• Jury et juges sont ils objectifs et impartiaux?

    Jury et juges sont ils objectifs et impartiaux?


                 J’ai lu  dans la revue « Cerveau et Psycho, un article de professeurs et chercheurs des ’universités de Paris et Besançon sur les failles psychologiques éventuelles de la Justice.

                J’ai trouvé cet article intéressant au point de vouloir le résumer sur mon blog.

     

                Au début d’un procès, on fait prêter serment aux jurés : « Vous jurez et promettez d’examiner avec l’attention la plus scrupuleuse, les charges qui seront portées contre X… de vous décider ensuite suivant votre conscience et votre intime conviction, avec l’impartialité et la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre »

                Jury et juges sont ils vraiment objectifs et impartiaux?

     

                L’article montre un certains nombre de cas où des biais de raisonnement ou des ressentis psychologiques viennent inconsciemment troubler cette objectivité et cette impartialité, dès le contact avec les prévenus et les victimes, mais ensuite lors de l’exposé des preuves, puis des requ^tes du procureur et des plaidoiries des avocats.

                Ces difficultés sont dues à la façon de raisonner de notre cerveau qui utilise des raccourcis mentaux et inconscients (les psychologues les appellent des « heuristiques »).
                Ces raccourcis sont le fruit de certaines parties de notre cortex préfrontal mais surtout du cerveau émotionnel et notamment de références de la mémoire à des faits et situations passés, qui élaborent des solutions à partir de l’expérience acquise , sans prendre en compte la totalité des informations disponible, et sans faire des raisonnements rigoureux. 

                Le cerveau détermine et choisit les éléments qu’il estime être les plus pertinents dans l’environnement, et il se fonde sur cette sélection pour faire des choix et prendre une décision rapide et peu coûteuse en énergie cognitive.

                On appelle cela parfois « l’intuition ».

                Mais il arrive que, lorsque le problème est trop compliqué ou que les degrés d’incertitude sont trop élevés, que ce processus nous amène à faire des erreurs, qui seraient particulièrement regrettables dans le domaine judiciaire.

     


                 Avant même que le procès ne commence il peut y avoir des « à priori » quant aux accusés et aux victimes.De nombreuses études montrent que le jugement sera moins sévère vis à vis d’une personne attirante, bien aprétée, ayant une attitude aimable et respectueuse.et que par contre ces qualités chez la victime pourront au contraire aggraver la peine. Cela tient à ce qu’on attribue des qualités positives à la personne, du fait de son aspect.

                 D’autres caractéristiques comme l’âge, l’origine ethnique, le genre, peuvent activer des stéréotypes et influencer les juges. Pour un même délit, les peines sont moins sévères pour un jeune etune personne âgée et culminent vers 25 ans. Il est bien connu qu’aux Etats Unis, les noirs ou les hispaniques risquent des peines plus lourdes que les blancs. La tolérance vis à vis de la police lors d’exactions vis à vis de noirs est bien connue et nous en avons encore eu des exemples récemment.

     En France, en général, un homme est jugé plus sévèrement qu’une femme.
                Des caractéristiques ou préjugés spécifiques du juré peuvent intervenir, bien que celui-ci devrait être impartial, notamment des convictions morales ou religieuses, l’homophobe ou le racisme, des préjugés de société….

     

                 En ce qui concerne les preuves, des études ont montré que celles qui sont citées en dernier ont plus d’influence que celles citées au début d-u procès. C’est un effet de la mémoire, les souvenirs des faits et des émotions étant mieux retenus s’ils sont récents.

                 Une preuve peut être jugée irrecevable par le président de la cour, (pour des raisons de droit ou de la manière dont elle a été acquise, ou de doutes importants quant à celui qui la fournit (par exemple ses liens avec l’accusé). Mais cependant des études montent qu’elle peut cependant avoir une action sur le jugement du jury.

                 Des articles parus dans les médias, bien que n’apportant pas des éléments certains, peuvent influencer les décisions, et montrer aux jurés des photos ou vidéos de la victime, réelles mais très éprouvantes émotionnellement, peuvent être un facteur aggravant. car elles suscitent l’empathie des juges ou l’horreur devant l’acte commis.

                 La personnalité du juge peut avoir une certaine influence, son bon sens, son esprit critique, sa sensibilité émotionnelle, son expérience de la vie ou son habitude des relations humaines, qui peuvent l’amener à comprendre plus ou moins une situation et la personnalité de l’accusé.

     

                 Enfin viennent les plaidoiries et il est bien connu que lorsqu’un procureur demande une peine très sévère, cela incite le jury a infliger des peines plus lourdes. Les avocats utilisent souvent des arguments subjectifs et émotionnels, plutôt que ceux objectifs et rationnels, car ils font davantage appel aux intuitions des jurés plutôt qu’à leur logique et à leur raisonnement.

     

                 Ainsi, malheureusement, de nombreuses études psychologiques montrent qun jugement peut être affecté par de nombreux biais, et que donc il ne peut être totalement impartial.

                C’est la raison d’ailleurs pour laquelle les parties peuvent au début du procès faire un choix partiele des jurés en éliminant ceux qui leur paraissent trop influençables.

                 Toutefois savoir que de multiples influences peuvent exister est, pour un juge ou un juré, une incitation à faire le maximum d’efforts pour être impartial.

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