• Le droit à l'euthanasie.

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         La campagne électorale pour la présidence bat son plein, mais très perturbée par les événements d'Ukraine.
         Le problème de l'euthanasie va-t il être évoqué.

    Le droit au suicide assisté qu’est ce?

         Cela consiste à prendre soi-même des médicaments préparés par un médecin et qui conduisent, à coup sûr, à une mort sans douleur. La question revient régulièrement dans l’actualité et, lors de la dernière campagne présidentielle, « la fin de vie dans la dignité » figurait parmi les grands engagements sociétaux du candidat. L’a t ‘il oublié?

        Le rapport du professeur Sicard, en décembre 2012, rejetait catégoriquement l’euthanasie, mais ouvrait une discrète porte à l’assistance au suicide. Le Conseil d’éthique a toutefois à l'époque, écarté cette deuxième option, qui reste donc illégale.
        Que faire, alors, lorsqu’un malade ne survit que grâce à des tubes branchés en permanence à un corps en proie à de terribles souffrances? Depuis 2005, la loi Leonetti empêche « l’obstination déraisonnable ». En clair, une sorte d’euthanasie passive : l’arrêt des soins est permis si l’achar-nement thérapeutique est établi.

        La procédure de la loi Léonetti ne concerne  que l’arrêt de soins thérapeutiques :

        « L’obstination déraisonnable » du corps médical et la « prolongation artificielle de la vie » du patient sont proscrites, y compris lorsque ce dernier est hors d’état d’exprimer sa volonté. Le médecin peut prendre le risque d’abréger la vie du patient en lui administrant une dose de soins palliatifs qu’il juge nécessaire à son confort, à condition d’en informer le patient, éventuellement la personne de confiance ou un proche.

        La décision de cesser l’administration d’un traitement, lorsque le prolonger semble relever de l’ « obstination déraisonnable », doit être collégiale et ne peut être prise qu’après consultation de la « personne de confiance », de la famille, à défaut d’un de ses proches et des « directives anticipées » du patient.
        La procédure d’autorisation du patient est stricte : les directives anticipées doivent figurer sur un document écrit, daté et signé sur lequel leur auteur doit porter son nom, son lieu et sa date de naissance. Lorsque ce dernier est en incapacité d’écrire mais néanmoins apte à exprimer sa volonté, il peut demander à deux témoins, dont la personne de confiance, d’écrire le document, en attestant qu’il est l’expression de sa volonté libre et éclairée. Les directives anticipées sont inscrites dans le dossier médical du patient. Elles sont modifiables à tout moment et valides pendant trois ans au terme desquels l’auteur doit seulement confirmer leur validité par écrit sur le même document.
       La désignation d’une personne de confiance doit se faire par écrit et peut être révoquée à tout moment.

       Cette loi a été complétée et précisée par la loi Claeys-Léonetti du 2 février 2016.
       Celle-ci n'apporte pas de changement spectaculaire. Elle précise surtout les obligations des soignants :

    • Une obligation pour les professionnels de santé de mettre en œuvre tous les moyens à leur disposition pour que toute personne ait le droit d’avoir une fin de vie digne et accompagnée du meilleur apaisement possible de la souffrance (article 1 de la loi)
    • Une prise en charge de la fin de vie qui renforce les droits des patients
    • Une meilleure prise en compte de la souffrance réfractaire du malade en phase avancée ou terminale par des traitements analgésiques et sédatifs
    • Une obligation pour le médecin de respecter la volonté de la personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix et de leur gravité, de refuser ou ne pas recevoir un traitement (article 5 de la loi)
    • Un rôle renforcé d’information auprès de leurs patients sur la possibilité et les conditions de rédaction des directives anticipées rédigées par le patient ou des personnes qui l'assistent.   

        Bien entendu, si on autorise l’euthanasie, ou le suicide assisté, comme dans toute action il peut y avoir des abus; la famille peut vouloir l’héritage ou se venger, et on peut toujours espérer de Dieu un miracle qui va sauver le malade.
       Personnellement je pense que, si Dieu voulait faire des miracles, il ferait mieux de s’occuper des génocides en Syrie ou dans les pays où règnent des conflits, par exemple en Ukraine, et de ceux qui meurent de faim dans le monde.

        Il faut donc qu’une euthanasie soit très rigoureusement encadrée. Est ce possible?
        Voyons ce qui se passe aux Pays bas où les médecins accompagnant le suicide d’un malade ne sont pas poursuivis par la justice. Ils doivent, en revanche, s’assurer de plusieurs critères précis : le patient formule une demande volontaire et réfléchie, ses souffrances physiques sont reconnues comme insupportables, sans perspective d’amélioration, et il doit être convaincu, à l’instar de son soignant, qu’il n’existe aucune alternative.
        Le Luxembourg a légalisé l’euthanasie et l’assistance au suicide en 2009. Là encore, la situation médicale est prouvée sans issue et la demande, formulée par écrit, doit émaner d’un patient majeur. En Belgique, l’euthanasie est un droit strictement réglementé. Rien n’encadre, en revanche, le suicide assisté.
        En Suisse, la loi laisse la possibilité de réclamer une aide pour mourir, et des associations aident les patients désireux d’en finir, au terme de nombreux entretiens. Mais certaines facturent cet accompagnement vers la mort à hauteur de 7500 €. Business is business, on n’est pas banquier pour rien en Suisse !!

        Une majorité des français est favorable à l’euthanasie, pour les personnes qui en font la demande et qui souffrent de «maladies insupportables », mais les gouvernements n’ont jamais décidé de sauter le pas, et de lancer une large discussion sur le sujet.sans doute par peur de perdre des électeurs.
        Les intégristes catholiques sont évidemment contre cette pratique, comme ils sont hostiles au mariage pour tous ou à l’avortement. Pourtant ils restent libres dans les deux cas de ne pas profiter de cette règlementation si elle ne correspond pas à leurs valeurs.
        Mais ils veulent imposer leurs volonté et leurs valeurs à tous, comme dans les états totalitaires : c’est cela l’intégrisme, qu’il soit d’ailleurs catholique, musulman, israélite ou de toute autre croyance. C’est aussi l’attitude des dictateurs politiques, comme Poutine.

        Certes on ne pense guère à la mort quand on est jeune, et même les personnes d’âge mur répugnent en France à préparer leur fin. Pourtant la mort est finalement un acte de notre vie, le dernier.
        Je pense que beaucoup de personnes âgées n’ont pas tellement peur de la mort, mais elles ont peur de souffrir. Etre un légume, cloué dans un lit, ne pouvant plus profiter de quoi que ce soit de la vie, et savoir que c’est irrémédiable est une chose insupportable, et en plus souffrir ou du moins être obligé de s’administrer des doses croissantes de morphine, est ce une fin raisonnable et digne de l’être humain.?
        Nous avons beaucoup plus de considérations pour nos animaux domestiques !

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 24 Mars 2022 à 14:55

    Coucou Papynet

    Quel merveilleux blog ! J'ai lu avec bcp d'intérêt vos articles jusqu'aux probs causés par les bruits et j'y reviendrai ! Merci de votre dévouement envers nous ! A 90 ans, votre cerveau fonctionne à plein régime, même si la mémoire flanche ..... (moi aussi, 75 ans) Chapeau bas, Papynet ! 

    Bises amicales 

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