• Les perturbateurs endocriniens.

                A la télé, sur internet, dans les journaux, on entend de plus en plus parler de produits nocifs pour notre santé, et en particulier de perturbateurs endocriniens.
                En effet, depuis 30 ans, les maladies résultant d'une dérégulation hormonale, augmentent en nombre et en gravité. (défauts de l'appareil hormonal, baisse de la concentration du sperme, cancers divers, notamment de l'utérus...).
                Mais leur action peut être moins visible : perturbation de la croissance, de l'humeur et du comportement, le repos et le sommeil, les fonctions sanguines ou sexuelles, voire l'obésité ...
                A l'origine, des produits chimiques très différents, qui apparemment n'ont aucun rapport entre eux, si ce n'est qu'ils perturbent le bon fonctionnement des hormones dans notre corps.

                Ces hormones sont très nombreuses, et la planche ci dessous, tirée du journal "La Recherche", en donne une idée, mais il existe de nombreuses autres hormones aux rôles moins importants.

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                Des produits chimiques très différents peuvent donc agir sur la production d'hormones différentes, et tout notre corps est concerné et peut être perturbé de façon importante.
                On a recensé environ un millier de produits chimiques capables d'avoir une telle action de perturbation endocrinienne, sur les quelques centaines de milliers de produits chimiques connus.
                L'action de certains d'entre eux n'a été démontrée que par des expérimentations in vitro ou sur des animaux de laboratoire (c'est le cas du bisphénol A par exemple, présent dans des plastiques), mais d'autres ont malheureusement eu une action effective constatée sur l'homme, comme, autrefois le DDT, et maintenant le distilbène (médicament destiné à éviter des fausses couches),et le chlordécone, (un insecticide utilisé dans la culture des pommes de terre et aux Antilles dans la culture des bananes et qui a provoqué des cancers de la prostate), les PCB (isolants électriques), certains perchlorates (lessives), et les phtalates (plastifiants de plastiques)....
                L'action des hormones est une chimie extrêmement complexe et très fine, ces hormones agissant à des doses très faibles, et il suffit d'une faible perturbation pour entraîner des conséquences importantes.
                Par ailleurs certains produits chimiques (des pesticides par exemple), peuvent agir sur des protéines qui ensuite perturbent le déroulement normal du fonctionnement d'une hormone.
                L'exemple classique est celui de la thyroïde, qui pour fonctionner correctement, a besoin d'iode, qui ensuite doit être oxydée. Les perchlorates bloquent l'absorption de l'iode. D'autre produits bloquent les enzymes permettant l'oxydation.
                Les hormones thyroïdiennes sont libérées dans le sang et traversent le foie, en principe sans modification. Mais certains pesticides peuvent entraîner la synthèse dans le foie d'une enzyme qui détruit au passage l'hormone thyroïdienne.
                Certains composés comme le bisphénol A, peuvent agir sur plusieurs hormones, par l'intermédiaire de plusieurs récepteurs. C'est le cas notamment quand un produit agit par "mimétisme" d'une hormone, en agissant sur les mêmes récepteurs qu'elle.
                Dans certains cas l'action sur des protéines peut entraîner des modifications au niveau des ADN et de la synthèse d'autres protéines.
                Une autre source de perturbateurs est constituée par les rejets par l'homme d'hormones, notamment par des œstrogènes provenant de rejets de médicaments dans les égoûts, qui ne sont pas bloqués par les épurateurs et se retrouvent dans les cours d'eau.            La difficulté des études de ces phénomènes est que l'action de ces perturbateurs dépend de leur dose, et n'est pas forcément proportionnelle à celle-ci. Certains produit un faible effet aux faibles et fortes doses, et un effet important pour des doses moyennes. Mais de toutes façons, ces doses sont très faibles et les essais toxicologiques actuels peinent à déceler les perturbateurs endocriniens.
             L'organisation Mondiale de la Santé, et une commission européenne, s'intéressent à ces problèmes et doivent d'abord réglementer les techniques de détermination de la nocivité de tels produits chimiques, les autorisations de mise sur le marché, et les doses maximales admissibles.
                Une liste SIN (substitution immédiate nécessaire), de 22 perturbateurs endocriniens a été établie sur https://wecf-france.org/wp-content/uploads/2019/03/document-listeSIN.pdf ; une liste plus complète se trouve sur https://edlists.org/the-ed-lists/list-i-substances-identified-as-endocrine-disruptors-by-the-eu, mais en anglais.


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