• Curiosité intellectuelle et enseignement.

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         J’ai déjà dit plusieurs fois dans des articles, que beaucoup de jeunes aujourd'hui, manquaient de curiosité intellectuelle, et également d’esprit critique et de bon sens.
         Les programmes d’enseignement et la formation pédagogique des instituteurs et professeurs se ne prennent probablement pas assez en compte ces aptitudes et l'afflux d'information sur internet d'une part et la banalité des réseaux sociaux d'autre part, ne favorise pas leur développement. 
            Les jeunes me disent qu'ils n'ont pas envie de savoir parce qu'ils n'ont pas assez de connaissances : c'est un faux prétexte.
        Vous avez sûrement lu, en passant, la maxime de Blaise Pascal qui figure, en haut de mon blog, sur la compréhension du corps et de l’esprit.
       J’aime bien citer une autre « pensée » de Pascal sur le savoir, à une époque où l’homme de sciences pouvait atteindre un savoir très étendu par rapport à ce qui était connu à l’époque. Très humble, Pascal écrivait :
    « Les sciences ont deux extrémités qui se touchent. La première est Ia pure ignorance naturelle où se trouvent tous les hommes en naissant. L’autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes, qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu’ils ne savent rien, et se rencontrent en cette même ignorance d'ou ils étaient partis ; mais c'est une ignorance savante qui se connait. »

        On n’a pas besoin d’un grand savoir pour avoir de la curiosité intellectuelle. Elle provient au contraire, de la conscience de son ignorance, associée à une envie, une volonté de la diminuer un peu.
        Le problème, dans le domaine scientifique, c’est que lorsqu’on s’attaque à un problème, et qu’on a enfin compris la solution, on découvre dix autres problèmes que l’on ne soupçonnait pas et qui vous sont inconnus.
         C’est un peu la quête du Graal, et cela décourage certains, mais c’est pourtant passionnant de voir l’immensité des choses que l’on pourrait connaître et d’avoir la satisfaction d’en comprendre quelques unes, même si ce n’est qu’une infime partie. C’est un peu comme si vous gravissiez une colline, en découvrant peu à peu l’immensité du paysage, dont vous ne pourrez explorer tous les recoins. Mais le paysage est souvent beau et le regarder apporte du plaisir.

         L’école, faute de formation des maîtres, n’a pas su éduquer les jeunes à l’utilisation des moyens modernes informatiques.
         Les jeunes ont une chance inouïe par rapport aux possibilités que j’avais lorsque j’étais collégien, lycéen ou étudiant : c’est internet et ils la gâchent.
         Ils utilisent leur téléphone portable et leur ordinateur, pour échanger des banalités et collectionner les « amis », qu’ils connaissent à peine et qui leur apportent une illusion d’appartenir à un grand groupe et d’être important.
         Elève ou étudiant je n’avais que les cours professoraux que j’avais pris en note ou quelques livres hors de prix. Les polycopiés n’existaient pas encore. On trouvait en bibliothèque quelques « documentations », mais les trouver était laborieux et long. Et pour demander un renseignement à quelqu’un il fallait aller le voir.
         Les jeunes ont bien de la chance aujourd’hui. sur internet, si on sait chercher intelligemment, on trouve presque tous les renseignements que l’on souhaite, des explications, des images, des schémas. On peut toucher facilement quelqu’un grâce à la messagerie.
         Mais il y a l’envers de la médaille : tout le monde peut donner son avis, écrire quelque chose sur le net, donc il y a forcément beaucoup de choses inexactes. certains le font même volontairement et les personnes fragiles peuvent se faire endoctriner.

         Alors l’usage du web devrait s’accompagner d’un esprit logique et critique beaucoup plus important, beaucoup plus sagace.
         Mais non seulement l’école n’apprend pas à rechercher la bonne information, mais les programmes aussi bien de sciences que de lettres ne cherchent plus qu’à essayer d’intéresser un peu les élèves, et ne leur apprennent plus à avoir esprit critique et bon sens, pas plus d’ailleurs que de la créativité.
         Ce n’est pas la faute des profs, mais des politiques qui ont abîmél’école, en supprimant la formation des profs, en demandant des diplômes de plus en plus élevés sans assez de formation pédagogique, mis sur pied des programmes ineptes, aidés par l’encadrement supérieur du ministère, qui n’a plus ni esprit pratique, ni bon sens, en ne leur donnant pas un salaire et une considération à la mesure de la tâche importante qui leur incombe.
    Je connais bien des profs, qui essaient d’enseigner au mieux, au milieu de cette anarchie.
   
         Mais c’est aussi la faute de beaucoup de  parents, qui considèrent maintenant que ce n’est plus à eux mais à l’école, (y compris la crèche et la maternelle) d’éduquer leurs enfants, que ce soit au niveau des connaissances - ce qui est normal- mais aussi de la morale, du sens civique et des règles de vie en société.
         Le pape François disait qu’il ne fallait pas procréer comme des lapins, mais se comporter en parents responsables, cela impliquerait aussi que l’on n’ait des enfants, que si on accepte la charge de les éduquer et de ne pas confier cette tâches, à l’école, à la télévision et à internet, qui nous débarrassent de ce travail de parent, pourtant fondamental.

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