• Connaissez vous le C2RMF et AGLAE ?

    Connaissez vous le C2RMF et AGLAE ?

                J'ai eu l'occasion de visiter le "C2RMF" : c'est le "Centre de recherche et de restauration des musées de France, qui est située sous la place du Carrousel du Louvre, à Paris et donc sous le célèbre musée. C'et une endroit impressionnant, car, sur3étages autour d'un puits de lumière et 6500m2, sont regroupés des laboratoires et ateliers aux moyens très modernes, destinés à analyser des oeuvres d'art, qui peuvent ensuite être éventuellement restaurés dans les ateliers du Louvre, en partie dans le pavillon de Flore au Louvre et la Petite écurie durci à Versailles.
                 Le C2RMF est donc le laboratoire technique et scientifique, au service des 1220 musées de France. Il a éétcréé en 1931, mais complètement rénové en 1988.

    L’utilisation de rayonnements UV, IR et X permet de faire des photos spectaculaire de tableaux, et de comprendre une partie de leur histoire, mais le travail du laboratoire est beaucoup plus général et plus complet.
        Il doit acquérir de très nombreuses données sur les matériaux constitutifs des œuvres d’art utilisés à différentes époques : par exemple pour les peintures, support en bois ou en toile, enduits, pigments, liants et charges des peintures, vernis...
        Il doit mener une mise à jour permanente des méthodes et des matériels utilisables pour l’analyse spectrométrique des œuvres, l’analyse physico-chimique et la datation des matériaux les constituant.

        On fait évidemment des photos normales des tableaux, mais elles ne nous apprenent qu'une faible partie de leur histoire. Tout un arsenal d'autres investigations est donc nécessaire.

        La photographie sous rayonnements ultraviolets permet une analyse en surface, car elle entraîne une fluorescence de certains composés minéraux ainsi que beaucoup de produits organiques. C’est le cas des vernis utilisés pour protéger les peintures. Lorsque des restaurations sont faites par dessus les vernis antérieurs, elles masquent la fluorescence et apparaissent donc sous forme de plages sombres. On peut également apprécier l’épaisseur du vernis déposé.

        Le réflectographie infra rouge permet une analyse en profondeur, car elle pénètre les couches de peinture, permettant de visualiser les dessins sous-jacents initiaux, dans la mesure où ceux-ci fait avec des matériaux graphités, vont entrainer une absorption plus grande de l’infra rouge par le carbone. Elle permet aussi de mettre en évidence des restes de pigments anciens, par exemple du "bleu égyptien" su des statuettes.

    Connaissez vous le C2RMF et AGLAE ?

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        Les deux planches ci dessous représentant la Joconde et St Jean Baptiste, de Léonard de Vinci, les photos (a) sont en lumière visible, (b) en UV et (c) en IR.

        On voit sur la Joconde, les restaurations, notamment celle faite après une dégradation par un visiteur en 1956, et on constate que la couche de vernis y est beaucoup plus fine et irrégulière que sur St Jean Baptiste, où elle est épaisse et oxydée, ce qui cache presque la peinture.
        Sur la Joconde, l’infrarouge fait apparaître une modification de l’emplacement des doigts de la main, la peinture masquant l’ancien dessin en lumière visible, de même que pour l’index de St Jean Baptiste.
        On a pu voir par ailleurs qu’un voile de gaze était attaché à la robe de la Joconde, détail qui ne se voit pas en visible à cause du vieillissement des peintures et vernis.

    Connaissez vous le C2RMF et AGLAE ?

    Connaissez vous le C2RMF et AGLAE ?

        En observant l’envers du tableau de St Anne de Léonard de Vinci, il semblait y avoir des traits peu visibles; l’examen infrarouge a fait apparaître des esquisses d’un enfant Jésus, d’un agneau, d’un crâne et d’un cheval.
        L’IR permet également de faire apparaître des signatures ou des éléments préparatoires, sous la peinture, qui permettent de lever le doute sur l’authenticité de certains tableaux, comme certains «Georges de la Tour».

        La radiographie aux rayons X , par pénétration de l’intérieur du tableau, permet de comprendre la structure de l'objet lui-même, s'il existe une structure métallique à l'intérieur ou si des réparations ont été faites, d’établir un diagnostic sur son état de conservation, et notamment de déterminer les différents assemblages : support (type de bois, tissage de la toile, couches de préparation au blanc de plomb,  réparations....), couches successives de peinture (et donc éventuellement un autre tableau sous-jacent par dessus lequel on a peint.
        Ainsi, a musée d’Antibes, un portrait de son fondateur mécène, le général Vandenberg avait disparu et avait fait l’objet de vaines recherches par ses conservateurs.
       Une radiographie X vers 1980 a permis de s’apercevoir que, lors de son séjour à Antibes, en 1946, Pablo Picasso avait peint par dessus cette toile,  son célèbre Mangeur d’oursins.

        Sur certains objets, il peut ainsi y avoir des successions de matières issues de restaurations, de "couches", que l'on examine au microscope électronique à balayage. Il peut être utilisé aussi bien sur des tableaux que sur des céramiques ou des argiles. " Il permet une analyse très fine : un échantillon de la taille d'un grain de sel peut être grossi 10 000 fois et permet vde comprendre sa structure.

        Le laboratoire du Louvre réalise par ailleurs des analyses physico-chimiques, par des méthodes classiques : microscope à balayage, diffraction et fluorescence X, effet Raman, analyses infrarouge...
        De telles analyses ont permis par exemple, d’identifier l’origine des supports en obsidienne de tableaux de Bartolomé Murillo, dans un gisement  au centre du Mexique.
        On peut ainsi obtenir également des informations sur les différentes matières premières utilisées pour la réalisation d’un œuvre d’art, ou pour son traitement, et évaluer si ces matières ou ces procédés étaient disponibles à l’époque supposée de sa création.
        Ces méthodes peuvent être précieuses dans les matériaux non carbonés où la datation par le C14 est impossible. L'analyse d'oeuvres d'art métallique est également possible.
        Des prélèvements sont parfois impossibles sur des œuvres trop fragiles ou bien les chercheurs soient à la recherche d'éléments très spécifiques.
       Ci dessous l'analyse par fluorescence X de la "BelleFerronière" de Léonard de Vinci.

    Connaissez vous le C2RMF et AGLAE ?
        AGLAE, l' Accélérateur Grand Louvre d'Analyses Elémentairespermet de faire des analyses non destructives . Cet instrument de trente mètres est le seul accélérateur de particules au monde dédié exclusivement à l’étude d’objets du patrimoine, en faisant des analyses par faisceaux d'ions et il peut détecter les éléments chimiques présents en toute petite quantité. 

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        Une tête en verre bleu achetée en 1923 par le musée du Louvre était considérée comme une superbe antiquité égyptienne et exposée comme telle, sans quon sache de quelle princesse il s’agissait. Toutefois certains égyptologues lui reprochaient sa perruque de telle sorte qu’une campagne d’analyses a été décidée. La silice, le fondant, le stabilisant, l’opacifiant, le colorant furent analysés, en les comparant à des objets de verre égyptiens dont l’origine était sûre. et il apparut que certains produits utilisés pour la fabrication de la tête bleue correspondaient à des verres de l’époque moderne. C’était néanmoins un faux d’une grande qualité.

        La plupart des examens ont lieu dans le laboratoire du Louvre où sont transportées les œuvres, mais certaines sont intransportables, selon le lieu de leur exposition ou leur taille. Il a donc été nécessaire d’étudier des moyens d’analyse portatifs qui permettent de faire sur place une part importante des examens non destructifs.


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