• Les vaccins contre le coronavirus covid19

    Les vaccins contre le coronavirus covid19


             A défaut de traitement efficace, la mise au point d’un vaccin pour protéger contre le covid9 est la meilleure solution à ce jour, pour ralentir fortement l’épidémie. 180 candidats-vaccins contre le Covid-19 sont en cours de développement et plus de 40 sont en phase clinique chez l’homme.

             Je vais essayer d’expliquer quels sont leurs principes.

             Le principe de la vaccination est toujours le même : il s’agit de présenter un pathogène (virus, mais aussi parasite ou bactérie) à notre système immunitaire afin qu’il apprenne à le reconnaître et à fabriquer des anticorps spécifiques qui seront prêts à le neutraliser lors d’une future infection.. « En réalité ce n’est pas le pathogène en tant que tel qui déclenche la réponse immunitaire, mais des protéines bien particulières qui se trouvent à la surface du virus, les antigènes, qui sont la clé qui permet au virus de pénétrer dans la cellule, qu’il va infecter.

    Les vaccins contre le coronavirus covid19


              Dans le cas des coronavirus, l’antigène le mieux connu est la protéine « S » (pour Spike, ou protéine de spicule : voir schéma ci-dessous), protéine en forme de pique qui donne au virus son aspect « hérissé » particulier.

    Les vaccins contre le coronavirus covid19

    Techniques possibles pour des vaccins contre le covid19 :

             Le virus entier, atténué ou inactivé

              La première technique, utilisée depuis que la vaccination existe, consiste à présenter le virus entier au système immunitaire; il faut donc initialement le cultiver en très grande quantité. 
              C’est la méthode suivie par plusieurs laboratoires chinois.

              On peut d’abord chauffer le virus  ou le passer au formol et on le « tue » ainsi, c’est à dire qu’il ne peut plus se reproduire dans l’organisme. C’est la méthode de Pasteur à l’origine des vaccins.
              On peut aussi « l’atténuer ». Le virus est toujours vivant mais a perdu don caractère pathogène, mais ol peut encore se répliquer dans l’organisme. C’est le cas de nombreux vaccins comme ceux contre la rubéole, la rougeole, la fièvre jaune…
               Pour les virus inactivés il faut faire deux injections pour avoir la protection suffisante, car ils sont moins efficaces; pour les virus atténué, une seule suffit, mais il reste un risque très faible qu’une infime proportion de particules virales gardent leur capacité à infecter l’individu.

    Une partie seulement du virus :

             Pour que le virus ne puisse présenter aucun danger, on ne va en prendre qu’une partie, en faisant porter les efforts sur l’antigène, dans le cas du covid19, la protéine Spike.
              On produira en laboratoire cette protéine à pati de cellules naimales, et on l’associera à un adjuvant qui donnera un signal d’alerte au système immunitaire. Des lymphocytes vont haagociyter cet intrus et identifier la protéine S comme un corps étranger dangereux et la fabrication interne des anticorps est lancée dans l’organisme vacciné.
              Les vaccins contre l’hépatiteB et le papillomavirus sont fabriqués selon cette technique, que Sanofi a utilisée pour son vaccin contre le covid19.

    Les vaccins à ADN/ARN

              On vient de voir l’importance de la protéine S dans la réponse immunitaire. Alors plutot que de la faire synthétiser par des cellules de mammifères on peut essayer de la faire synthétiser directement par l’organisme humain, en introduisant dans nos cellules la séquence génétique qui code pour la fabrication de cette protéine virale.
              La difficulté est que tout ADN ou ARN introduit dans notre corps est immédiatement détruit par des enzymes, car non conforme à ceux denos cellules Il faut donc trouver un vecteur pour le transporter jusqu'aux cellules des organes.
               On peut alors :
                         • soit utiliser un vrai virus non pathogène pour l’homme. Dans le cas du covid19, les laboratoire ont utilisé d’autres adénovirus : le virus du rhume (utilisé par les Russes) ou celui de la rougeole (utilisé par l’institut Pasteur).
              Toutefois notre organisme peut avoir des anticorps contre ce virus vecteur et qui le détruiraient. L’université d’Oxford et le laboratoire AstraZeneca ont utilisé un coronavirus, mais de chimpanzé
                      • soit fabriquer un « faux virus », avec des lipides de la coque et les protéines, qui aura les attribut d’un virus mais ne sera pas un vrai virus
              C’est la solution du laboratoire américain Pfizer.

              Ces virus servent ensuite de vecteurs pour aller vers les cellules de l’organisme et y transporter le code génétique qui déclenchera la production de protéines S, qui elle-même fera produire des anticorps contre le covid19.

              En fait aucun vaccin de ce type n’a encore été utilisé sur l’homme, à grande échelle, mais ils ont été utilisés sur des animaux en médecine vétérinaire. On n’a donc pas de recul sur ce type de vaccin.

