• Les épidémies des siècles derniers et le covid19

    Les épidémies des siècles derniers et le covid19

     

                On a beau essayer de s’en empêcher, on est conditionné par la pandémie, et nos actions sont sous influence.

                En pensant à la pandémie, j’ai voulu comparer à la peste du Moyen âge et j’ai cherché de la doc à ce sujet, d’abord sur l’épidémie de Justinien qui a duré deux cents ans, (541 - 767, en fait il y a eu 15 épidémies successives) puis sur celle du Moyen âge (1348-1352). Et il y avait eu de nombreuses épidémies du temps des empereurs romains avant Justinien.

                Mais c’était un mauvais choix. Les connaissances médicales étaient inexistantes, la médecine  des recettes de grand-mères, et il n’y avait pas d’organisation sanitaire, ni régionale et encore moins dans la France embryonnaire.

    La seule ressemblance, la grande contagiosité de la maladie et le grand nombre de malades et de morts, du moins pour la peste pulmonaire.

                 Les gens essayaient d’appliquer quelques mesures barrière : isolement des malades, destruction par le feu des corps et de ce qu’ils avaient touché, remèdes à base de plantes très inefficaces. Beaucoup de peurs et de souffrances. 

              De plus on avait tendance à appeler peste d’autres maladies, telles le choléra, le charbon, la dysenterie ou les fièvres hémorragiques, voire le scorbut.

              La bactérie de la peste n'a été identifiée qu’en 1722. Une épidémie importante s’est propagée dans différents pays entre 1812 et 1835, puis en 1894 en Chine. et le Dr Yersin a mis au point un sérum efficace qui a permis une élimination presque complète de la pandémie.Depuis, on recense régulièrement ici ou là quelques cas de peste, mais le plus souvent bubonique et donc moins contagieuse.

     

               Par contre, j’ai trouvé dans la revue « Pour la science », un article plus intéressant sur les épidémies de choléra qui sont apparues en 1824 et ont duré jusqu’à la fin du XIXème  siècle et sur l’épidémie de grippe espagnole de 1917 et je vais essayer de vous le résumer.

              Le choléra est apparu du fait de l’urbanisation et du développement industriel qui ont rassemblé les populations dans les villes.

               L‘épidémie est intéressante car elle a provoqué le début d’une politique étatique de santé publique.

               Par ailleurs les scientifiques sont fortement intervenus, prônant deux type d’approches :

                         - une prise en compte du milieu dans lequel vit la population. Max von Pettenkoffer, professeur d’hygiène a étudié à partir de données physico-chimiques, physiologiques et statistiques, comment de nombreux facteurs pouvaient agir sur la maladie et sa dissémination : le terrain, l’hygiène dans les écoles, les hôpitaux et les logements, l’alimentation, l’habillement, le chauffage, l’aération, la luminosité, le sommeil..

               Il avait montré que l’origine de la maladie devait être dans les eaux circulant dans le sol, mais il ne connaissait pas encore le vibrion responsable de la maladie. Il considérait que la santé publique était du domaine étatique, économique, politique et administratif.

               Ses études font penser à ce que sont aujourd’hui « les gestes barrière » et les restrictions aux contacts et rassemblements.

     

                         - en 1884 le médecin Robert Koch a identifié le vibrion cholérique et a réussi à le cultiver (après avoir travaillé sur la bactérie du charbon et le bacille tuberculeux). Il a aussi montré que la bactérie se transmettait par l’eau.

              Il a alors considéré que la lutte contre la maladie devait se baser sur l’identification des germe, l’isolement des porteurs, et sur la recherche de médicaments et de vaccins.

    Par contre il s souciait peu des conditions de vie. Son objectif était d’isoler et de détruire la bactérie.

              Les deux thèses se sont affrontées au point que Pettenkoffer, et l’un de ses collaborateurs ont bu volontairement de l’eau contaminée pour montrer que le seul microbe ne conditionnait pas la maladie. Pettenkoffer a eu peu de symptômes et son collaborateur a failli mourir. 

               La bactérie transmettait donc la maladie mais l’environnement et les réactions du malade en déterminaient la gravité.

               De plus la maladie s’est propagée , en vagues sucessives dans le monde entier, par les chemins de fer et les transports maritimes à bord desquels embarquaient des personnes contaminée ou des aliments contaminés. Le gouvernement américain a fait construire des îles artificielles dans le port de New-York, dans lesquelles il mettait en quarantaine les immigrants.

