• Bac 2017 : sujets de philo : droits et justice

    Deuxième inspiration des sujets du bac, deux sujets connexes de S et de L :

    Bac 2017 : sujets de philo : droits et justice

    Bac S : Défendre ses droits, est-ce défendre ses intérêts ?

    Bac L : Tout ce que j’ai le droit de faire est-il juste ?

              Là encore, les problèmes de vocabulaire sont importants. Qu’est ce que le droit ou « avoir le droit de «  et quelle est la signification de juste ?
              Ce que l’on a le droit de faire, c’e’st ce qui est autorisé ou n’est pas interdit par le droit (c’est à dire la loi au sens général du terme). On peut évidemment élargir le débat en ajoutant au droit des règles de société, de morale ou de religion, mais cela devient plus flou.
              Le mot « juste » est bien plus difficile à définir. La justice, au plan philosophique, c’est le principe selon lequel les actions doivent être récompensées ou punies en fonction de leur mérite, cela par référence à des règles : de droit, morales, ou autres règles. Le problème est l’évaluation de ce « mérite » et d’autre part la multiplication des règles envisageables. On parle même en religion de justice divine, ce qui est alors parfaitement indéfinissable.

              Le premier sujet paraît évident à priori : il est possible que certains de mes droits ne me soient pas très utiles et que je ne les utilise pas, mais s’ils me sont nécessaires, quel serait l’intérêt de m’en priver ?
              En fait il faudrait poser le problème autrement :
                   - mes intérêts sont ils toujours compatibles avec mes droits ou peut il y avaoir conflit.? Et défendre un droit (existant ou en projet) est il toujours compatible avec les intérêts de ses défenseurs.?
                    - autre aspect, pour le législateur, ou celui qui défend un droit, les motivations sont plutôt la justice et/ou la morale, et non ces intérêts. Cela ne fait que reporter le problème : justice et morale sont elles compatibles avec les intérêts des personnes.?

             Le second sujet a l’intérêt de montrer le flou qu’il y a dans la notion de justice qui peut être assez variable suivant les individus, car on est proche de la notion personnelle morale qu’on peut avoir du bien et du mal. Autrui peut ne pas avoir la même notion et notamment celui qui a conçu les règles des droits.
             Mais évidemment si l’on limite les droits aux aspects civiques, le sujet est alors plus précis.
             Cela dit on trouvera toujours des droits qui semblent injustes, et on peut alors se demander pourquoi ils existent.

             Le premier sujet est donc surtout celui de la compatibilité des droits et des intérêts  et défendre un droit défend il toujours les intérêts du défenseur ou d’autrui.
             On peut trouver des exemples de divergence.
             La personne qui défend le droit de se droguer va en fait à l’encontre de sa santé,  ou de celle des autres si elle-m^me ne se drogue pas et qu’elle défend seulement la liberté.        
             De la même façon la liberté de la presse ou plus généralement d’expression, notamment sur internet, peut aller contre les intérêts de certaines personnes et même conduire à des injustice, dans la mesure où on raconte n’importe quoi et où l’opinion publique attache autant d’importance à une information calomnieuse qu’à une vérité. Des règles peuvent donc s’avérer très injustes dans certains cas.
             Le législateur qui élabore le droit, le fait en général en pensant à l’intérêt du plus grand nombre. S’il interdit le recours à des mères porteuses, c’est parce quil pense que ce type de gestation est néfaste pour la mère et pour l’enfant, dont on sous-estime le lien, même s’il n’a duré que 9 mois.
             Mais quand on aborde des règles morales, à fortiori de bienséance, le but originel de la règle est bien plus flou, et les règles peuvent avoir été édictées pour favoriser une certaine catégorie de population (les classes aisées, ou les hommes au détriment des femmes, dans certaines règles de l’Islam…) et notamment leur donner des avantages financiers ou du pouvoir sur les autres.
             Le problème est également plus difficile quand le droit en cause est très général et de haut niveau : par exemple la liberté ou l’égalité.
             On ne peut avoir une liberté totale : la révolution de 1789 avait précisé que la liberté de chacun s’arrêtait la où commençait celle du voisin, ce qui est évidemment flou, mais est assez pragmatique.        
             Le droit à l’égalité entrainerait d’enlever aux uns pour donner aux autres, ce qui va à l’encontre de l’intérêt des premiers. Cala paraît néanmoins juste dans une certaine mesure, mais malheureusement nous ne naissons pas tous égaux et notre environnement peut être très différents et le principe d’égalité est bien difficle à appliquer. On le voit bien dans l’actualité, en ce qui concerne l’enseignement, ou l’accueil des migrants.

              Le second sujet nous fait réfléchir sur le fait que la justice suppose que l’on sanctionne ou récompense selon le mérite des actions que l’on mène, mais que cette notion de mérite est mal définie.
             Elle est simple si on se limite au droit pur, car on peut penser que le législateur l’a érigé dans un esprit de justice et d’autre part les règles sont précises.
             Mais je viens de parler de la difficulté d’appliquer avec justice des principe tels que la liberté ou l’égalité.
             Par ailleurs je n’ai pas le droit de faire ce qui est interdit, mais je peux en principe, faire tout ce qui ne l’est pas. Il est certain que les règles ne peuvent prévoir tous les cas.
             Mais dès qu’on sort de cette notion de droit légal, tout devient plus flou, parce que le bien et le mal ne sont pas les mêmes selon les sociétés, les groupes, voire même les individus. Certaines tribus admettent le cannibalisme, certains peuples la polygamie, et on a vu dans de nombreux cas, comme celui du mariage pour tous les différences quant aux règles souhaitées et malheureusement la volonté de les imposer à tous quelque soit leurs opinions. C’est actuellement la racine même du terrorisme issu de l’intégrisme musulman, et en fait de tout intégrisme.
            Et dès lors le droit valant pour tous de manière indifférente va peut être se heurter à certaines conceptions de la justice, qui seraient différentes selon les individus, les groupes, ou les sociétés.

            Une particularité qui mérite réflexion est l’action de juges ou des jurés dans un procès. Il y a des cas simples où le prévenu a commis des actes prémédités sans circonstances vraiment atténuantes, mais il y a aussi des cas qui poent problème : je ne citerai que celui de cette femme qui avait tué son mari qui la battait et avait violé ses deux filles ou de médecins qui ont pratiqué l’euthanasie sur des malades condamnés qui souffraient beaucoup.
           Il est certain que les juges sont obligés par le droit d’appliquer une peine minimale, selon la loi du moment, mais que dans ces cas particuliers extrêmes, la loi peut apparaître comme injuste vis à vis des circonstances du drame.

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