• La France, championne des quotas !

    La France, championne des quotas !

         Quand nos politiques ne savent pas comment résoudre un problème de répartition, ils ont une solution miracle : les quotas. La France est le champion de ce type de clé de répartition.

     

         Nos dirigeants -sauf autrefois le général de Gaulle - sont toujours en admiration devant les USA, de même d’ailleurs, que les patrons des grandes entreprises, et ils cherchent à copier les usages et modes de ce pays, sans se soucier si cela est adapté à notre mentalité européenne et notamment latine. Pire encore ils essaie d’importer en France les méthodes américaines lorsqu’elles sont périmées et que les américains sont en train de les abandonner.

        C’est le cas des quotas.

     

        Il y a 40 à 50 ans les quotas commerciaux ont été très à la mode aux Etats Unis et donc importés en France et c'est devenu une méthode courante de management des “vendeurs” auxquels on impose des “quotas minima de vente”  et dont une part importante de la rémunération dépendait de ces résultats. 

        Le résultat a été excellent à court terme et catastrophique à long terme.

        Les vendeurs ont fait tout et n’importe quoi pour augmenter leur ventes et ont vanté à outrance leurs produits, les ont vendus pour des fonctions auxquelles ils n’étaient pas destinés (voir par exemple le médiator comme coupe-faim) et finalement si les ventes ont été sur le moment, très stimulées, à terme les acheteurs se sont éloignés des entreprises en lesquelles ils n’avaient plus confiance.

        En outre, dans les périodes plus difficiles, imposer aux vendeurs des quotas trop élevés a créé une atmosphère tellement stressante qu’elle a entraîné des dégradations importantes de la santé les personnels.

        L’entreprise en a souffert à long terme et, de même que les primes de rendement basés sur des taux moyens de fabrication ont été abandonnées dans l’industrie, les quotas de vente sont aujourd’hui, maniés avec beaucoup plus de précaution, sous forme d’objectifs, liés à des conditions de moyens et d’environnement.

     

        Mais nos gouvernants actuels n’ont pas l’expérience des entreprises, et ils croient encore facilement que les quotas sont un moyen facile d’imposer à tous des règles autoritaires.

     

    La France, championne des quotas !    Certes il y a des cas où les quotas peuvent paraître utiles. Prenez le cas de la pêche : ils définissent pour chaque espèce de poisson des seuils de capture, fixant la limite du nombre de poissons autorisé à être pêchés..

        La pêche intensive pratiquée depuis des années a épuisé les stocks de poissons, dont la survie est massivement menacée. Thon rouge, cabillaud, hareng, plie, merlan, on ne compte plus les espèces de poissons en voie de disparition,.

         Il est donc impératifs de protéger nos ressources pour l’avenir et la persuasion et l’information ne suffisant pas, il faut bien mettre sur pied des moyens de répression éventuelle. C’est à la fois une question de survie des poissons et des pêcheurs.

        Mais ces quotas il faut les fixer et il faut donc faire des prélèvement, des comptages pour “estimer” la population des diverses espèces et évidemment les résultats sont sujets à contestation. Et il faut que les chercheurs soient ensuite capables de faire, à partir de ces données des modèles prévisionnels du développement des ressources.

     La France, championne des quotas !

        Le problème de la plupart des quotas, c’est justement la difficulté de leur fixation : on s’en est aperçu avec les quotas européens concernant le marché agricole et notamment le lait, pour lequel les quotas changeaient souvent, mais où, le jour où on les a supprimés, tout le monde a cru que c’était une aubaine, et la production a tellement augmenté que les cours se sont écroulés.

     

     

     

        Certains quotas mènent à la catastrophe : c’est le cas les études de médecine et des professions de santé.

        Autrefois les programmes et examens de médecine étaient les mêmes dans toute la France d’où une formation uniforme. Les concours n’intervenaient qu’au bout de quelques années (externat, internat), ce qui permettaient à ceux qui n’avaient pas la vocation de changer de voie.

        Aujourd’hui chaque faculté a une certaine autonomie de programme et un concours extrêmement sélectif intervient en fin de première année, sur des étudiants qui sortent à peine du bac et ne sont pas habitués aux études supérieures. Il y a pour chaque faculté un quota de reçus. 

        Cette méthode est profondément injuste car on constate que par rapport au nombre de candidats la proportion de reçus oscille entre 1/5 et 1/10 selon les endroits et rien ne garantit que le niveau est le même d’une fac à l’autre et donc que ceux collés à un endroit, ne seraient pas reçus en un autre.

        Sans compter que la sélection est de plus en plus élitiste et basée de moins en moins sur le souci de soigner autrui, le mérite et la rigueur intellectuelle, mais à la capacité de la famille de l'étudiant à payer des études « chères".

        Ces quotas ont conduit au manque actuel de médecins, aux salaires peu attractifs des professions de santé, et ils ont contribué, avec en outre la recherche d’un rentabilité mal conçue, à la dégradation de nos hôpitaux publics.

