• Etre motivés et attentifs pour apprendre.

    Etre motivés et attentifs pour apprendre.

               C'est la rentrée et donc il va de nouveau falloir  que les élèves aprennent diverses matières en classe.
               J’avais fait des articles sur l’intelligence multiple et notamment sur les travaux d’Howard Gardner. (2, 4 et 6 avril 2019).
               J’ai eu envie de reprendre un peu ce sujet, sous un autre angle : comment essayer de mieux apprendre en se servant des diverses facettes de notre intelligence.
               Je repense à la façon dont mes parents et mes professeurs essayaient de faire en sorte que nous apprenions au mieux en classe. Je compare avec les méthodes d’aujourd’hui, notamment dans les études de mes petits enfants, et je suis parfois étonné de certaines évolutions qui me paraissent néfastes ou de voir oublier des méthodes et principes qui me paraissent importants.
                Pour ne pas vous imposer une lecture trop longue, je traiterai cette question en trois articles : aujourd’hui, après-demain et le 5 septembre.

                 La première condition pour apprendre est, je crois, la motivation : il faut en avoir envie, presque y trouver un certain plaisir ou au moins une satisfaction.                
                 Aujourd’hui, sans doute une réminiscence de 1968 et surtout une évolution des parents qui n’ont pas le temps dans notre monde sous pression, et qui ont peur que leur rejeton ne les aime pas assez : on veut faire apprendre aux enfants par le jeu. Bien sûr, il faut que les enfants jouent, mais est ce à l’école que cela doit se faire ? Peut être à la maternelle et encore il faut commencer très tôt à donner de bonnes habitudes. On ne joue jamais sérieusement, c’est un délassement, un repos, une distraction, même si cela demande physiquement un effort comme au sport.

                Apprendre est quelque chose de sérieux, pas un jeu, mais un travail. Cela exige attention et effort. C’est même parfois un peu pénible, mais il y a une satisfaction de ce qu’on a réussi de faire ensuite, et on doit s’habituer à ce que toute récompense ne soit pas gratuite et demande un certain effort pour l’obtenir.
              Et paradoxalement ce recours au jeu a créé la peur d’apprendre, la crainte de l’échec, l’horreur de l’effort à fournir. Beaucoup de jeunes se lamentent de ne pas réussir leurs études après le bac, mais tout simplement ils ne travaillent pas assez et pas avec assez de concentration, même s'ils ont eu le bac avec mention, mais facilement sans travailler assez.
               Mes professeurs et ceux de mes enfants n’avaient jamais recours au jeu. Ce qu’ils utilisaient c’était la curiosité intellectuelle de leurs élèves et l’envie de comprendre, de savoir résoudre une question, de connaître ce qui s’était passé ou le pourquoi des choses.
                Evidemment cela demande que l’enseignement ne soit pas trop abstrait et théorique, surtout dans les petites classes. Il faut du concret pour que l’on ait l’impression que ce que l’on apprend sert à quelque chose.
                Le latin qui malheureusement n’est plus enseigné, était une école remarquable de formation de l’esprit à la logique et d’apprentissage de l’expression de la langue française. Mais évidemment si on se contente d’en enseigner la grammaire et la syntaxe et de faire des versions comme exercices d’application, c’est profondément rébarbatif.
                Alors les professeurs autrefois liaient cela à l’histoire et à la vie de tous les jours. On traduisait des récits sur la façon de vivre des romains, sur leur environnement, leurs méthodes, leur habitat, les combats de leurs armées, les jeux du cirque, les catastrophes comme l’éruption du Vésuve…. C’était passionnant de découvrir en mots et en images, la vie d’il y a plus de 2000 ans.            
                Les exercices de mathématique étaient des cas concrets et on faisait toujours des figures, des graphiques et même quand il s’agissait de fonction , sujet théorique, la curiosité était de finir par trouver qu’elle tête avait la courbe représentative. Maintenant on va la chercher sur sa calculette !           
                La physique et la chimie concernaient l’explication et la maîtrise des phénomènes que nous rencontrons tous les jours : le comportement de la Terre et de la nature, les circuits électriques, l’écoulement des eaux, le chauffage, le fonctionnement des instruments de musique et des postes radios, les produits courants que nous utilisons… Aujourd’hui la plupart du temps la physique n’est plus qu’un empilement d’énoncés de lois et de formules mathématiques. Comment voulez vous que cette énumération intéresse un élève ?

                Le deuxième problème est celui de l’attention. On ne peut pas apprendre sans être très attentif à ce que l’on vous enseigne, être à l’écoute et réfléchir à ce qu’on vous dit, afin de comprendre et d’assimiler.
                Ce qui est flagrant aujourd’hui c’est que la plupart des élèves ne font pas attention en classe et ne travaillent pas assez

