• La guerre entre pédagogie "positive" et "négative" et absurde

    La guerre entre pédagogie "positive" et "négative" et absurde


               
    Je l’ai déjà dit plusieurs fois :  il est difficile de comparer l’éducation des enfants aujourd’hui et il y a 50 ans.
              Homme et femme travaillent et n’ont plus autant de temps à consacrer aux enfants, ils rentrent fatigués de leur travail, ont des tâches ménagères qui subsistent même si les machines les facilitent,  et entre le smartphone, la télévision et l’ordinateur, les sollicitations sont beaucoup plus nombreuses.
              Les conditions et habitudes de vie ont changé, les occupations extérieures au logement sont plus grandes et le groupe d’amis a souvent plus d’importance qu’autrefois.
              Il résulte de cette évolution que l’on a moins de temps et de volonté pour s’occuper des enfants et que l’on a tendance à confier en partie leur éducation aux personnels des crèches et des maternelles, puis aux professeurs, dont ce n’est pas le rôle.

              Alors évidemment, comme dans toute société de consommation, on trouve le moyen de vous faire dépenser de l’argent, et il y a de nombreux livres de conseil, voire même des coachs pour vous dire ce qu’il faut faire.
              L’ennui c’est que ces guides vous donnent des avis parfaitement opposés et contradictoires et que d’ailleurs leurs auteurs se disputent (voire s’injurient presque) tant ils ont tendance à devenir clivants, se séparant en « résolument pour » et « complètement contre ».
             La guerre est déclarée entre les tenants d’une « pédagogie nouvelle » essentiellement positive et ceux qui sont soupçonnés de faire la promotion d’une pédagogie réactionnaire en remettant la punition et la sanction au goût du jour.

               De fait la pédagogie « positive » est devenue un véritable objet économique. (une machine à faire du fric !), qui а occupé tout le terrain en mettant la main sur l’ensemble de la littérature populaire en éducation, en développement personnel et en déclarant « négative » toute forme de pédagogie qui n’était pas strictement conforme à ses idées.
             La querelle n’est pas nouvelle, car quand j’étais jeune parent, Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste, avait déjà défrayé la chronique . On a attribué à tort à madame Dolto des idées très laxistes sur l’’éducation, et en lui reprochant , la débâcle de l'éducation, l'autorité perdue des parents, le règne de l’enfant-roi. C’est absurde : certes elle a lutté contre des éducations très rigoristes, comme celle qu’elle avait reçue, mais elle considérait que les enfants avaient besoin de règles précises.
              Par contre certaines de ses théories sont la suite de celles de Freud, totalement périmées de nos jours et les connaissances de l’époque sur le cerveau étaient faibles.
             Ces connaissances sur le cerveau et le développement de l’enfant sont plus importantes aujourd’hui, et d’autre part les antagonistes qui se disputent, simplifient à outrance ou généralisent des cas particuliers extrêmes. 

               Plusieurs articles du numéro de janvier 2024 de la revue « Cerveau et Psycho » montrent qu’une éducation positive associée à des règles et des habitudes de vie sont à la fois possibles et nécessaires.
               Je vais essayer de résumer ces articles, car je constate malheureusement que souvent les recommandations de faire preuve de bienveillance, de sérénité, de chercher la communication avec son enfant ont culpabilisé certains parents en leur faisant croire que la moindre sanction pouvait avoir des conséquences sur le cerveau de leur enfant.
              Et j’ai connu dans ma copropriété des enfants rois insupportables et mal élevés

               Les propos qui fleurissent dans les livres de pédagogie positive sont parfois absurdes.
              Ainsi quand vous donnerez un ordre à votre enfant, contrairement à ce qu'ils affirment, vous ne le traumatiserez pas et vous ne risquez nullement d’endommager son cortex préfrontal !
              De même vous pouvez imposer des règles à votre enfant, sanctionner des fautes, l’isoler s’il agresse un camarade. L’important c’est la manière de le faire.
              Par contre un père ou une mère sévère et froid(e) qui refuse tout geste affectif, même s’il (elle) s’abstient de froncer les sourcils, risque bien davantage de donner naissance à des perturbations à court, moyen et long terme…

            La science, en éducation, n’a pas pour but de donner des consignes, mais uniquement de suggérer des pistes éducatives et de poser certains garde-fous salutaires. Elles proviennent de la compilation de très nombreuses données d’études multiples.
            Trois conclusions générales de ces études :
                     - Se mettre en colère, crier , frapper sévèrement l’enfant ne remplit aucune fonction éducative et montre une émotion mal contrôlée des parents; (même avec modération sans que ce soit un enfant battu).
                     - Des règles, des remontrances, des punitions, données sans explications, sont moins efficaces que les mêmes actions qui, non seulement posent l’interdiction, mais indiquent aussi de façon précise et calmement, quel est le comportement attendu.
                   - Un enfant supporte mal un désert affectif ou un environnement hostile. Il a besoin d’affection, de temps passé avec ses parents,  d’un enseignement éducatif des règles à appliquer. 

                 Il ne s’agit plus d’appliquer un modèle préconçu d’éducation positive ou négative, mais de réfléchir aux attitudes adaptées selon l’âge et le développement de l’enfant et les circonstances. L’éducation ne se décrète pas, mais se réfléchit en partageant des connaissances fiables.
                  Je développerai cette notion dans l’article de demain.

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