• Qu'est ce que l'épigénétique

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               On me demande  à nouveau quel est l’influence de l’environnement sur notre patrimoine génétique et qu’est ce que l’épigénétique.
               Je vous ai parlé plusieurs fois de « l’épigénétique ». ( mes articles des 29 et 30/10/2020)
              Plutôt que de vous renvoyer sur mes anciens articles, je vais essayer de les résumer.

               Le terme d’épigénétique inventé en 1942 par Conrad Waddington concernait à l’origine  « la branche de la biologie qui étudie les relations de cause à effet entre les gènes et leurs conséquences biologiquess, et concernait donc le phénotype » (notre structure héréditaire ADN.)
              Aujourd'hui, la définition la plus courante de l’épigénétique est « l’étude des changements héréditaires dans la fonction des gènes, ayant lieu sans altération de la séquence d’ADN ».
             Je rappelle que l’ADN est une structure moléculaire en double hélice de deux mètres de long, dans le noyau d’une cellule qui ne fait que quelques micromètres. L’échelle élémentaire de l’ADN c’est le nanomètre. (10-9 m)
             L'ADN est une espèce d’échelle avec deux montants hélicoïdaux (composés de phosphates et de sucres) et de barreaux, constitués chacun de deux molécules parmi quatre bases azotées que nous nous contenterons d’appeler (un peu comme Bach avec les notes) A, C, G, T et qui s’associent toujours A et T, (ou T et A) et C et G (ou G et C).
            C’est l’enchaînement des séquences successives de ces molécules (les barreaux) qui constituent le patrimoine génétique d’une cellule, c’est à dire l’enchaînement des nucléotides A,C,G,T.
            Tout le fonctionnement biologique de nos cellules est conditionné par de multiples protéines, qui sont issues de 20 molécules élémentaires d’acides aminés et la synthèse d’un acide aminé donné dépend de la succession de 3 de ces bases A,C,G,T. (on appelle cette succession de 3 bases des « codons »)

           Mais “l’usine” de synthèse des acides aminés est souvent au repos et puis tout à coup, pour des raisons encore mal connues, une portion de cette succession de base va s’activer et fabriquer la succession d’acides aminés et donc la protéine spécifique que code cette succession.
           C’est cette succession de “codons” de 3 bases qui code donc chaque type de protéine bien spécifique, que l’on va appeler un gêne et on dit lorsque cette fabrication entre en jeu, que le “gêne s’exprime”.

             Dans la formation du corps humain, à certains moments, certains gènes seront “forcés” de s’exprimer", sinon nous aurions une non-formation ou mal-formation.
            Mais d’autres pourront rester « endormis » toute notre vie, ou au contraire, tout à coup s’exprimer alors que ce n’était ni obligatoire ni même prévu. Cela pourra être sous l’effet de facteurs biologiques, mais aussi de phénomènes extérieurs physiques ou psychiques.
            Donc un  événement extérieur peut être capable de déclencher l’expression d’un gène. C’est cela l’épigénétique

       
           Cela dit, ce n’est pas tout à fait aussi simple que cela, car une caractéristique de notre corps, un caractère génétique, la prédisposition à une maladie ou son apparition; ne dépendent pas d’un seul gènes, mais de plusieurs qui modulent les événements épigénétiques.
          L’apparition d’une modification génétique n’est donc pas du « tout ou rien » car elle est modulée par plusieurs gènes, et tous ne s’expriment pas forcément.
           
          L’épigénétique est donc un potentiel de modifications génétiques sous l’effet d’événements internes ou externes «(nourriture, stress, traumatismes divers…), modifications qui sont ultérieures à la conception et à la naissance.
          On pourrait donc penser qu’elles n’ont aucun rapport avec notre patrimoine génétique légué par nos parents.
          Ce n’est pas tout à fait vrai.
          En effet pour s’exprimer un gène doit permettre que les éléments d’ADN le concernant, (la séquence des bases),puissent être « reproduits ».
          Pour que cette duplication se fasse il faut que l’ADN dont la chaine est enroulée sur des espèces de bobines, les histones, se déroule à l’endroit où doit se faire la transcription.
          D’autres gènes voisins peuvent bloquer ce mécanisme.
          Par exemple, la présence de groupes méthyle (-CH3) à I'ADN limite I'accès et empêche la machinerie de transcription de se lier à I'ADN, et le gène est ainsi rendu silencieux, ou du moins la probabilité de son expression est fortement diminuée.
    A l'inverse, le groupes acétyle (- COCH3) fixés aux histones, conduisent au relâchement et au déroulement de I'ADN et facilitent l'expression génique, et donc sa probabilité, mais ce ne sont pas les seuls groupes chimiques concernés par ce mécanisme (voir les deux schémas en tête de l'article).
          Dans l’ADN transmis par nos parents un certain nombre de groupes favorisant ou interdisant le déroulement et donc la transcription, sont présents.
          Certaines possibilités ou impossibilités de modification épigénétiques sont donc transmises par nos parents, mais s’il est presque impossible aux gènes silencieux de s’exprimer, il n’est pas certain que ceux qui pourraient s’exprimer le fassent par la suite.
          Il faut qu’un événement les pousse à s’exprimer.

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