     Espérons que l’épreuve qu’a apporté le coronavirus incitéra à des réformes plus réalistes et moins technocratiques.

     

         Un autre problème flagrant de difficulté de fixation des quotas, alors que la “cause” est  louable : les gaz à effet de serre, le changement climatique et les besoins énergétiques, l'égalité homme femme….

     On ne se soucie pas de la réalité et on fixe des chiffres technocratiquement, à priori.
        Tous les quotas fixés dans ce domaine sont irréalistes : que ce soit les rejets de CO2, les normes sur les constructions irréalisables dans la pratique, le fait que l’on se préoccupe des constructions neuves alors qu’il faut cent ans pour renouveler le parc immobilier ancien ....

        Ce qu’il faudrait ce ne sont pas des quotas, mais de très nombreuses études (réalistes et non utopiques), à court, moyen et long terme, pour faire évoluer nos techniques de construction, de production d’énergie, et nos habitudes de vie.

        Je trouve normal qu'on recherche une égalité homme-femme, mais le quota 1:1 n'est pas toujours réaliste.
        Il est irréalisable si la population de départ - qui est la ressource - est très hétérogène, 

        Et puis est ce toujours souhaitable ? Les métiers où il faut exercer beaucoup de force sont plus adaptés aux hommes et ceux où il faut être très soigneux et précis mieux adaptés aux femmes. On ne peut envisager des quotas 1/1 dans les postes d’ingénieurs que si ce quota est auparavant réalisé dans l’enseignement de préparation à ces écoles.

     

         L’autre problème des quotas, ce sont leurs effets pervers.

        Deux cas sont flagrants : la police et l’immigration

    La France, championne des quotas !   Les quotas donnés à la police sont absurdes, car pourquoi y aurait il la même proportion de délinquants et de délits dans toutes les régions et agglomérations; ou parmi les diverses populations de conducteurs ? Déjà les prémices sont faux.

        Les conséquences sont dès lors néfastes car dans certains cas les quotas ne peuvent être atteints qu’en transformant de petites infractions en délits et cela devient la chasse aux petites infractions : un personne que je connais et qui a voulu s’évader (à moins de 100km de son domicile) après le confinement, qui a une vieille voiture peu équipée, a eu une amende pour avoir été à 134 km/h sur autoroute. Je défie qui que ce soit, policier ou pas, de savoir sans régulateur, maintenir une vitesse à au moins 5 km/h près et il vaut mieux quand même regarder plus souvent la route que son compteur.

     

        Le problème de l’immigration est bien plus complexe encore.

     La France, championne des quotas !   Il est certain qu’il faut mettre des limites, car l'immigration clandestine, même si on aurait envie de faire plaisir à tout le monde et d'accueillir tout le monde, n'est pas possible parce que cela pèserait encore sur les conditions de travail et de vie des gens déjà les plus défavorisés de notre société.

        Mais quand j’entendais dire, il y a quelques années,  que « la France offre un titre de séjour à 3271  informaticiens indiens et 514 ingénieurs chinois », j’ai l’impression qu’on ne réfléchit guère aux aspects pratiques et que tout n’est fait que  pour faire du vent et des “annonces”.

        Fixer des quotas de main-d'oeuvre immigrée par profession ou par métier, c'est facile à dire mais difficile à mettre en oeuvre. Ce ne sont pas les gouvernements qui décident de l'évolution de la situation économique et des besoins des entreprises. Au niveau de l'entreprise, ces besoins sont déjà difficiles à estimer à moyen terme, mais au niveau agrégé, c'est encore plus délicat et il faudrait organiser des réunions de concertation avec les employeurs, les milieux syndicaux, à l'échelon national et régional.. En admettant ensuite qu'un gouvernement estime avoir besoin de 1 000 ou 2 000 ingénieurs, il faut qu'il soit capable de préciser quelles seront leurs conditions de travail, où ces personnes vont travailler, leur salaire et d’autre part, il faudrait se concerter avec les pays concernés pour savoir s’ils sont d’accord pour fournir les contingents définis.

        De plus toute politique qui ne prendrait pas en compte la migration familiale ne peut pas espérer développer l'immigration de travail.

        Par ailleurs, fixer des quotas élevés, même si cela correspond à des besoins, passe mal dans l'opinion, surtout en période de chômage, ces quotas étant perçus comme le recours à une immigration de travail au détriment des français.       
        Quant à la fixation de quotas maximaux d’immigration, chaque année, après un débat au Parlement, un quota, avec un « chiffre plafond d'étrangers que nous accueillerons sur notre territoire » est sans doute nécessaire, mais cette politique si elle n’examine pas les situations au cas par cas et si elle passe par une traque sans faille des clandestins (qu'il n'est pas question, au moins officiellement, de régulariser), cela risque d’aboutir à des catastrophes comme le suicide ou la délinquance de certains clandestins.

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