• Le cerveau n'est pas fait pour réaliser plusieurs tâches à la fois.

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         Une étude menée par Microsoft sur le télétravail nous révèle que la génération Z, née entre 1990 et 2010, se retrouve bien plus désemparée et stressée dans une situation de télétravail que les générations précédentes et Microsoft prétend avoir calculé que,  à cause des smartphones et autres écrans multimédias, les jeunes ne peuvent plus se concentrer que 8 secondes au lieu de 10 il y a 20 ans.
        Ensuite il prétend que, en compensation, les jeunes sont devenus multitâches et peuvent faire plusieurs choses en même temps : faire un devoir ou apprendre une leçon, en même temps qu’on tape un SMS ou qu’on répond au téléphone, avec en même temps un œil sur une émission de télé ou sur Facebook, et en écoutant de surcroit de la musique.
         Je ne sais pas trop ce que Microsoft appelle de la concentration, mais personnellement j’ai l’impression de pouvoir me concentrer sur une réflexion sérieuse pendant quelques minutes !

         En fait même les ordinateurs ne sont pas multitâches, car même s’ils ont l’air de faire plusieurs choses à la fois, ils les font par petites séquences successives et une seule séquence de chaque tâche à la fois, mais très vite, alors on ne s’en aperçoit pas. Mais mon Mac  a des limites et je sais très bien, en le chargeant trop, à partir de quel niveau je vais le faire planter  !
        Et le cerveau humain, n’en déplaise à Microsoft n’est pas multitâches.

        Tout dépend évidemment ce qu’on appelle une tâche. vous pouvez faire plusieurs choses à la fois, mais très superficiellement et sans ensuite en garder quelque chose de sérieux : lorsque nous divisons notre attention entre deux tâches, notre cerveau a du mal à encoder les informations et, par conséquent, à les retenir. 
        Le cerveau dépense une certaine énergie quand il réfléchit ou agit; s’il fait deux tâches à la fois, il partage son énergie entre ces deux activités et donc le résultat est moins bon. A partir de 3 tâches, il ne sait plus répartir cette énergie équitablement.   
        Par ailleurs une réflexion implique d’aller chercher en mémoire des données et des processus, et pour pouvoir les utiliser, de les stocker provisoirement dans deux « mémoires tampons » : la            « boucle phonologique » pour les mots, et le « calepin visuo-spatial » pour les images, cartes et schémas. Or ces mémoires tampons ont des capacités limitées à 6 ou 7 items. Donc si on partage les informations entre deux tâches, cette limitation devient gênante (elle n’est plus que de 3 ou 4 par tâche), et ralentit considérablement la réflexion ou l’action.
        Un cas très connu est la conduite d’une automobile en même temps qu’on téléphone. La conversation accapare la mémoire tampon, et vous conduisez en « automatique ». Le moindre incident de parcours ne va pas être pris en charge assez vite pour provoquer le bon réflexe et c’est l’accident.

        Les psychologues ont étudié notre comportement lorsque nous essayons de faire plusieurs choses à la fois. Ce multitâche nous distrait et mobilise toute notre énergie cérébrale. Il en résulte que nous sommes moins attentifs, que nous réfléchissons moins et qu’on peut alors nous influencer facilement, nous faire changer d’avis, nous décider à des actions néfastes. C’est d’ailleurs une méthode connue de distraire les gens pour leur faire avaler des informations erronées, qu’ils n’auraient pas acceptées en temps normal.
        C’est d’ailleurs ce que font les magiciens et illusionnistes, qui vous focalisent sur plusieurs de leurs actions, pour que vous ne remarquiez pas d’autres qu’il veulent vous cacher.
        Des expériences ont été faite de surcharge mentale en demandant à des personnes de trouver des renseignements sur une question donnée, sur 24 sites internet, en moins de 10 minutes. Les personnes ont privilégié les informatioins des premiers sites, car ensuite, leur cerveau étant saturé, elles ont peu retenu - et de moins en moins - des sites suivants.

        Mais certains chercheurs vont plus loin et pensent que le fait d’être en permanence pressé et partagé entre des actions que l’on même simultanément entraîne des conséquences néfastes qu’ils appellent « trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité » (TDAH) ou « Attention Deficit Trait » (ADT), qui est caractérisé par la distractivité, la frénésie interne, l’impatience, la difficulté à s’organiser, à mettre des priorités, à gérer son temps et par des problèmes de mémoire.
        Une étude réalisée aussi par Microsoft a montré que les courriels et la messagerie instantanée avaient des impacts négatifs sur la productivité au travail : les employés mettaient environ 15 minutes à retrouver leur pleine concentration après avoir interrompu leur travail pour répondre à un courriel. On répond sans cesse à des demandes, et on croit qu’on ira plus vite en y répondant sur-le-champ, en interrompant un travail qui demande de l’attention.
        La pression qui existe actuellement en entreprise est une erreur contreproductive.
        Et selon le psychologue hongrois Mihaly Csikszentmihalyi, (je n'ai pas résisté au plaisir de citer un nom aussi difficile à prononcer !), auteur de « Vivre: la psychologie du bonheur », les moments où les gens sont le plus heureux sont ceux où ils sont complètement absorbés par une activité physique ou mentale, où ils vivent pleinement le moment présent, le bonheur de faire une chose à la fois. Et prenons même le temps parfois de rêver.

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