              Des bureaux ont été ouverts dans le monde entier pour surveiller la maladie.

              Par ailleurs on a constaté par moment, un affolement de la population devant l’atteinte d’un grand nombre de personnes par la maladie. Certains rapports se sont tendus, mise à l’écart, suspicions, recherche de responsabilités, critiques vis à vis de ceux qui ne respectent pas les règles… Les médias (à l’époque les journaux), ont excités les esprits de nombreuses fausses informations ont circulé, voire des rumeurs de conspiration.

              En lisant les récits on a l’impression que le choléra a été la maladie du siècle qui a ravagé le monde. En fait quand on regarde les statistiques, le choléra a été moins mortel que la scarlatine, la diarrhée, le typhus, la coqueluche, la rougeole, la variole et la laryngite striduleuse (faux coup)

     

              Quelques mots sur la « grippe espagnole » de 1018/19 qui fit près de cent millions de morts.

              On ne connaissait ni la cause de la maladie, ni les moyens de la stopper. on a accusé des troupes revenant d’Orient, des camps américains et même une arme biologique allemande. Elle a été appelée « espagnole » car l’Espagne a été la première à diffuser des informations sur la maladie et à prendre des mesures contre elle. 

               Les médecins demandaient la fermeture des théâtres et de lieux de réunion, et les pouvoirs publics hésitaient. La fermeture des écoles était laissée à l’initiative de leurs directeurs. On recommandait de se laver les mains, de se gargariser avec de l’eau salée et de rester au lit si l’on était atteint. Aucune bactérie n’avait été détectée et on ne connaissait pas encore les virus. Il n’y avait pas de traitement disponible et les hôpitaux étaient submergés par les malades et les décès.

              Le virus de la grippe de sera découvert qu’en 1949 et, à la lumière de nos connaissances actuelles, on sait que la mortalité était le plus souvent due à une réaction immunitaire excessive (« orage cytokinique »), les complications de cette grippe étaient particulièrement effrayantes : hémorragie des muqueuse, saignements auriculaires, surinfections, le plus souvent des pneumonies bactériennes...

              Dans les pays occidentaux cette épidémie a déclenché une expansion de l’examen des conditions de santé publique et, en 1925 on s’est interrogé sur l’efficacité du port du masque contre une épidémie de grippe.

              Par contre tant dans l’épidémie de choléra que de cette grippe, les aspects « catastrophe économique » sont peu évoqués, car l’économie et le niveau de vie étaient moins développés qu’aujourd’hui, et la mondialisation n’existait pas encore.

     

              En lisant ces récits des anciennes pandémies, on voit de nombreuses similitudes avec celle aujourd’hui du covid19;

              Heureusement le niveau des connaissances médicales et des moyens de lutte est bien supérieur à celui qu’il était et notamment la capacité mondiale à rapidement disposer de vaccins.

              Par contre les répercussions économiques sont beaucoup plus catastrophiques, compte tenu du développement des services par rapport à la production industrielle, et de la mondialisation qui a fragilisé les économies occidentales.

             Mais les réactions humaines ont peu changé et se sont même amplifiées du fait du développement des moyens électroniques de communication. 

              On a retrouvé les comportements d’exclusion, en demandant la fermeture des frontières, de stigmatisation par ceux qui nient l’existence du covid19, de suspicion des mesures préconisées par l’Etat,, de dénonciation sur les réseaux sociaux, de prétendues erreurs, de complots et autres fausses nouvelles, et surtout l’ignorance associé à l’incapacité de s’informer, ou le manque de bon sens, en ce qui concerne notamment ls moyens de se protéger et les vaccins.

              On a retrouvé aussi les hésitations des gouvernants et leur difficultés à accepter d’informer la population sur l’état réel des situations (pénuries de masques et de vaccins notamment)

              Ce qui a changé aussi, c’est la difficulté, notamment des jeunes à supporter un confinement, du fait du développement des relations et des réseaux sociaux.

               Et l’augmentation du niveau de vie et la mondialisation ont rendu beaucoup plus difficiles les conséquences économiques.

     

              Mais ces comparaisons montrent bien que si la science et la médecine font des progrès, la psychologie humaine change peu. 

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