• Laissons nos bébés faire leur apprentissage !

    Laissons nos bébés faire leur apprentissage !

               J’ai parlé hier des problèmes d’éducation sous l’angle du comportement que nous devons enseigner aux enfants pour qu’ils puissent ensuite vivre en société, avec le minimum de problèmes causés aux autres et à eux mêmes.
              C’est en partie un problème de « morale » et cela touche des règles à appliquer qui sont des règles conceptuelles d’action. C’est une éducation de notre esprit
             Je voudrais aujourd’hui sur un problème d’éducation « physique » du corps de l’enfant et de ses mouvements, lorsqu'il est bébé.
              Les comportements des parents, dans ce domaine, sont très différents, et ils semblent souvent ignorer le mode de fonctionnement de notre système d’’apprentissage.

              Notre système d’apprentissage (comme celui des animaux) n’est efficace que par la répétition : le geste ou l’action doit être répétée mainte fois. Entre deux actions successives, si la seconde est mieux réussie, les neurones sécrètent de la dopamine; qui entraîne un effet de satisfaction, de bien-être, de plaisir et la méthode ayant permis ce progrès est retenue. Au contraire si l’essai est moins bon, il y a absence de dopamine et donc déception et mal-être, ce qui annule donc le mode opératoire correspondant, et qui incite à recommencer l’essai.
              C’est au départ le cortex préfrontal qui donne les ordres aux centres d’exécution, par exemple les centres moteurs de nos membres, mais peu à peu les gestes s’automatisent et ce sont d’autres centres qui prénnent la relève et donc le travail devient peu à peu inconscient et ne nécessite qu'un contrôle en cas de problème. Ces centres sont par exemple le cervelet pour nos gestes et la marche et son équilibre, les centres de Broca et de Wernicke pour la parole, ls centres de la vision pour la reconnaissance des objets ..
             Ainsi, peu à peu l’enfant va apprendre à reconnaître autour de lui, à prendre les objets avec ses mains, à se retourner, à tenir assis, à manger peu à peu lui même, puis à tenir debout et à marcher. A parler, puis à lire,  à écrire et à dessiner. 

              Toutefois certains réflexes innés existent pour assurer la survie et disparaissent en quelques mois, en particulier
                  - l’enfant sur un geste brusque ou un bruit inattendu écarte bras jambes et doigts. Cela aidait autrefois les bébés à rester agrippés à leur mère.
                  - Le bébé couché sur le ventre relève ses fesses et allonge le jambe pour avancer, ce qui lui permet, placé sur le ventre de sa mère, d’atteindre le sein.
                   - Il a le réflexe, lorsqu’on met le doigt dans sa bouche de téter ce qui lui permet de boire et d’avaler. Ce réflexe lui permet aussi de se calmer (et de sucer son pouce !).
                 - Lorsqu’on caresse la joue d’un bébé, il tourne la tête et ouvre la bouche, ce qui lui permet de trouver le sein de sa mère.
                  - Le bébé serre le doigt ou tout objet qu’on met dans sa main. Ce réflexe aurait permis aux bébés de s’agripper rapidement à leur mère pour fuir un danger. Ce réflexe disparaît vers l’âge de 2 mois pour faire place à des mouvements d’agrippement volontaires pour prendre des objets ou créer des liens d’attachement.

              Pour que l’apprentissage soit efficace il faut que l’enfant répète mainte fois le même gete, la même action, lui même et par sa propre volonté. Donc si on lui fait faire les gestes à sa place ou en l’aidant par un instrument;, l’apprentissage ne se fera pas aussi bien ni aussi rapide, et cela beaucoup de parents semblent l’ignorer.
               Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas s’occuper de l’enfant, au contraire, mais il faut lui fournir des occasions d’apprentissage, pour qu’il le fasse lui même et ne pas le faire à sa place.

                 Par exemple mettre à sa portée des objets (légers et pas trop durs par sécurité) qui attirent son attention, et qu’il va essayer de saisir, est bien (à condition de ne pas le solliciter trop souvent). Mais guider sa main vers l’objet est contre-productif. (ou plus tard lui ramasser tous les objets qu’il jette et va rechercher à quatre pattes).
                 Bien sûr il n’est pas recommandé de laisser un bébé dormir sur le ventre sans surveillance, car il peut s’étouffer, bien que les cas soient rares. Mais quand le bébé sur un tapis ou un plan où il ne risque pas de tomber, veut essayer de se mettre sur le dos ou de se retourner sur le ventre, il faut le laisser faire. C’est un mouvement qui lui sera nécessaire en dormant ou en se réveillant, qu’il est en train d’apprendre à faire.
                Ce n’est pas bon de mettre trop tôt un enfant longtemps assis dans une chaise  pour bébé ou sur un canapé. Il faut qu’il essaie de se mettre assis tout seul.  On peut l’aider un peu en le poussant parce qu’il n’a pas assez de muscles, mais il faut le laisser ensuite osciller et essayer de se tenir assis. Il apprend l’équilibre et comment contracter ses muscles pour y arriver. Bien sûr il faut le surveiller pour qu’il ne risque pas de tomber.
            Mettre le bébé dans un trotteur (on appelait cela de mon temps un « youpala ») ou lui tenir les deux mains pour le faire marcher n’est pas bon. Faire marcher ses jambes est presque un réflexe, mais par contre l’équilibre, il faut l’apprendre soi-même jusqu’à ce que le cervelet puisse remplacer le cortex préfrontal pour commander la marche (ou la course). Il faut le laisser à son rythme se mettre debout contre un meuble bas, apprendre son équilibre debout sans marcher, puis se déplacer seul en appui sur un divan par exemple, enfin essayer de faire quelques pas et tomber. S’il essaie ainsi doucement il ne se fera jamais mal en tombant. Il faut juste écarter les obstacles ou les objets sur lesquels il pourrait tomber. Ce n’est q’au début s’il court qu’il faut faire attention à ce qu’il ne soit pas dépassé par sa vitesse.
                 Et ne pas l’empêcher avant, s’il en a envie, d’essayer de se déplacer à quatre pattes; il apprend la mobilité et à découvrir l’environnement.

                  J’ai eu 4 enfants, 8 petits enfants et j’ai 4 arrières petits enfants, qui ont été élevés de façons différentes étant bébés. Ceux que l’on a mis tôt sur une chaise avaient du mal à tenir assis tout seuls. Ceux que l’on a voulu trop aider à marcher l’ont fait plus tard et ne sont pas assi alertes que ceux qui ont appris presque seuls. Une de mes arrières-petites-filles qui a appris ainsi tout par elle même, possède une habileté, une dextérité et une assurance assez extraordinaire. dans la marche comme dans ses gestes et elle peut franchir des obstacles qui feraient renoncer d’autres enfants. On ne l’aide que très peu, mais il faut une surveillance plus grande pour qu’elle ne s’attaque pas à des entreprises trop difficiles ou dangereuses. Et elle a appris ainsi à avoir de la tenacité dans ses actions. Elle sait qu’elle peut apprendre beaucoup de choses par apprentissag. J’espère que cela sera aussi vrai à l’ école !

             En matière d’apprentissage il faut donc laisser faire la nature et simplement veiller à l’environnement pour éviter que le bébé ne se fasse mal. Mais même si on ne passe pas son temps à essayer de l’aider dans son apprentissage, cela demande de l’attention et de l’amour, ne serait ce que pour qu’il se sente bien, en sécurité. Elever un petit enfant, cela prend, de toutes façons, beaucoup de temps.

     

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