• Et les centrales nucléaires françaises ?

              La France possède 58 réacteurs nucléaires, répartis sur 19 sites (voir carte). Six centrales sont en cours de démantèlement.
              Ces réacteurs produisent les 3/4 de la production électrique du pays, soit 410 TWh et environ 15% de l’énergie nucléaire produite dans le monde. C’est pour cela que les rejets de CO2 dans l’atmosphère sont parmi les plus faibles.

    Et les centrales nucléaires françaises ?

               Les réacteurs français, je l’ai dit dans un article sur les réacteurs nucléaires, sont différents des réacteurs russes et japonais, mais la génèse de leur réalisation est complexe. Des réacteurs d’études ont été réalisés à Marcoule puis à Cadarache par le CEA, mais ce qui nous intéresse est la réalisation des réacteurs de production d’électricité d’EDF.

               A l’origine, la France n'avait pas d’usine d’enrichissement de l’uranium 238. Elle a donc étudié un réacteur à uranium naturel, avec du graphite comme modérateur et du gaz carbonique comme caloporteur (UNGG), c’est-à-dire le type des réacteurs de Tchernobyl.
              Six réacteurs sont mis en service entre 1966 et 1971(Chinon, Saint Laurent des Eaux, et Bugey), mais cette filière est abandonnée, car pas assez sûre (réacteurs instables dans certaines conditions) et plus chère que les deux filières développées par les Etats-Unis.  Ces réacteurs américains sont ceux à eau bouillante de la société Général-Electric (analogue à ceux de Fukushima) et les réacteurs à eau légère sous pression (REP) de la société Westinghouse.
              6 réacteurs REP vont être construits en France et divergeront en 1977.
              Il est aussi envisagé de réaliser des réacteurs à eau bouillante plus puissants, mais, pour des raisons de coût et de sécurité, les réacteurs REP sont définitivement adoptés en 1975, et un programme de 18 réacteurs de 900 MWh, puis de 10 autres réacteurs est engagé. Puis entre 1979 et 1984, 20 réacteurs de 1300 MWh sont commandés et mis en service jusqu’en 1994. Enfin 4réacteurs de conception entièrement française de 1450 MWh seront réalisés et mis en service entre 1994 et 1999, dont la sureté est améliorée, en tenant compte de l’accident américain de Three Mile Island de 1979, dont je vais dire quelques mots.

               Le réacteur de la centrale de Three-Mile-Island (deux réacteurs à eau pressurisée de 900Mwh), objet de l’accident, est schématisé ci-dessous.

    Et les centrales nucléaires françaises ?
             
    Au début de l’incident le 28 mars 1979 à 4 heures du matin, une défaillance de l’alimentation en eau des générateur de vapeur, entraîne l’arrêt , par mesure de sécurité du réacteur et la mise en service des pompes de secours. Mais suite à une erreur humaine, les vannes de ces pompes sont fermées et les opérateurs mettront 8 minutes à s’en apercevoir et à les ouvrir. les produits de fission continuant à chauffer l’eau primaire, la pression du circuit primaire augmente et une vanne s’ouvre automatiquement pour réduire la pression, mais elle reste ensuite coincée en position ouverte, sans que les opérateurs en soient informés. Une injection de sécurité d’alimentation en eau avait été automatiquement mise en service pour compenser la perte par ouverture de la vane, mais les opérateurs l’arrêtent, croyant la vanne fermée.

              L’eau diminuant dans le circuit primaire, le niveau baisse dans la cuve et une prtie du combustible fond, entrainant une libération de produits de fission et une alarme du niveau de radioactivité. Les opérateurs ont alors réalimenté en eau la cuve, ce qui a refroidi la cuve, mais a fait augmenter la pression et obligé à rouvrir la vanne de décharge qui avait été fermée. De la vapeur entrainant des produits de fission a été libérée à l’extérieur du réacteur. Une petite explosion due à l’hydrogène s’est produite, mais le bâtiment a résisté à cette explosion. Les produits radioactifs ont donc été presque totalement contenus dans le bâtiment réacteurs et dans un bâtiment auxiliaire qui du fait de manques d’étanchéité a reçu de l’eau contaminée.
              Il n’y avait qu’un niveau minime de radioactivité à l’extérieur, mais la population s’est affolée du fait d’une recommandation d’évacuation provenant de l’autorité de sûreté américaine (la NRC), recommandation cependant annulée par le Gouverneur de l’Etat de Pennsylvanie et il en est résulté une immense pagaille sur les routes entourant la central.
              Les conséquence de cet incident ont donc été minimes, mais toutes les instance d’étude et de contrôle des réacteurs nucléaires ont revu et amélioré la signalisation de fonctionnement, notamment celle concernant les circuits de refroidissement.

              La filière française de réacteurs est à donc à Uranium enrichi, et à eau légère servant de modérateur et de caloporteur.et 67% environ des réacteurs dans le monde sont de type analogue. Les réacteurs d’un autre type ont été fermés;
              Il y a un circuit d’eau sous pression dans la cuve qui apporte la chaleur dans un échangeur de température étanche qui transforme l’eau d’un circuit secondaire en vapeur, laquelle alimentera les turbines. Les risques de contamination et de fuite sont bien moindres que dans des centrales où l’eau de la cuve alimente directement les turbines (comme les centrales japonaises à eau bouillante).
               Le refroidissement du réacteur est donc autonome et indépendant de la production d’électricité.

