• L'intelligence des abeilles

    L'intelligence des abeilles

                      En 1950, on portait déjà le masque, mais seulement lorsque l’on s’approchait d’une ruche, pour se protéger d’éventuelles piqûres des abeilles.
                    J'ai lu des articles de "Pour la Science", sur les capacités des abeilles et cela m'a beaucoup plu. J'ai pensé qu'un petit résumé pourrait aussi vous intéresser.     

                    L'ouvrière abeille ne vit que quatre à six semaines, et pourtant dans sa courte vie, elle sait faire des dizaines de tâches différentes, et notamment s'orienter pour rechercher le pollen des fleurs. Et pourtant elle n'a qu'un minuscule cerveau !
                   A peine un million de neurones, (alors que le cerveau de l'homme en contient environ 100 milliards), qui tiennent dans un minuscule volume de l'ordre du millimètre cube.
                  Les ouvrières entretiennent la ruche et permettent à la colonie de vivre. Nettoyage, élimina-tion des déchets, travaux de construction des alvéoles, nourriture des larves, soins à la reine etc...  
                 Toutes les tâches correspondantes sont stéréotypées et presque automatiques, déclenchées par des stimuli visuels ou olfactifs. Elles ne nécessitent que peu de mémoire et donc ne concernent qu'un nombre restreint de neurones.

                  Par contre on se demande depuis des années comment, avac si peu de neurones, une abeille peut être capable de trouver, dans un rayon de plus de 10 km, quelles fleurs elle doit butiner, puisde revenir avec son pollen à la ruche. Si l'on utilisait les méthodes humaines de reconnaissance des objets et du terrain, cela mobiliserait un nombre bien plus considérable de neurones, que l'abeille n'en possède dans son cerveau.
                De nombreuses études ont été faites pour comprendre ce mystère.
                Pour faire ces études on introduit les abeilles dans des labyrinthes, avec au bout une liqueur sucrée comme récompense. Et on met dans ce dédale, des repères visuels, sous forme de couleurs et d'odeurs, mais aussi de figures géométriques, constituées de points (ou de carrés). Ces abeilles mémorisent parfaitement les itinéraires.
                On peut montrer ainsi que les abeilles savent "compter jusqu'à 4" (reconnaître des itinéraires balisés par 1, 2, 3, ou 4 points. Elles savent aussi repérer spatialement si une forme est au dessus, au dessous, à droite ou à gauche d'une autre. 
               On arrive ainsi à leur faire reconnaître des formes complexes, telle un carré ou un cercle, rempli de petits cercles ou au contraire de petits carrés. ensuite, à défaut d'apprentissage elles préféreront un cercle rempli de triangles au lieu d'un cercle rempli de carrés, plutôt que de choisir un cercle rempli de ronds. Elles ont donc une certaine différenciation des formes composées de lignes droites et celles composées de lignes courbes.
     
               Comment l'abeille se repère t'elle ?
               L'homme est habitué à se repérer par des images, réelles ou mentales (cartes et schémas), images qu'il "pixellise" comme un ordinateur, par des points colorés, et il lui faut mobiliser plusieurs neurones par pixel. Cela n'est pas possible pour l'abeille, compte tenu de son faible nombre de neurones. 
              L'abeille a une vision des détails bien moins de que la nôtre, et elle doit probablement globaliser les images sous forme de cartes mentales.  
              Il est probable que des caractéristiques des itinéraires sont mémorisées comme des formes reconnaissables par son cerveau (arbres, formes de couleur, maisons, ...) et elle reconnaît ainsi son chemin entre les emplacements de fleurs à butiner.

              On peut aussi observer le cerveau des abeilles, mais évidemment elles sont alors immobilisées, ce qui limite les expériences. (voir le schéma ci dessous) 


    http://lancien.cowblog.fr/images/Cerveau2/abeille.jpg

                On pense que l'un des centres qui reçoit des informations de nombreux autres centres du cerveau, joue le rôle de reconnaissance de ces repères, et d'organe de commande de direction de vol. Ce serait un peu (en minuscule), l'équivalent de notre cortex préfrontal (qui existe aussi chez les primates supérieurs). 

                L'équipe de Barbara Web, de l'université d'Edimbourg, essaie de simuler sur ordinateur, ce que pourrait faire un cerveau de 1 millions de neurones, et comment il pourrait apprendre à reconnaître des formes et des odeurs. Elle a déjà montré qu'on peut, grâce à certains processus de globalisation (une carte des odeurs), apprendre à reconnaître une odeur avec un petit nombre de neurones.

    L'intelligence des abeilles           Julie Carcaud du CNRS étudie la mémoire des abeilles et leurs capacités d'apprentissage; elle dispose de ruches, mais fait aussi de l'imagerie de leur cerveau.
               Les abeilles ont une partie de l'intelligence innée, mais elles ont aussi une capacité cognitive importante et on peut leur apprendre à associer une odeur avec une récompense nutritive.
               Les phéromones jouent un rôle important dans la communi-cation, mais aussi pour se défendre contre des prédateurs. Certains neurones du cerveau sont sensibles à certaines phéromones. Les abeilles arrivent par ailleurs à percevoir et mémoriser des milliers d'odeur de fleurs.
               Mais dans la communication entre abeilles, il y a aussi une part gestuelle :une danse (les abeilles frétillent de l’abdomen) leur permet d’indiquer la direction et la distance vers une source de nourriture.
                Les études sur la perception des odeurs par les abeilles permet aussi de comprendre peu à peu, comment les pesticides ont une action néfaste sur elles.

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