• L'effet "cocktail" dans notre cerveau.

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                Vous avez souvent constaté que lorsque vous vous trouvez dans un lieu où beaucoup de personnes parlent ensemble, (un déjeuner, une fête, avant ou après une réunion…), le niveau sonore est très élevé et couvre tous les bruits, les rendant inaudibles un par un : la pièce résonne de toutes les voix, de tous les bruits des allées et venues, éventuellement du tintement des verres..
                Et pourtant, vous arrivez à comprendre ce que vous dit votre interlocuteur, voire à entendre des personnes voisines qui parlent de vous ou d’un sujet qui vous intéresse.          Cela nous paraît normal, parce que nous y sommes habitués, mais notre cerveau réalise cependant un travail extraordinaire : filtrer l’information pertinente parmi tout ce bruit et ces bavardages. Aucun système électronique même très sophistiqué n’atteint actuellement les performances du cerveau dans ce domaine.
                C’est un travail très difficile car fait « en temps réel » : la personne ne répète pas sa phrase : il n’y a pas de rattrapage possible. Il faut que le cerveau évalue tous les paramètres du son et les compare à des valeurs anticipées. Ce travail est tellement pointu, qu’il est souvent à la limite de ses capacités, notamment en matière de rapidité mémorielle, et il n’est pas étonnant que cette capacité de reconnaissance en ambiance bruyante, diminue avec l’âge ou si vous avez une baisse des capacités auditives.
                Colin Cherry, de l’Impérial Collège de Londres a été l’un des premiers chercheurs à s’intéresser à ce phénomène dans les années 50 et j’ai lu un article sur ce sujet de Holger Schultze, professeur d’oto-rhino-laryngologie à l’université d’Erlangen Nuremberg, en Allemagne.

             On peut constater que, lorsqu'un sujet entend deux discours différents en même temps, il ne comprend que celui sur lequel il fixe son attention. Il ignore la seconde voix.

             Le cerveau s'aide d’abord de la direction d'où provient le signal sonore. Les voix des diverses personnes qui parlent viennent de directions différentes et peuvent ainsi être distinguées dans une certaine mesure.
                Mais nous sommes capables de distinguer les voix de plusieurs chanteurs même si elles viennent d’une prise de son réalisée avec un seul microphone, et également si le son n’est diffusé que par un seul haut-parleur. La situation est encore plus difficile au téléphone : nous devons non seulement nous contenter d’une seule source sonore, mais nous ne l’entendons que d'une oreille, et, malgré cela, nous pouvons distinguer différentes voix, appartenant à des personnes que nous connaissons.
               Al Bregman, de l’université McGill à Montréal pense que notre cerveau reconnaît des « objets audio », par analogie à des objets visuels, reconnus par nos yeux, en fonction de caractéristiques physiques des sons : fréquences, volume sonore, et leurs variations dans le temps.
                Notre cerveau sait faire une analyse de fréquences (mais moins bien qu’un chien qui reconnaît le pas de son maître à 100 mètres !). Ainsi la fréquence fondamentale d’une voix d’homme est vers 100 Hz, alors que celle d’un enfant est vers 400 Hz. Les voyelles, qui sont les parties les plus sonores du langage, sont composées d’harmoniques (superposition de fréquences doubles, triples …) que le cerveau reconnaît.
               Mais surtout des expériences menées sur des souris de laboratoire et sur des gerbilles ont montré que tous les bruits étaient transmis par l’oreille au cerveau, à différents groupes de neurones, mais que la concentration de celui-ci sur sa tâche de reconnaissance entrainait des blocages entre centres et que seules les informations jugées pertinentes étaient transmises aux centres utiles, et, dans le cas de l’homme et de la parole, au centre de Wernicke, qui la reconnaît et la traduit en termes significatif pour le cortex frontal.

               Demain je détaillerai la reconnaissance des sons au plan de l’orientation et je reviendrai sur ces blocages.

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