              La filière française est donc plus sûre au plan des principes de fonctionnement.

              Par ailleurs, alors que les réacteurs russes, bien que peu sûrs, n’avaient pas d’enceinte étanche, les réacteurs japonais une enceinte mais non prévue pour résister à une explosion due à l’hydrogène qui peut se dégager en cas d’assèchement de la cuve, les réacteurs américains et français ont une enceinte solide, qui lors de l’accident, aux Etats-Unis de Three Miles Island au début de l’exploitation des réacteurs, a permis d’éviter toute fuite extérieure importante.
             Dans les nouveaux réacteurs type EPR en construction, il y a même une enceinte supplémentaire donc 2 enceintes superposées.

              Il existe en France un organisme indépendant, l’Autorité de Sureté Nucléaire (ASN), assistée d’un organisme de recherche et de contrôle, l’Institut de recherches er Sureté nucléaire (IRSN)et chaque centrale fait l’objet de normes de sûreté et de sécurité évoluant en fonction des enseignements des incidents passés nationaux ou internationaux. Chaque centrale est régulièrement contrôlée par l’ASN et l’IRSN et fait l'objet d'une visite décennale et d'un réexamen de sûreté complet à compter de la trentième année pour statuer sur une éventuelle prolongation d’exploitation.  

               Très peu d’incidents sont survenus sur les réacteurs français.
              Un seul événement grave mais sans conséquence extérieure, en 1980 à la centrale Saint Laurent : deux éléments combustibles du réacteur A2 filière UNGG (uranium naturel, graphite-gaz), d'une puissance de 515 Mwh, fondent, mais sans que cela n’entraînant de risque à l'extérieur du site, ni de victime à l’intérieur.
              De petites fuites radioactives internes ont eu lieu, mais avec des conséquences minimes.
              A comparer aux nombreux accidents survenus dans l’industrie chimique pendant la même période de plus de 40 ans, notamment celui d’AZF à Toulouse.

              Quel sont les risques des centrales françaises ?

               Nous ne sommes pas dans une zone sismique (voir carte en début d'article)et il n’y a pas de risque de tsunami pour nos centrales. Elles ont cependant été calculées pour résister à un tremblement de terre.
              On ne risque pas non plus un accident genre Tchernobyl, compte tenu des contrôles effectués et des règles émises par l’ASN et l’IRSN. Les personnels des centrales sont des spécialistes compétent et sont équipés en matière de mesures de sécurité.

               Nos centrales sont vieilles, c’est vrai, mais contrairement ç ce croit l’opinion, la vieillesse ,n’est pas comparable à celle d’un humain, qui ne peut remplacer les organes usés. 
              
    Les bâtiments sont en béton très épais, la cuve du réacteur en inox, donc très peu sensibles au vieillissement. Ils devraient résister à l’impact d’un avion, et évidemment les drones sont sans effet.                     

              Les gaines de combustibles sont régulièrement changées.
              Le seul point sensible est le système de refroidissement et de condensation de la vapeur. Il est entretenu avec soin et les enseignements des trois accidents nucléaires ont entraîné des améliorations apportées à a sécurité.
              Certes le risque zéro n’existe pas, mais la probabilité d’un accident grave est très faible et des répercussions extérieures extrêmement peu probables. J’habiterais près d’une centrale sans aucune                     
              Mais EDF sous-traite trop l’entretien de ses centrales. Certes un sous-traitant peut être tout aussi compétent, mais il est moins stable que du personnel de l’entreprise.
              Et l’information des populations n’a jamais été faite, nos gouvernants étant d’une ignorance crasse en matière technique et scientifique. De ce fait le danger nucléaire est énormément surestimé, jugé par la population uniquement d’après les accidents de Tchernobyl et Fukushima.

              Quelques mots de l’EPR, le réacteur de troisième génération de 1650 MWh. C’est un réacteur de même type, à eau légère pressurisée. Mais les conditions de sécurité ont été considérablement améliorées : troisième enceinte de confinement, piscine de stockage des combustibles usés beaucoup plus sûres (enseignements de Fukushima) et sécurité accrue des systèmes de refroidissement.
              L’étude a été bien faite mais la réalisation catastrophique d’AREVA. Des anomalies et défauts ont été trouvées par l’ASN, d’abord sur les bâtiments (fissures du radier),, puis surtout sur les soudures de la cuve.
              Les essais « à froid » ont eu lieu et les « essais à chaud » sont en cours. Mais en juillet dernier des anomalies de soudures dans la partie non nucléaire ont été constatées et des contrôles devront être faits à nouveau.
              Des retards successifs s’accumulent et la mise en service, initialement prévue en 2012 n’aura pas lieu avant 2020. Surtout le coût est catastrophique passant d’une prévision initiale de 3,4 à 11 milliards d’euros.
              De plus de mauvaises conditions de travail sont reprochées aux divers employeurs.
               En fait l’EPR s’il est un bon réacteur au plan de la conception est une catastrophe au plan économique.  Je pourrai éventuellement le décrire dans un article.

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