• Ecrire à la main ou sur une tablette

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        J'ai déjà parlé de l’inquiétude que j’avais, dans notre pays où les politiques aiment singer les USA, sur le fait que 45 états américains sur 50, avaient abandonné l’apprentissage de l’écriture manuscrite, au profit du clavier. ( 15/12/2017)
       Et périodiquement nos ministres de l'éducation voudraient mettre en place dans les écoles primaires des tablettes numériques pour chaque élève, pour faciliter aux professeurs et élèves, l’apprentissage et l’instruction., notamment de la lecture et de l'écriture.

        Je ne sais pas ce que cache cette idée géniale !
        Si c’est remplacer l’apprentissage de l’écriture manuscrite, par celle du clavier, je maintiens que c’est absurde.
        D’abord on n’apprends pas à taper sur un clavier sur une tablette ou un smartphone. Il faut un clavier plus grand, adapté aux doigts.
        Mais surtout, l’usage du clavier est très différent de celui de la main tenat un stylo ou un crayon.
        Si nous écrivons en lettres cursives, qui sont liées entre elles, comme nous l’avons appris jeune, nous n’écrivons pas lettre par lettre, mais le cerveau fait écrire le mot entier à la main.
        Si nous tapons sur un clavier, si nous avons appris à lire et écrire à la main avant, au début de l’apprentissage, nous épelons mentalement les mots (et non par syllabes). Puis nous gagnons en rapidité et nous n’épelons plus sciemment, mais les doigts tapent les lettres, les unes après les autres, inconsciemment et le cerveau retient une succession de lettre et non une image d’un mot.
        Aussi vous arrive t’il d’inverser deux lettres, alors que à la main, cela n’arrive jamais, (sauf aux dyslexiques).
        Et de temps à autre, je suis sûr qu’au clavier, vous hésitez sur l’orthographe d’un mot, et qu’alors vous l’écrivez sans hésiter à la main, car c’est la mémoire musculaire  qui intervient alors, en complément de la mémoire visuelle..
        En définitive, en tapant sur un clavier, c’est de la récupération de fichier, il faut se souvenir (inconsciemment) où sont les 26 lettres dans le mot et sur le clavier (plus accents et ponctuation).      
        Ecrire un mot à la main, c’est à chaque fois un mot nouveau, c’est faire appel à des capacités motrices beaucoup plus complexes, qui, une fois apprises, ne s’effacent pas.
         Pour apprendre à écrire la main fait appel à plusieurs sortes de mémoires, alors que le clavier est surtout visuel.

         Peut être, pour mieux retenir vos cours, faisiez vous des fiches à la main. Certes c’est la réflexion pour résumer l’essentiel qui fait comprendre et retenir le cours.
         Mais cependant l’écriture manuelle peut aider la mémoire.
         Des psychologues ont étudié les performances de deux groupes qui écoutaient une conférence et prenaient des notes à la main et sur un ordinateur portable.
    Clavier et stylo obtenaient des résultats de mémorisation analogues pour les données factuelles. Mais pour les données conceptuelles, l’usage du stylo procurait une meilleure mémorisation.
         C’est surtout vrai pour les personnes qui tapent très vite, car elles ont alors tendance à noter trop de choses, comme un magnétophone, alors que celui qui écrit essaie de ne prendre que l’essentiel, donc en réfléchissant.
        Des études faites en CE2 et CM1 et 2 ont montré que la qualité rédactionnelle de textes écrits à la main était supérieure à celle à celle de ceux écrits avec un ordinateur (et je ne parle pas là des « copier coller » sur internet, qui remplacent imagination et réflexion).

        Il ne faut cependant pas croire que tout est mal sur une tablette. Une expérience a montré que de bons résultats pouvaient être obtenus dans l’apprentissage de l’écriture, mais….. celle à la main.
    Vous avez sans doute appris à écrire comme moi, en recopiant avec un crayon, une plume ou un stylo, des lettres, puis des mots, dont j’avais un modèle, que j’essayais de reproduire le mieux possible. C’est statique, en ce sens que c’est un « dessin » fixe qu’on essaie de reproduire par le mouvement de la plume.
        Des instituteurs ont imaginé d’utiliser une tablette où le modèle est dynamique, c’est à dire qu’il apparaît progressivement, écrit à la main, et donc c’est plus un mouvement qu’un dessin que l’on montre. Et l’élève, qui a un crayon électronique à la main, essaie de reproduire, en même temps avec un petit décalage, ce geste sur la tablette.
        Il semblerait que cette méthode dynamique donne de meilleurs résultats avec certains élèves. Là encore l’apprentissage du mouvement de la main, mémorisé dans nos muscles, vient aider le visuel.

        Tout n’est donc pas négatif dans l’usage des technologies modernes en classe, mais il faut y réfléchir et ne pas les utiliser n’importe comment. Il faut en particuliers qu’instituteurs et professeurs aient reçu une instruction spécifique dans les écoles, en même temps que des cours de pédagogie.

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