• Un GPS est il sans danger ?

    Un GPS est il sans danger ?

              Ayant 90 ans, je suis évidemment un dinosaure ! En effet je n'ai ni smartphone, ni GPS.
              Pourtant j'utilise un micro-ordinateur depuis 1980 et un MacIntosh depuis son arrivée en France en 1985.
               Mais étant le plus souvent chez moi, je ne vois pas l'intérêt de payer très cher un smartphone et un abonnement à internet, puisque j'y ai en permanence accès par ma box SFR et mon Mac et cela sur un grand écran sans chercher à déchiffrer les petites lettres sur le smartphone.
    Je me contente donc d'un tout petit téléphone qui se déplie, peut tenir facilement dans ma poche et me permet d'appeler et recevoir des appels et éventuellement des SMS, quand je fais des courses hors de chez moi. de plus je n'ai pas à le recharger plus d'une fois par semaine.
              Je circule la plupart du temps dans des lieux connus et ma mémoire suffit alors. Mais il m'arrive cependant d'aller en un lieu nouveau pour moi. Alors je consulte une carte, éventuellement un itinéraire sur mon Mac. je le regarde souvent en plan renseigné mais aussi en plan satellite, qui me donne des repères visuels. Alors je n'ai pas non plus de GPS.

              Une personne moderne ne consulte plus de carte, ne planifie plus les itinéraires et ne mémorise plus des points cruciaux de changement de direction.Elle se laisse guider servilement par son GPS ou celui de son smartphone. J'ai essayé celui d'un de mes enfants : c'est commode effectivement, on n'a plus besoin de réfléchir, mais cela m'agace, car avoir à "tourner à droite, à gauche à 150m" etc... ne me dit pas où je suis. Sauf au départ et à l'arrivée (si le GPS ne s'est pas trompé !), je suis paumé et cela m'agace !
               En effet notre cerveau possède un mode de navigation spatiale, qui est aujourd'hui mis de coté au profit de la technologie. Cela est il bon pour notre cerveau ? Un article de la revue Cerveau et Psycho de novembre 2021, tente de répondre à ce problème.

                Notre cerveau a en effet, tout au long de l'évolution, été câblé pour se déplacer et évoluer dans un environnement complexe et donc se représenter et se repérer dans des itinéraires à travers monts et vallées. Toutefois nous sommes moins doués en mer et dans un avion.
                J'ai décrit certains de ces outils du cerveau et notamment du gyrus hippocampique, dans deux articles sur le "GPS de notre cerveau", les 7 et 9 novembre 2016, et comment nous fabriquons de véritables cartes mentales, éventuellement complétées par la mémoire de perceptions sonores.
                  Certains neurologues pensent même que ces cartes mentales sont une aide importante pour notre mémoire et nos souvenirs. Chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer, la disparition des souvenirs et des repères spatiaux sont souvent concommitants. Et certains "magiciens" qui retiennent des suites très importantes de chiffres, utilisent en fait le souvenir d'un déplacement dans les diverses pièces d'une grande maison. Quand je me déplace dans Carnac où je ne suis que l'été, j'ai la mémoire des itinéraires, des "vues" que je vais voir, mais aussi des sons, par exemple des mouettes sur le boulevard de la plage.
                   Constatation amusante, les chauffeurs de taxi de Londres, qui doivent mémoriser pour un examen, une véritable carte détaillée de la capitale, ont, en moyenne un hippocampe plus volumineux que la population courante.

                     Certes nos ancêtres ne pouvaient se fier qu'à leur mémoire ou à des dessins grossiers.
    Puis les cartes sont apparues, certes au départ succinctes et inexactes, (les premières ont été crées an 16 500 av. JC), mais aujourd'hui très précises et comportant en outre de nombreux renseigne-ments notamment touristiques. Mais l'utilisation n'est pas immédiate car il faut d'abord se situer, de prendre la bonne direction (ne pas se tromper de 180 d° !), puis de reconnaître certains repères remarquables. Il faut donc réfléchir et c'est un entrainement salutaire pour le cerveau. Il implique que l'on ait une vue d'ensemble sur chaque morceau de l'itinéraire. Ce sont à la fois des informations concrètes et un processus relativement abstrait.
                   Mais en mer et en avion, après une période oùil fallait se servir de sextant, de boussole et de chronomètres, des navigateurs utilisant des balises ou un GPS sont utilisés depuis longtemps, mais l'absence de repère implique un suivi beaucoup plus complexe et dans les avions de ligne, il y a eu pendant longtemps un spécialiste "navigateur". Maintenant tout est très automatisé.

                      Au contraire le GPS a une utilisation "égocentrique", par rapport à 'l'endroit où l'on est à un moment donné. On n'a qu'à suivre des indications "bêtes" de direction et de distance (" à gauche à 150 m "). Nous ne sommes plus navigateurs mais des conducteurs et passagers passifs.
                     Des neurologues pensent que l'hippocampe et le gyrus hippocampique souffrent de ce manque d'entraînement dû au GPS,  et les essais effectués montrent que leurs utilisateurs sont beaucoup moins capables que leurs aînés de déchiffrer des cartes routières classiques.
                      Alors faudrait il prévoir un enseignement et des travaux pratiques à l'école ?

              

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