• Inné, acquis et préférences cérébrales.

    Inné, acquis et préférences cérébrales.

              J’avais dit, dans un précédent article, que je prendrai comme exemple d’inné ou d’acquis, les préférences cérébrales. Ne voulant pas faire un trop long article, je me limiterai à deux d’entre elles E/I et J/P. (voir mes articles quant à leur définition).

               Le fœtus est issu de deux gamètes lui apportant la moitié des chromosomes de sa mère et l’autre moitié de son père et cet apport préside à la formation de son être, en lui apportant certaines caractéristiques. Celles-ci sont évidemment très proches pour deux jumeaux homozygotes puisqu’ils sont issus de la même cellule initiale et ont donc des caractéristiques génétiques identiques à quelques mutations près.

               Mais cela est plus compliqué pour le cerveau. A l’origine, différents gènes s’expriment successivement et entrainent la multiplication des neurones, leur différenciation suivant les centres où ils se trouvent, puis guident au moyen de marqueurs chimiques la croissance des dendrites et des axones vers les neurones avec lesquels ils doivent être en liaison. Selon la nature de nos gènes différents de ceux d’une autre personne, les différents centres vont hériter de plus ou moins de neurones et de plus ou moins de connexions. C’est donc une part d’inné héréditaire. Mais dans la dernière phas ultime de connexion des axones aux dendrites suivantes, il n’y a plus de guidage et la connexion se fait au hasard. Certes c’est une part d’inné mais pas héréditaire et ainsi deux jumeaux ont des cerveaux différents.

              Nos préférences cérébrales à l’origine sont innées puisqu’elles découlent de cette formation et nous avons ainsi « un potentiel de personnalité » qui est inné.
              Nous sommes droitier ou gaucher, nous sommes par exemple plus extraverti (E) qu’introverti (I), et cela dans une certaine proportion, et notre cortex préfrontal aura tendance à plus ou moins vouloir maîtriser les événements (J) ou au contraire s’adapter à leur réalité lorsqu’ils se seront manifestés ℗.

               Voilà la part d’innéité, qui est de 100% à la naissance, mais qui n’est en fait qu’un potentiel, car nous n’avons subi aucun apprentissage et le bébé est juste capable de vivre et de se nourrir et de percevoir encore imparfaitement avec ses cinq sens, tout cela inconsciemment.
             
    Vont maintenant intervenir, d’abord l’apprentissage initial du bébé, puis l’éducation des parents, enfin l’instruction, et en permanence l’apprentissage de la vie et l’enseignement du vécu.

     

               L’apprentissage du bébé va surtout influer sur ses aptitudes physiques et sa mémoire : développement des cinq sens, reconnaitre et manipuler les objets, s’asseoir, marcher, manger sans aide, connaître son environnement…..
               Il aura peu d’influence sur ses préférences cérébrales, mais celles-ci se manifesteront, l’enfant sera plus ou moins attiré par les personnes (E) ou saura s’occuper seul (I), il voudra avoir prise sur son environnement (J) ou s’y adaptera (P).

              L’éducation des parents va lui apprendre des règles de vie d’une part, et le familiariser avec les relations humaines et la compréhension d’autrui (sa famille principalement). ‘influence de sa famille va modifier ses préférences cérébrales innées dans une certaine mesure, en les diminuant ou en les amplifiant.
               Des parents (E), qui parlent beaucoup, qui ont tendance à vouloir une compagnie permanente, qui tirent leur forces du contact avec autrui, développeront la préférence E de leur enfant, en l’amplifiant si l’enfant est déjà E, ou en diminuant sa tendance introvertie telle est sa préférence innée.
              A l’inverse des parents fortement introvertis, qui réfléchissent dans leur coin, augmenteront la tendance introvertie de leur enfant ou freineront sa préférence extravertie.
              De façon analogue, un enfant P, qui a tendance à procrastiner et à ne jamais être à l’heure, verra sa préférence augmenter si ses parents ont la même préférence et mènent une vie assez anarchique. A l’inverse des parents J, très ordonnés et organisés freineront cette tendance de l’enfant à se laisser aller.
              La réciproque est vraie pour un enfant J, dont la tendance à maîtriser les événements sera renforcée par des parents J, et qui apprendra par contre à s’adapter dans certains cas, aux événements par des parents P.

