• Faut il punir les enfants ?

    Faut il punir les enfants ?


        Etant père grand-père et arrière-grand père, m’intéressant au fonctionnement du cerveau, j’essaie de lire des documents traitant de l’éducation de enfants, sujet bien controversé de nos jours.
        Depuis mai 68, où l’un des slogans était « il est interdit d’interdire », et l’interprétation des doctrines freudiennes par des disciples comme madame Dolto, beaucoup de parents croient qu’il est dangereux pour le psychisme d’un enfant de le contrarier et de lui refuser quoique ce soit.
        On constate aussi souvent que les parents, travaillant tous les deux et fatigués par le travail de plus en plus stressant, n’éduquent guère plus leurs enfants et considèrent que c’est aux crèches, aux maternelles et à l’école d’assurer cette fonction.
        Alors il m’arrive souvent de voir de petits tyrans, excités et souvent insolents, qui n’ont aucune idée des règles à respecter, ni vis à vis de leurs parents, ni avec d’autres personnes, ni vis à vis des objets qui ne leur appartiennent pas, et que leurs parents subissent sans réagir, craintifs que la moindre remarque ne détourne d’eux leur enfant.
        Ainsi des enfants de ma copropriété, il y a quelques années, ont été pris sur le fait, les uns de forcer la petite armoire vitrée du bouton « coup de poing » rouge extérieur, qui permet, en cas d’incendie, de couper l’arrivée de gaz de la chaufferie, et cela pour « voir ce que cela faisait », et les autres d’appeler au téléphone  prévu à cet effet dans l’ascenseur, la société qui vient désincarcérer une personne enfermée en cas de panne.
        M’occupant de la copropriété à titre bénévole, j’ai été informer les parents de ces deux faits et dans le premier cas , on m’a répondu qu’il fallait bien que les enfants fassent preuve de curiosité et de créativité et dans le second cas qu’il fallait bien que les enfants s’amusent un peu dans notre monde si triste.
        Bien entendu j’ai fait payer aux parents les deux factures d’intervention correspondantes, ce qu’ils n’ont pas apprécié du tout !! Il faut pourtant assumer ses responsabilités et celle d’être parent existe !.

        Alors j’ai lu avec plaisir et intérêt un article d’une psychologue clinicienne d’enfant, madame Charlet-Debray, qui expliquait qu’il fallait, avec les enfant adopter une méthode certes modérée, mais « juste et ferme ». Elle citait même cette phrase de Léonard de Vinci, « Qui néglige de punir, le mal sanctionne » Bien entendu elle ne prône pas les châtiments corporels, (on n’est plus à l’époque d’Oliver Twist), mais elle pense qu’il ne faut pas en déduire qu’il ne faut pas punir un enfant qui a enfreint des règles qu’on lui a données.
        Dans son article, elle évoque les études de Piaget sur le développement de l’enfant, dont j’ai parlé à plusieurs reprises dans ce blog., bien que, comme je l’ai dit, les neuropsychologues modernes estiment que les observations de Piaget sont pertinente, mais que le développement est plus continu et les stades imbriqués en partie.

        Dans ce développement, vers deux ans le langage intervient et avec lui la possibilité de représenter ce qui n’est pas devant soi, ou des actions, des idées, des sentiments., ce que les psychologues appellent « l’intelligence représentative » et vers 3 ans l’enfant peut faire des choix et il fait la différence entre son « moi » et le monde extérieur.
        C’est la période où il est essentiel pour son développement de mettre en place des règles de vie dans ce monde extérieur, pour le respect des autres, de l’environnement, et de lui même.
        Madame  Charlet Debray indique que, dans cette période de socialisation grâce au langage, « il faudrait sanctionner avec la plus grande fermeté les comportements inadaptés à la spécificité des situations ». Il faut lui faire adopter les normes de vie, les habitudes et règles de la « démocratie familiale, prémices des contraintes de la vie en société ».
        Elle estime que la méthode permissives sans limites a non seulement l’inconvénient de ne pas donner de règles au jeune enfant, mais en outre développe au contraire un sentiment d’insécurité et l’anxiété.

        Certains parents privilégient la discussion et l’explication, ce qui est mieux que la permissivité excessive, mais si elle est utile, cette attitude n’est pas forcément suffisante. Répéter sans cesse à l’enfant « ne fais pas ceci » même avec des explications, n’a est pas souvent convaincant !
        Elle peut être efficace avec des enfants dociles, qui apprécient ce type de discussion, mais elle est inefficace avec des ados avides de libertés, et elle aboutit alors à des discussions interminables et le plus souvent à ce que l’enfant devienne l’arbitre de l’acceptation et de l’application des règles.
        A l’inverse des punitions corporelles douloureuses ou des punitions injustes ne sont pas bonnes pour le développement de l’enfant.
        Finalement la meilleure méthode devrait être juste et rigoureuse, sans rigidité et sans excès, mais sans renoncements et retours en arrière, sans recours à la colère non plus de la part des parents qui doivent rester calmes mais déterminés aux yeux de l’enfant.
        L’enfant, si on lui a défini des règles, sait parfaitement quand il les a enfreintes et quand il a mal agi. Il le fait même souvent exprès poour voir jusqu’où il peut aller.
        Madame Charlet Debray pense que les privations d’un plaisir, (sortie, jeu, télévision…) peuvent être efficaces, si elles sont justes, proféres avec calmes et appliquées rigoureusement.
        Pour des enfants très agités, insolents, ou désagréables pour autrui, la mise à l’écart pour un temps seuls dans leur chambre peut être une solution. L’absence de punition est en fait une utopie.
        Mais il ne faut pas oublier que l’exemple est un des points fondamentaux et il appartient aux parents de le donner en premier, mais ils doivent aussi surveiller les fréquentations de leurs enfants, car, de nos jours, l’assimilation au groupe de copains set très importante, et leur exemple peut donc être bénéfique comme catastrophique.
        En fait les parents ont de nos jours, beaucoup moins d’occupations communes avec leurs enfants, et cela est fort regrettable, et contrairement à ce que croient les parents, ne favorise pas l’indépendance de leurs enfants.

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