• Réflexions d'ados sur le bonheur

    Une réflexion d'ados sur le bonheur

       Je vous avais dit, dans mon article d'avant hier sur le bonheur, que je vous donnerai l'avis d'une jeune adore 15 ans, qui m'avait envoyé ce texte, il y a quelques années :

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      Et puis deux textes d'une jeune avec qui j'ai beaucoup discuté il y a une quinzaine d'années et qui, partie du fond du gouffre, a su remonter la pente : le premier me fait penser au "carpe diem" des Romains, et le second est une leçon très réaliste de courage. Maintenant, elle est médecin.

               Je pense aussi à Ronsard qui nous disait "Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie". Seulement ce n'est pas en faisant n'importe quoi, en se droguant et se saoulant par exemple, ou en collectionnant des amourettes illusoires !

    “...Profiter, profiter, tout le monde à ce mot à la bouche mais pour moi il ne veut rien dire. C'est quoi profiter en fait ?
    Sortir, voir ses amis, faire des activités qu'on aime ? Mais moi je fais tout ça, et ça ne m'empêche pas de me sentir mal, souvent. Alors qu'est-ce que ça veut dire, qu'est-ce qu'il faut de plus finalement ?
        On dit il faut faire ce qu'on a envie, mais ça c'est pas possible, on peut pas faire toujours ce qu'on a envie, on est plus des enfants. Alors la vie c'est d'essayer de faire le maximum de choses qu'on veut faire, et de les arranger avec les choses qu'on est obligé de faire ? Ouais d'accord, mais pourquoi ? A quoi ça va nous mener ? A rien finalement?
        Mais c'est comme ça, personne n'a le choix. Alors pourquoi j'ai peur ? Pourquoi j'ai si peur d'une vie où l'on doit juste jouir de l'instant présent en faisant ce que l'on veut dans la mesure du possible, et faire aussi ce qu'on doit ?
        Alors Ok, on récapitule, là je vis et un jour je mourrai, entre temps j'ai une vie dont je tiens plus ou moins les rênes, une vie qui peut me permettre de faire ce que je veux, alors comme on dit, il faut en profiter.
     
        La vie ça ne dure pas longtemps, il faut en profiter à fond avant qu'il ne soit trop tard. Personne ne peut savoir quand sa vie prendra fin, personne ne peut imaginer combien de temps il lui reste encore, avant que tout s'arrête pour de bon. Alors je crois que le principal, c'est simplement de profiter, la vie c'est un peu comme un rêve, on décide pas vraiment de quoi elle est faite, mais on en reste les acteurs.
        Ca m'est arrivé de rêver et d'en avoir conscience, et c'est fabuleux parce qu'on peut faire ce qu'on veut, ce n'est qu'un rêve et il n'y a aucun risque. Bien sûr la vie c'est différent, il y a des risques et des dangers pour tout, mais pourquoi s'en faire finalement ? Vivons tant que nous le pouvons encore, vivons avant que tout se termine. Je ne veux pas regretter d'avoir passé ma vie à attendre.
        Attendre qu'un malheur arrive, attendre que le cours passe, attendre que ça aille mieux, attendre de rencontrer quelqu'un. Je crois qu'il faut que je prenne conscience que j'ai qu'une seule vie, celle-là, et qu'il faut pas que je la rate, il faut que je m'amuse, que je prenne du plaisir, que je fasse ce qui me plait. On n'a pas à avoir peur, parce que la peur ne sert à rien, à prévoir un danger oui, mais le prévoir ne l'empêche pas d'arriver, par contre il empêche de profiter, et même parfois d'être heureux.

        J'ai trouvé mon but dans la vie, hier, il m'est apparu tout d'un coup, sans prévenir, comme une évidence. Ma vie je veux la passer à apprendre, à essayer de comprendre les choses qui me passionnent, je veux acquérir une certaine sagesse, pas qu'apprendre de nouvelles connaissances, mais aussi apprendre à mieux vivre, apprendre à me sentir bien, à trouver l'harmonie. Bien sûr je veux aussi aimer et être aimée, je veux avoir des relations sincères et géniales, et une famille. Mais je crois que là n'est pas le plus important.........
        Alors peut-être que c'est ça la vie, peut-être que tout n'est qu'une fuite à la lutte. Ou peut-être que c'est moi qui ne sait pas profiter de tout ce qu'on m'offre, de tout ce que j'ai sous la main. Mais profiter ça veut dire quoi ? Comment je peux profiter plus que je ne le fais déjà ? Je me sens un peu désespérée. Je crois que la vie est une fuite, et qu'on fuit en faisant des projets parce que quand on agit on est sûr de vivre, et on a l'impression de maîtriser quelque chose."


     "...Quand plus rien n'a d'importance, quand plus rien ne vaut le coup, on se sent emmêlée, prisonnière dans un monde de souffrance qu'on ne comprend, ni ne contrôle plus. La réalité se détache, on se sent vide, seule, inutile. C'est ça le plus dur, ce sentiment de vide existentiel, ce sentiment enfoui de douleur indescriptible, qu'on croit indestructible. On se dit ‘à quoi bon ?' et on tente d'oublier par tous les moyens.

        Mine de rien on appelle à l'aide comme on peut, sans s'en rendre vraiment compte. Mais on a toujours l'impression qu'il est trop tard. Trop tard pour s'en sortir, trop tard pour s'en remettre. On reste coincé au milieu d'une intersection. Deux chemins qui se séparent et un choix qui nous accapare. Et les deux routes semblent imprenables. Toujours au bord du désespoir, à la limite de l'horreur, on attend parce qu'on a plus aucun courage, plus aucune force pour lutter.

        Et puis un jour on réfléchit, des heures et des heures, on réfléchit et on se dit qu'il serait temps de commencer à vivre. Vivre en étant heureux. Quand on se sent pris au piège dans la souffrance, on croit toujours qu'on ne trouvera jamais la porte de sortie. Sauf qu'on croit que c'est parce qu'elle n'existe pas, alors que c'est parce qu'on ne regarde pas bien.        
        La porte de sortie, elle a toujours été là, et on n'a jamais su et pu la voir, parce qu'on lui tournait le dos. Et si au lieu de fixer les murs de ta prison, tu te mettais à tâtonner pour la trouver cette porte ?
        Parce qu'en vrai, quand on arrête de s'attacher à notre douleur, on peut enfin s'en libérer. Ca semble trop simple mais c'est difficile, en réalité. Parce qu'on l'aime bien notre petite dépression, qu'est-ce qu'on ferait sans ? Et puis la vie c'est plein de doutes, de peurs, de moments de tristesse, de dangers. On est s'y trouve bien finalement dans notre petit cocon protecteur.
        Sauf que tout ça c'est du pipeau. Et un jour, faut bien s'en rendre compte. Ce jour-là, faut se prendre en main et décider une bonne fois pour toutes que la souffrance, c'est fini. Alors il faut se faire confiance, et faut s'insérer à nouveau dans la vie, faire du sport, sortir, voir ses amis, retrouver sa confiance en soi, se pardonner nos erreurs et renaître de nos cendres . Plein de petits trucs qui nous permettent de faire renaître un sourire au coin des lèvres, jusqu'à ce que ce soit des rires qui écartent définitivement l'ancien supplice...."

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