• Mémoire et cannabis, mécanisme d'action.

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                Pour mémoriser des informations que ce soit pendant un temps court ou plus long, nous faisons appel à notre mémoire de travail.
                L'un des effets les plus importants du cannabis et de son composé actif, le tétrahydrocannabinol ou THC, consiste à perturber cette mémoire de travail.
                De taille limitée, c'est elle qui nous permet de retenir, sélectionner et manipuler une information, pendant une courte période de temps, de quelques secondes à une minute, afin d'accomplir des actions de compréhension, de raisonnement ou d'apprentissage, et de retenir provisoirement les éléments que nous consoliderons ensuite.

                Elle est à l'œuvre dans nos tâches quotidiennes telles qu'entretenir une discussion, lire et comprendre un texte, faire une opération mathématique ou bien nous repérer dans l'espace.              
                De nombreuses études sur des rats ont permis de comprendre le mécanisme d'action du THC.

                 Les principales cibles du THC dans l'organisme avaient été découvertes au début des années 1990 : ce sont les récepteurs aux cannabinoïdes (substances analogues au cannabis produites naturellement par l'organisme), dont les récepteurs de type 1 (CB1) sont très abondants dans le cerveau.
                De nombreux récepteurs CB1 se trouvent sur les neurones et en 2009, on a montré que l'activation des récepteurs CB1 empêche la libération de certains neurotransmetteurs, comme Ie glutamate et le GABA.
                Des études plus récentes montrent que les récepteurs CB1 sont également présents au niveau des "astrocytes". cellules très abondantes dans le cerveau; et qui établissent notamment des jonctions avec les vaisseaux sanguins du cerveau, constituant ainsi une interface avec le reste du corps. Ces cellules astrocytes ont longtemps été considérées uniquement comme des cellules de soutien parce qu'elles renforcent la cohésion du tissus, mais elles assurent aussi l'apport en énergie nécessaire à l'activité des neurones, l'évacuation des déchets, ainsi que la protection du cerveau en cas de dommage.
                Mais on a établi aujourd'hui que les astrocytes sont capables également de moduler l'activité des neurones en libérant des molécules appelées "gliotransmetteurs", analogues aux neurotrans-metteurs des neurones
                Cette action entre les astrocytes et les neurones est indispensable à l'efficacité des connexions neuronales ainsi qu'au bon fonctionnement de la mémoire.

                 Les expérimentateurs ont pu réaliser des expériences sur des "souris mutantes" se dévelop-pant normalement, dont les unes n'avaient plus dans l'hippocampe de leur cerveau, que des récepteurs CB1 sur les astrocytes et les autres que des récepteurs CB1 sur leurs neurones.            
                Dans le premier cas, le THC perturbait la mémoire alors qu'il n'y avait pas de perturbation dans le second cas. Ce sont donc les récepteurs CB1 des astrocytes que perturbe le cannabis et pas ceux des neurones.
                Une injection de cannabis perturbe le fonctionnement de l'hippocampe et des mémoires de travail pendant plusieurs heures, par l'intermédiaire de leurs astrocytes.
                Le mécanisme d'action a été élucidé (voir le schéma ci dessous) : le THC se fixant sur les récepteurs CB1 des astrocytes, entraîne la libération de glutamate, qui va se fixer sur les récepteurs de glutamate des neurones, ce qui diminue la force d'interconnexion entre neurones (ici 1 et 2), au niveau des synapses, et perturbe donc le fonctionnement de l'apprentissage et de la mémorisation qui repose sur cette connexion.

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                 Ces études sur les modes de communication entre neurones et sur les protéines qui forment les récepteurs sensibles aux neurotransmetteurs, permettent de comprendre peu à peu comment fonctionne le cerveau et dans ce cas, la mémoire.
                Il semblerait qu'une enzyme permettrait de garder l'efficacité de la liaison entre neurones qui constituent un souvenir.
                L'inhibition du fonctionnement de cette enzyme, même plusieurs jours après la consolidation des souvenirs en entraînerait l'effacement. Cette enzyme assurerait grâce à son action sur la synthèse de certanes protéines, la permanence du renouvellement de certains récepteurs dans les synapses, assurant ainsi la permanence de la liaison.
                L'entretien de notre mémoire serait donc un mécanisme dynamique.


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