'impliquer sentimentalement.
              Mais ne devient-on pas alors insensible ?

              L'enfant est confronté déjà à ce problème avec ses parents mais encore plus l'adolescent et même les adultes, face à l'amitié, l'amour et même la vie sociale.

    Nos attitudes d'attachement.

               Face à l'attachement on trouve (en caricaturant un peu), trois attitudes :

              Certains ont peur de souffrir et se protègent en évitant le contact trop rapproché, en restant avares de leurs sentiments et en se réfugiant derrière une carapace d'indifférence.
               D'autres s'attachent, mais gardent la peur de souffrir, guettant fébrilement dans le regard de l'autre des signes de désapprobation et d'éloignement, qui prennent des proportions exagérées.
              D'autres enfin savent s'ouvrir, avoir confiance et s'attachent sans craindre d'être rejetés.
              Les psychologues appellent ces personnes "évitant", "anxieux" et "sécurisé".

             D'après les études de l'lnstitut de neurosciences cognitives de Lausanne, les personnes présentant un profil "évitant" ont des réactions affectives réduites face aux signaux sociaux positifs. lls sont indifférents à ce qui pourrait leur apporter une amitié, ne ressentent pas d'émotion dans ce type de rapport à l'autre et n'en attendent rien. Ces individus sont distants à la fois physi-quement et affectivement. et sont des personnes très indépendantes et peu portées vers la vie collective.
               Souvent, ils héritent ce trait d'une enfance difficile, où ils se sont senties rejetés par leurs parents, leurs camarades, ou à l'adolescence dans ses premières expériences amoureuses et se sont protégés affectivement de ces déchirures en faisant taire leurs émotions.
               Mais les chercheurs ont également constaté que ces personnes faisaient preuve d'une faible activité de deux zones cérébrales, le striatum et l'aire tegmentale ventrale, en présence d'individus qui leur font des réflexions aimables.
               L'aire tegmentale ventrale ou ATV est impliquée dans les réactions de plaisir, en libérant de la dopamine (voir mes articles sur le systèmeème de récompense notamment).
               Le striatum réunit sous ce nom deux grands centres, le noyau caudé et le putamen, qui sont impliqués d'une part dans le contrôle de nos mouvements, mais aussi dans la mémorisation, le traitement et le contrôle de processus cognitifs et notamment émotifs, car ils servent de relais entre divers centres du cerveau émotionnel, le thalamus et le cortex frontal.

             Les anxieux sont des personnes hypersensibles aux signaux de l'entourage.
             A la différence des personnes évitantes, elles ne fuient pas le contact, elles le désirent, mais en le redoutant, sans l'assurance que procure une solide confiance en soi, ce qui les rend très sensibles au moindre signe de désapprobation.
             Les personnes au profil d'attachement anxieux sont extrêmement attentives à tout ce qui peut constituer une remise en question de leur rapport à l'autre. et les réactions négatives ébranlent leur confiance, en suractivant les centres amygdaliens, zones du cerveau impliquées dans la genèse des émotions et plus particulièrement de la peur.
             Ceci correspondrait à une réactivité accrue de centres amygdaliens cérébrale et notamment de la partie dorsale gauche qui réagit aux situations sociales négatives, notamment aux reproches accompagnés d'expressions dubitatives ou hostiles du visage d'autrui.

              Le profil sécurisé est un attachement qui n'est ni évitant, ni anxieux.
              Ces personnes n'ont pas peur de I'autre et cherchent en lui un réconfort, mais sans se sentir déstabilisées à la moindre moquerie ou à la moindre remarque acerbe. Elles ont suffisamment de confiance en soi pour ne pas interpréter ces attaques comme une remise en question de leur relation avec I'autre, voire de soi-même.
               Les personnes à I'attachement sécurisé présentent une forte activation de leur striatum et de leur aire tegmentale ventrale dans des situations sociales favorables, lorsqu'on leur fait un compliment ou qu'on leur sourit. Mais, leur amygdale cérébrale ne s'active pas trop en cas de reproche.

    Selon les psychologues de l'attachement, un enfant à qui ses parents donnent des signes d'amour fréquents et réguliers, tout en accompagnant ces signes de repères éducatifs tels des conseils, des interdictions, voire des punitions, apprend que les reproches ne constituent pas une remise en question de l'attachement fondamental.

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