• Quelques pistes pour éduquer nos enfants.

     

    Quelques pistes pour éduquer nos enfants.

                J’’ai écrit hier que je donnerai des pistes de réflexion sur l’éducation des enfants, tirées d’articles de la revue « Cerveau et psycho » du mois de janvier 2014.
              Beaucoup de parents ont des idées préconçues sur l’éducation, souvent issues de celle qu’ils ont reçue, soit qu’ils aient des idées analogues, soit au contraire que le souvenir éprouvant leur fasse choisir la méthode opposée.
             Oublions d’abord les termes de positif et négatif, qui  sont inexacts et subjectifs. Ce ne sont pas les méthodes qui sont importantes, mais la façon de les appliquer selon l’enfant et les circonstances.

              Les règles sont nécessaires pour vivre en société. Il est souhaitable d’expliquer à l’enfant non seulement les règles, mais de lui montrer pourquoi leur application est bénéfique et au contraire des cas où, si on ne les applique pas c’est mauvais, pour soi-même et les autres. Cela ne veut pas dire qu’il aura toujours envie de s’y conformer, mais si, à un moment, il devient nécessaire de les lui imposer, il saura pourquoi .
              A l’inverse l’enfant ne sera pas enclin à appliquer des règles dont il n’a pas compris l’utilité.
             Il est tout aussi important de complimenter l’enfant qui respecte les règles que de le sanctionner quand il ne les respecte pas, mais il vaut mieux éviter des récompenses matérielles comme des jouets, des friandises ou de l’argent, qui vont créer une dépendance à ces facteurs extérieurs. 
              Mais ls sanctions sont tout aussi nécessaires, mais il faut les graduer et éviter certaines pratiques..

             Se mettre en colère, crier , frapper sévèrement l’enfant ne remplit aucune fonction éducative et montre une émotion mal contrôlée des parents. Il faut aussi proscrire tout ce qui est humiliant ou imposé sur des durées trop longues. Cela ne fonctionne pas, et peut en outre fragiliser la confiance que l’enfant a dans son parent ou son éducateur.
             Et surtout on ne peut pas exiger la même chose selon l’âge et le développement mental de l’enfant.

              Le bébé reconnait très tôt les comportements « sociaux » : l’affection qu’on lui porte notamment et au contraire l’indifférence, et il préfèrera les personnes qui lui apportent affection et tendresse. Une relation peu sensible, basée sur la surveillance et la punition va avoir de mauvaises conséquences sur le développement mental et émotionnel de l’enfant, qui, au contraire aura un développement favorable, s’il ressent l’affection et l’intérêt qu’on lui porte en lui consacrant du temps.
               Il lui faut développer avec ses parents ou éducateurs, un climat de confiance, apprendre à se fier à eux, à se faire aider, à coopérer et à finalement apprendre à vivre et notamment progressivement à exprimer, verbaliser et réguler ses émotions.
               Ces compétences socio-émotionnelles sont très importantes pour permettre а l’enfant d’accepter des limites et une certaine dose de frustration, quand il a envie de les enfreindre et qu’on l’en empêche.
              Cela n’exclut pas des règles strictes car il faut donner des cadres., qui ne se réduisent pas à des interdictions ou des obligations. Il faut en expliquer le pourquoi, mais il faut ensuite apprendre à l’enfant à identifier ses réactions et ses émotions, face notamment aux interdictions et sanctions. On peut l’expliquer simplement au moyen d’images de physionomies et d’explications sur les réactions physiques corporelles.

                Il faut apprendre à l’enfant à maîtriser son impulsivité, à renoncer à l’assouvissement immédiat de ses envies pour obéir, c’est à dire accepter de faire ce qu’on lui demande. Il faut qu’il puisse expliquer, comprendre et intérioriser sa frustration et que ce déplaisir devienne un défi d’arriver à obéir aux règles. Une récompense ou un compliment devra récompenser des efforts.
              Il faut apprendre aussi à l’enfant à prendre de la distance, à réévaluer l’importance réelle de petits accidents (comme le bris d’un jouet).Le calme reviendra plus vite naturellement dans son esprit Il faut plus généralement lui apprendre à faire la même chose vis à vis d’une très forte émotion, en ramenant ses causes à de plus justes proportions.
             Il est certain qu’il faut adapter son comportement à l’âge et au développement de l’enfant. Au cours des premières années, les structures cérébrales qui permettent а un enfant de résister à ses envies sont encore immatures, et donc on ne peut pas lui imposer des efforts démesurés, comme par exemple rester tranquille très longtemps.
             Forcer à respecter la règle est possible pendant un temps limité, mais ensuite il faut distraire l’enfant avec une occupation : jeux, nourriture, lecture….              
             Mais on peut assez vite expliquer aux enfants certaines règles « morales » et qu’on ne peut les transgresser (on ne « vole » pas les jouets du petit frère; on ne tape pas sur ses parents ou sur le copain de classe …. ).

              Une punition souvent contestée est la mise à l’écart temporaire (dans mon jeune âge l’enfant insupportable qui empêchait les autres de travailler en classe et que le professeur envoyait « au coin »), ce que le psychologues affublent du terme anglais affreux de « time out ». (Temps mort).
              Elle est pourtant nécessaire et justifiée si l’enfant a un comportement désagréable, qu’il n’a pas abandonné malgré les demandes et qui nuit à quelqu’un où au calme. Il s’agit d’éloigner l’enfant de tout ce qui peut contribuer à entretenir le comportement nocif.
              Cette pratique est efficace et les chercheurs en neuro-psychologie n’ont pas constaté d’effet indésirable sur l’enfant, si  certaines précautions sont prises dans son emploi. L’article en compte notamment six que je cite ci-dessous :
                      - La mise à l’écart doit être utilisée uniquement pour punir des comportements délibérés sur lesquels l’enfant a un certain contrôle. Elle ne doit pas être utilisée pour les comportements qui reflètent une incapacité à accomplir une action, un manque de compréhension, une erreur, la peur ou d’autres émotions bouleversantes.
                         - La mise à l’écart doit être utilisée pour des comportements expliqués et définis préalablement comme étant inappropriés, et qui doivent être ouvertement discutés pendant des temps positifs distincts des punitions,
                       - La mise à l’écart ne doit pas avoir une durée trop longue. En général 5 minutes suffisent. Une durée plus longue est inefficace et augmente le effets indésirables des punitions.
                       - L’efficacité de la mise à l’écart se juge à la réduction objective et rapide des comportements problématiques de l’enfant, ce qui entraîne la réduction de cette punition.
                     - Le comportement des parents doit être calme et ne pas refléter d’agacement et d’hostilité vis à vis de l’enfant.
                       - L’utilisation de la mise à l’écart doit être complétée par une relation chaleureuse  et l’enseignement des comportements dont on souhaite qu’ils remplacent les attitudes probléma-tiques.

              Il faut également signaler qu’une punition pour le psychologue est quelque chose de désagréable imposé pour diminuer le comportement indésirable qui l’a motivée.
             Dans le langage courant elle apparaît comme une bonne leçon, la sanction d’une faute qu’il faut expier et la personne doit souffrir en proportion des méfaits (l’emprisonnement par exemple). Ce n’est pas une définition compatible avec l’éducation.

        Quelques pistes pour éduquer nos enfants.

     

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