               L’instruction aura des effets différents car elle apporte certes des habitude -notamment celles de la réflexion et du travail -, mais surtout elle apporte des connaissance, une ouverture d’esprit, développe énormément la mémoire et l’intelligence.
              Par ailleurs, l’enfant, puis l’ado, s’éloigne de sa famille, se fait des copains (d’autant plus qu’il est E), et appartient à un groupe, qui lui inculque de nouvelles orientations. Ses aptitudes aux relations humaines se développent ainsi que sa tendance E, mais de façon moindre s’il est I.        
             L’instruction va influer notablement sur les aptitudes de l’enfant (dépendant surtout du développement de sa mémoire, de son intelligence, de sa capacité à innover, à faire des exercices, et de sa capacité de travail et de concentration), , et également sur certaines préférences cérébrales : développement des préférences G et S, aptitude plus ou moins grande à l’indépendance d’esprit et à la tolérance.

               Notre vécu et l’expérience de la vie, vont nous apporter des leçons, des joies et des peines, des aléas dans nos relations et certaines de nos préférences cérébrales et de nos aptitudes vont se modifier, mais plus lentement.
              En ce qui concerne les fonctions cérébrales de perception et de décision, il existe une hiérarchie entre ces 4 fonctions et un développement progressif que l’on appelle (selon CO Jung) le « chemin du serpent ». Pour une personne de préférences IGLJ, par exemple, usqu’à une dizaine d’années l’enfant ne se servira principalement que de sa fonction principale, pour un IGLJ, la perception globale intuitive, la créativité, l’imagination, le rêve, le peu de goût pour les choses répétitives et fastidieuses et pour les travaux pratiques nécessitant de la minutie.
               A l’adolescence, l’ado se servira toujours de cette fonction, mais aussi de sa fonction auxiliaire la logique, et cela d’autant plus qu’il suivra des études scientifiques et plus facilement s’il est également J, ce qui renforce sa fonction logique par une bonne organisation et la volonté d’agir sur les choses par la réflexion, et notamment sur le futur puisqu’il est aussi G.
              Ce n’est en général qu’après 20 ans où il abandonnera sa réflexion logique pour certains choix et « osera » choisir parfois selon son goût ou son impulsion, sans réfléchir.
              Quant à le fonction « cachée » ou « inférieure », elle ne sera utilisée fréquemment qu’à la maturité voire plus tard ou même jamais.

    Inné, acquis et préférences cérébrales.

              En fait ce schéma est très variable, car le développement des autres fonctions dépend fortement de l’éducation et l’instruction, des circonstances et de la volonté de l’individu de développer ses fonctions tertiaire et inférieure.
              Dans l’adolescence, les fonctions tertiaire et inférieure, plus tard la fonction inférieure interviennent cependant, mais surtout dans le « monde de l’inconscient ».
              Cela veut dire en pratique, que ces fonctions seront inconsciemment utilisées dans les moments difficiles où l’individu réagit inconsciemment : colère, peur, tristesse, stress, maladie ...
              Dans ces situations un ado IGLJ pourra réagir comme s’il était V (sa fonction tertiaire encore dans l'inconscient, alors que sa fonction auxiliaire est L) donc être colérique, impulsif,  ou prendre des décisions irréfléchies) quelquefois comme un S (en général en étant hyper sensitif)).           
             
    Un adulte réagira plutôt dans ses moments de colère ou de stress, comme un S. (sa fonction cachée). Au lieu de percevoir globalement, de s'intéresser à l'avenir, d'être imaginatif, il s'embourbera dans les détails du présent, en devenant tatillon, s'occupant de détails, devenant hypochondriaque, en devenant outrancièrement sensitif.

     

     

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