    Les problèmes non encore ou peu résolus sont nombreux : :

              Du fait de la gravité de la pandémie, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé à 50 % le seuil d’efficacité requis pour mettre sur le marché un vaccin anti-Covid-19 – c’est un seuil proche du vaccin contre la grippe, - très inférieur néanmoins aux performances de la plupart des vaccins aujourd’hui utilisés.
               Les essais cliniques ont lieu en 4 phases :
                        • Une phase « zéro » sur des animaux de laboratoire.
                        • Une première phase sur quelques dizaines de volontaires (courageux), pour s’assurer que le vaccin est sûr et n’entraîne pas d’effets secondaires sévères.
                        • Une deuxième phase sur environ 200 personnes pour vérifier que le vaccin produit bien, chez ces personnes, les anticorps attendus.
                        • Enfin la phase 3 menée sur 30 000 à 50 000 personnes, menée dans des zones de forte circulation du virus, en tests en « double aveugle » : on injecte le vaccin à un premier groupe tandis que le second groupe en reçoit qu’un placébo. On copte le nombre de contaminés en moins dans le premier groupe par rapport au second (si on compte n % de contaminés en moins, l’efficacité du vaccin est de n%).
               En temp normal cette évaluation dure environ 2 ans.
               On utilise des groupes de diverses natures, notamment de tranches d’âges diverses. On vérifie aussi les effets secondaires possibles.

              Vu l’urgence de la situation sanitaire, des autorisations dérogatoires de mise sur le marché pourraient être accordées au vaccin qui obtient de bons résultats alors que la phase 3 est toujours en cours.
              Divers articles posent des questions sur lesquelles on n’a pas encore de réponse sur les vaccins actuels :
                        - les essais ont été fait surtout sur des personnes jeunes en bonne santé. Quelle sera son efficacité sur les personnes âgées ou à risques.
               Le gouvernement a décidé de commencer la vaccination par les EHPAD et cette vaccination apprendra beaucoup sur le vaccin. Mais les personnes de ces établissements étant celles qui risquent le plus mourir du Covid19, la balance risque/bénéfice est nettement en faveur de la vaccination.
                        - on ne sait pas pendant combien de temps les anticorps produits resteront actifs.
                        - mais la présence d’anticorps dans le sang, mesurée par une sérologie, n’est pas la seule réponse du système immunitaire, Certains lymphocytes B garderaient la mémoire des gènes, mais leur détection st très difficile.
                        - une autre difficulté est celle posée par certains anticorps produits, qui, chez certaines personnes, aggraveraient la maladie en cas de nouvelle infection au lieu de la combattre. Cela a été le cas pour un vaccin contre la dengue, la bronchiolite et le sida.
              Si une telle éventualité avit lieu, il ne faudrait pas vaccinables personnes qui ont déjà eu le coronavirus. Mais les connait on toutes ?

                         - les conditions d’administration du vaccin peuvent intervenir : le vaccin élaboré en collaboration entre l'université d'Oxford et le groupe AstraZeneca n’avait qu’une efficacité de 62% après les deux injections à un mois d’intervalle. Mais les chercheurs se sont aperçu que si on injectait la première fois seulement une ½ dose et une dose normale un mois après, l’efficacité était alors de l’ordre de 90 %. On n’en connait pas pour le moment la raison.
                         - en dehors des problème de laboratoire, la logistique de conservation et d’organisation des vaccination n’est pas encore résolue. Il est certain que le vaccin de Pfizer qui doit être conservé à - 70 d°C et celui de Moderna à -20 d°C, seront plus diffici-les à utiliser que celui d’Oxford qui se conserve à 4d°C dans un frigo normal, comme le vaccin contre la grippe. En fait comment va t'on déterminer avec quel vaccin on va vacciner tel type de population ? Pour l moment cela reste flou.
                        - pour le moment on sait que les vaccins font produire des anticorps, mais empêcheront ils la transmission du virus au point de l'éradiquer ?

           Il faudra bien qu'on se fasse vacciner, par sécurité d'abord, puis parce que pour éradiquer le virus, il faut que 60 à 70 % de la population soit vaccinée.
          Mais, je pense qu'il faudrait que l'on ait plus de renseignements sur ces vaccins, car on entend trop souvent la réflexion suivante (que je partage) et cela même de personnels de santé au contact avec le virus : « Me faire vacciner ? Je ne sais pas ce qu’il va y avoir dans ce vaccin, ni les conséquences qu’il peut avoir sur ma santé. Non, je vais attendre et laisser les autres servir de cobayes ».
         Certes M Johnson, au Royaume Uni, a décidé, dès le 2 décembre, de vacciner avec le vaccin Pfizer une grande partie de la population, et la vaccination a commencé avant hier. Mais c'est en fait une décision politique pour pouvoir dire à ses administrés "Nous avec le Brexit, on vaccine avant tout le monde", alors que le Brexit n'y est pour rien, car tous les pays européens auraient pu demander une autorisation exceptionnelle à l'agence de Santé européenne. Mais ils ont préféré attendre d'y voir plus clair!

    Un dernier point : qu'est ce qu'un adjuvant ?

             Un adjuvant est, dans le domaine des vaccins, un produit utilisé pour sa capacité à provoquer la réaction du système immunitaire inné de l’organisme. Une fois repéré par notre système immunitaire, le produit adjuvant est reconnu comme un intrus. Il va alors attirer l’attention des défenses immunitaires et amplifier leur action, permettant au vaccin de conférer une meilleure protection. Les sels d’aluminium sont le produit le plus utilisé, mais il en existe d’autres, organiques ou synthétiques.

     

         Vous pouvez trouver des renseignements intéressants sur le site de l'OMS : https://www.who.int/fr/news-room/q-a-detail/coronavirus-disease-(covid-19)-vaccines?adgroupsurvey=%7Badgroupsurvey%7D&gclid=EAIaIQobChMIzIyv_Yew7QIVEt5RCh2U3QwuEAAYASAAEgL7ovD_BwE

    et un article plus complet sur les vaccins dans un article du Monde : 
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/12/04/comment-fonctionnent-les-futurs-vaccins-contre-le-covid-19_6062151_4355770.html

     

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