• La quête du bonheur (4) : le bonheur peut il être durable ?

    La quête du bonheur (4) : le bonheur peut il être durable ?

            Je ne crois pas qu’on puisse atteindre un bonheur durable sans le rechercher et je crains par ailleurs que le bonheur ne soit possible qu'épisodiquement, de façon limitée dans le temps et qu’enfin le bonheur ne s'obtienne sans doute pas par la simple application de recettes, mais au contraire par une volonté permanente de recherche.

            Certes une conduite sensée, tenant compte des quelques raisons que nous avons déjà citées, peut aider à se sentir mieux, il reste que le bonheur est affaire de tempérament et de personnalité
            Certains individus sont  plus enclins que d'autres aux sentiments de bonheur, se sentent bien dans leur peau et ne souffrent que rarement de sentiments négatifs.
            Inversement, les personnes malheureuses cherchent continuellement des sentiments extrêmes peu accessibles ou stressent en permanence, même en l’absence de difficulté sérieuse..
            Chacun connaît, au cours de sa vie, des périodes de tristesse ou de malheur. Les personnes qui ont connu cette détresse confient souvent qu'il faut éviter de se laisser submerger et essayer d’éviter remords et regrets, essayer de tourner la page, et de ne se rappeler que les instants heureux précédents, qui ont sûrement aussi existés et éviter de trop penser aux périodes de malheurs.
            Je pense aussi qu’il y a cependant une tactique simple : sourire, parler sur un ton enjoué, et s'efforcer d'afficher un air heureux, car les expressions agissent en retour sur la production des émotions dans le cerveau.

            Etre de bonne humeur change la façon dont nous percevons le monde. Nous en avons alors une vision plus globale et plus créative.
            Des psychologues de l'Université de Toronto ont provoqué chez des sujets des émotions positives, en leur montrant des images joyeuses et réconfortantes ou négatives, par exemple des images d'accidents.
            Les sujets avaient ensuite pour consigne, d’observer la photographie d'un visage, surimprimée sur un paysage comportant de nombreux détails : une maison, un jardin,  des arbres, des haies, des volets de couleur, etc.
            Il leur était demandé d'observer rapidement l'image et de se rappeler la personne dont on voyait le visage au centre de l'image, ainsi que son environnement.
            Les chercheurs ont constaté que les personnes étant dans un état émotionnel positif mémorisent inconsciemment plus d'éléments du paysage que ceux étant dans un état émotionnel négatif.
            Ainsi, tout se passe comme si l'horizon s'élargissait lorsqu'on se sent bien émotionnellement. Au contraire, les personnes ressentant des émotions négatives ne voyaient presque rien d'autre que le visage qui était ce qui leur était initialement demandé d’observer.

            Pourquoi cette différence ?
            Lorsque le cerveau a reçu et interprété des images,  il les oriente vers deux groupes de centres : l’un qu’on appellera le “Quoi”  qui identifie la nature de ce que l’on voit et l’autre que l’on appellera le “Où” qui fait la cartographie des lieux.
            Ensuite intervient la conscience (au sens être conscient de), et l’attention qui sont commandées par des centres du cerveau émotionnel. Une partie des images perçues reste inconsciente et seules celles qui sont nécessaires sont conscientes, mais toutes peuvent être mémorisées pour des durées diverses (voir mes articles sur la mémoire).
            Quand on passe au niveau des actions, les liaisons avec le cortex préfrontal qui guide notre réflexion se font par deux types de mémoires tampons différentes (qui elles mêmes séparent langage et images) :  un registre stéréotypé et d'un registre exploratoire.
            Le registre stéréotypé concentre l'attention sur des gestes précis, en rejetant les informations qui ne sont pas essentielles. Par exemple, lorsqu'une voiture freine devant vous qui conduisez, vous n'entendez plus le son de la radio, vous n'observez plus les collines environnantes : vous ne voyez plus que les feux arrières de cette voiture dont vous vous rapprochez trop vite.
            Au contraire le registre exploratoire prend en compte des données qui ne sont pas essentielles à court terme : il s'agit alors de disperser son attention dans toutes les directions, pour tester de nouvelles pistes, glaner de nouvelles informations encore inconnues, sans a priori, sans but fixé
            Pour autoriser cette démarche, il faut évoluer dans un milieu ne présentant pas de danger, et être par conséquent dans un état émotionnel positif.

            Notre état d’esprit influe donc certainement sur notre recherche du bonheur.
            Mais il faut surtout, dans ses actions, rechercher les instants de bonheur simple au fil des situations quotidiennes, toutes les petites joies qu’on peut accumuler dans tous les instants de la vie.
            Le bonheur presque durable, c’est à mon avis, celui de tous les jours à petite dose.
        Mais c’est vrai qu’il est plus facile de se sentir heureux quand on est optimiste que quand on est pessimiste.

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