                Le temps réel de concentration pour un adulte est d’une trentaine minutes en moyenne. Après cela, d'autres pensées envahissent l'esprit. Ce temps de concentration étant inférieur chez l'enfant, il est donc nécessaire de faire de nombreuses coupures, toutes les 10/15 minutes, afin que l'attention ne retombe pas.
                Il ne s'agit pas de faire du "zapping", mais bien d'organiser des activités brèves, cohérentes entre elles, des changements permettant de varier les approches tout en restant dans le vif du sujet,            Mais si une bonne pédagogie permet d’appeler l’attention des élèves, leur participation est néces-saire et le rôle des parents dans ce domaine est important.
                Trop de jeunes prennent l’habitude de parler au copain, de faire de petits dessins, de penser à leur prochaine discussion sur facebook ou WhatsApp, ou au week-end suivant, quand ce n’est pas envoyer en douce un texto.
                C’est aux parents qu’il revient d’éduquer leurs enfants. L’école n’est pas là pour cela et d’ailleurs on devrait l’appeler « l’Instruction Nationale » pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. C’est à eux de leur apprendre à ne pas se disperser ainsi, à prendre le travail au sérieux, à contrôler qu’ils font leur travail de classe, à ne pas mettre d’ordinateur, de télévision ou de console de jeu dans leur chambre, ce qui est trop tentant par rapport aux devoirs, de limiter l’emploi des téléphones portables, et de ne pas reprocher au professeur d’avoir confisqué pendant la présence au lycée, des téléphones utilisés pendant le cours.
                Ce n’est pas non plus aux professeurs d’apprendre aux enfants que fumer et boire trop d’alcool est dangereux pour la santé et générateur d’accidents.
                Le rôle des parents est aussi de donner aux enfants des occupations qui leur permettent de développer leurs qualités et de fixer leur attention, au lieu de les laisser zapper sur la télévision ou sur internet, et de leur apprendre à se servir intelligemment d’un dictionnaire ou de Google.                    
                J’ai parfois l’impression que les parents de certains jeunes quelle connais, les ont eus, comme ils auraient acheté un animal domestique et finalement ne s’en occupent pas plus que de leur chien ou de leur chat.
                 Demain, je me demanderai ce qu'est la créativité et après-demain, parlerai du développement de la mémoire et de la créativité, et notamment des jeux et des images mentales

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  • Commentaires

    1
    Mardi 7 Septembre 2021 à 14:15

    Il ne faut pas non plus remettre TOUT sur TOUT les parents. :/ Perso j'ai toujours eut des difficultés particulières, non pas par manque de volonté ou à cause de ma mère. C'est juste comme ça.

    Puis les conditions pour apprendre, dans la majorité des écoles... bah, c'est de la grosse merde aussi (même sans parler de déficience mentale ou trouble particulier d'un gosse):

    > A 32-36 dans une classe avec 10-15 élèves qui font le bordel (pour X raison*) pour 1 seul prof qui doit faire passer un programme entier d'une matière en 8 mois (si pas moins en fonction des vacances) par tranche de 50-60 minutes seulement dans une journée (en prenant en compte qu'à l'école le but est de nous rentrer dans le crâne le plus d'infos possible en le moins de temps possible en étant actifs au maximum), et reprendre les dits élèves qui font le bordel, en ayant pas le temps d'expliquer plus d'UNE SEULE fois (et d'une unique façon) un truc à des élèves qui n'auraient pas compris le cours, en devant laisser le temps aux élèves de prendre des notes (certains écrivent lentement), en sachant qu'il faut parfois gérer les retards, les photocopies pas faites en avance, les exams/corrections d'exams, les alertes incendie (vraies ou fausses), les grèves de profs et/ou de transport, les intempéries qui font fermer momentanément certaines écoles (neige, inondation ou que sais-je), les absences (pas toujours faciles à rattraper pour les élèves qui n'ont pas de pc (OUI les pauvres existent encore) et/ou de potes pour avoir la gentillesse de recopier tout les cours (en sachant que la lectures de notes sera toujours différentes de l'écoute d'un cours d'un prof)). Bien sûr il faut aussi prendre en compte les "conférences" à la con qui prennent parfois le temps d'un ou deux cours (l'appel en début d'année pour répartir dans les classes, les événements spéciaux, les élections de délégués, les visites/voyages scolaires, et j'en passe).  Et CA c'est si on a la chance de ne pas faire parti des élèves qui doivent se taper un changement d'école (bonjour pour rattraper/suivre un programme nuancé et/ou pas au même avancement) plus ou moins régulier. Ou pire: être handicapé mais pas "reconnu" (youhou les gens avec un TDI, TSA, ou autre).

    J'en oublie d'autres mais la liste donne déjà de quoi revoir. > Surtout en comptant les profs soporifiques qui ne sont là que pour leur paye de fin de mois et se foulent pas, ceux qui sont excessivement sévères à cause d'un complexe de supériorité et une envie de profiter d'un certain pouvoir, les profs pervers (pas connu personnellement, heureusement) qui influencent certaines pauvres filles, ceux qui n'en ont rien à foutre et sont la caricature du prof de philo/soc' qui laisse les gosses se démerder pendant qu'il bouquine ou surf sur son portable, et j'en passe et des meilleures.... (ils ne sont pas majoritaires mais EXISTENT)

    * Et en parlant des conditions en dehors et des raisons que les élèves ont de faire le bordel? Je ne les défends clairement pas tous, mais parfois un gamin peut avoir simplement la vie dure (et pas forcément à cause des parents ou tuteur légal). Ca peut être à cause d'autres élèves, des influences, d'un prof persécuteur (OUI ça existe encore de nos jours, j'insiste), d'adultes qui n'en ont rien à battre et donc le gosse peut vouloir capter leur attention de cette façon, ça peut être une façon d'extérioriser la frustration des difficultés ressenties, ça peut être le fait d'être seul et de devoir imiter les racailles de la classe pour exister et être intégré, ça peut être une maladie et/ou un trouble mental non reconnu...

    Les profs qui s'intéressent aux gosses (réellement) c'est beaucoup plus rare qu'on ne croit, et je parle par expérience. :/ C'est important qu'un prof réagisse si nécessaire. Ok c'est pas à l'école d'éduquer et apprendre les bases aux jeunes. Mais ce n'est pas un mal qu'ils fassent un rappel. C'est même rassurant et encourageant de savoir que certains, au delà de leurs diplômes, sont encore humains.

    BREF.

    Il y a PLEINS de facteurs à prendre en compte. L'école n'est clairement pas une partie de plaisir pour plusieurs raisons réelles.

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