• Nous sommes inégaux face à la douleur

    Nous sommes inégaux face à la douleur

                Nous sommes tous sensibles aux douleurs, mais celles-ci sont multiples et de nature diverse.
               Cela peut être une douleur passagère parce que nous nous sommes cognés ou coupés Cela peut durer quelques minutes, comme aussi s’enflammer ou s’infecter et nous lanciner pendant des heures.
              Les causes peuvent aussi être internes, dues à un phénomène passager comme une migraine, ou bien une maladie, ou simplement la vieillesse avec l’arthrose et les maux de dos. Certaines douleurs peuvent durer longtemps, voire devenir chronique.
              La douleur atteint un grand nombre de personnes : en France, 67 % des personnes interrogées avaient souffert de maux de dos au cours des douze derniers mois, et 61 % de maux de tête.
              La sensation de douleur est captée par des fibres nerveuses de nos membres et nos organes, et elle remonte, par des relais de la moelle épinière, jusqu’au cerveau : je vous ai expliqué ce parcours dans les articles de la rubrique « santé » des 26, 27, et 28 avril 2021. Mais il n’existe pas de centre de la douleur dans le cerveau qui permettrait, grâce aux électroencéphalogrammes, scanners ou à l’IRM, de quantifier la douleur, mais une multitude d’aires aux interactions complexes.
              On constate toutefois une augmentation d’activité, avec la douleur, de l’insula, (qui fait remonter nos problèmes internes), du striatum (du circuit de récompense), et du cortex somatosensoriel (qui détecte nos perceptions).

              C’est une sensation : les stimuli nociceptifs, la douleur physique.
              Mais la douleur a d’autres composantes : une composante psychique : les stimuli nociceptifs sont perçus différemment selon qu’on est joyeux, insouciant, préoccupé ou stressé…
     Nous sommes inégaux face à la douleur         Beaucoup d’entre nous connaissent l’échelle de douleur de 1 à 10, utilisée par le personnel soignant (voir schéma ci-contre emprunté à la revue Cerveau et Psycho). En outre ils distinguent d’une part le seuil de perception qui est le moment à partir duquel une personne a l’impression qu’un stimulus de plus en plus fort commence à faire mal, et le seuil de tolérance qui est atteint quand la souffrance devient insupportable.
              C’est malheureusement un test relativement subjectif.
              Toutes les personnes n’ont pas les mêmes seuils de perception et de tolérance. Une personne peut ressentir une pression sur un bleu comme douloureuse, alors qu’une autre ressentira simplement que quelque chose appuie sur sa peau. Une autre personne peut trouver que le dentiste lui fait mal, sans que ce soit insupportable.
             Et il semble que les personnes ayant un seuil de perception bas ont un risque plus élevé de développer des douleurs chroniques.
             Des différences sont observées sur l’efficacité des médicaments antalgiques : certains sont plus actifs pour une personne donnée et d’autres pour une autre personne; les doses nécessaires pour calmer la douleur sont également variables selon les individus.
             Des explications physiologiques expliquent en partie des différences : notre corps synthétise plus ou moins de substances anti-douleur, notamment des endorphines.

               Mais interviennent aussi une combinaison de facteurs héréditaires et environnementaux.
              Les personnes de sexe féminin semblent être en moyenne un peu plus sensibles à la douleur. En outre, elles souffrent globalement plus souvent de douleurs chroniques. Les hormones sexuelles jouent un rôle dans le traitement des informations nociceptives.
              L’influence culturelle est également un facteur important : les citadins sont plus sensibles en moyenne que les ruraux; le seuil de perception s’élève avec l’âge, mais la tolérance diminue souvent; la sensation de douleur augmente si l’on a mal dormi.
              Un autre aspect est à prendre en compte lorsque l’on cherche à améliorer sa situation : nos perceptions physiques dépendent en grande partie de nos attentes – par exemple а propos d’un traitement. C’est ce qui est а l’origine de l’effet placebo.

             Et les douleurs « fantômes »?
             Certaines personnes ont parfois mal à un bras ou à un pied, alors que cette partie de leur corps a été amputée. (60 а 80 % des personnes opérées). Des modifications de l’activité spontanée de certaines zones du cerveau ou de neurones de la moelle épinière sembleraient expliquer pourquoi un patient peut avoir mal à un endroit de son corps qui n’existe plus, l’amputation ayant provoqué des dégénérescences axonales et neuronales, et une modification des sécrétions de neurotransmetteurs et une hyperactivité des fibres nerveuses…

    Nous sommes inégaux face à la douleur

    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :