• L'inconscient des neurobiomogistes est totalement différent de celui de Freud.

    L'inconscient des neurobiomogistes est totalement différent de celui de Freud.

               Je lisais ces derniers temps toute une série d’articles sur la conscience et l’inconscient, pas faciles à lire car c’est un domaine encore mal connu, et surtout parce que certains éléments choquent notre perception habituelle de notre mode de fonctionnement, qui est évidemment seulement alimenté par ce qui nous est conscient.
              J’ai donc pensé faire deux articles su ce sujet, pour résumer ce que j’avais retiré de cette lecture.

              Aujourd’hui, l’inconscient n’est plus vu comme le voyait Freud, une prison de pulsions ou d’idées refoulées, concernant essentiellement la libido, mais plutôt comme l’ensemble des processus automatiques de traitement des informations dans notre cerveau, avant que certaines ne parviennent à la conscience.
                Freud opposait l’inconscient impulsionnel au conscient rationnel, alors qu’ils agissent en collaboration. Pour lui il s’agissait presque d’un autre moi à l’intérieur de moi, avec sa personnalité, sa volonté propre, ses raisons, capable de s’opposer à moi, de décider de cacher des choses. Par le rêve ou autres moyens, les psychanalystes pensent trouver un accès détourné à cet univers, mais les mêmes observations sont interprétées de maintes façons différentes selon le praticien, car si l’on échoue à découvrir les raisons cachées, les valeurs et les désirs de l’inconscient, c’est simplement parce qu’ils n’existent pas.
              L’inconscient ce sont des processus inconscients complexes, des analogies automatiques, des mouvements émotionnels incontrôlés, des interprétations machinales, un traitement de l’information sophistiqué, qui repose sur les informations données par nos sens et nos états intérieurs, ainsi que sur les données de notre mémoire.

             Nous avons tous les 1/40 de seconde des sensations qui transitent par le thalamus
     Elles restent peu de temps dans les centres d’interprétation et n’ayant pas d’utilité sont détruites. Le premier rôle du cerveau est effectivement de saisir ce qui se passe physiquement dans notre environnement et dans notre corps. Ce traitement est automatique et seules quelques informations remontent à la conscience, mais nos sens peuvent avoir été orientés inconsciement, auparavant, à rechercher plus d’information, comme ils le seront ensuite consciemment par le cortex préfrontal.

            Mais le rôle de l’inconscient est surtout d’une part de réaliser de très nombreux traitements qui sont des automatismes et n’ont pas besoin d’un traitement volontaire conscient (par exemple marcher, prendre un objet, tourner la tête, prononcer des mots, voire conduire une voiture en l’absence d’incident….), mais également d’effectuer des traitements préalables à des intentions, des décisions, des actions.
             Ces traitements inconscients se font dans tout le cerveau, y compris le cortex préfrontal et l’échange d’informations d’autres centres avec le cortex préfrontal n’est pas un signe obligatoire de conscience. En fait des centres comme le cortex cingulaire, le striatum, le précunéus, l’aire tegmentale ventrale et les centres du bulbe, participent à la conscience, qui demande cependant la participation de notre cortex préfrontal (voir schéma ci-dessous).

    L'inconscient des neurobiomogistes est totalement différent de celui de Freud.


              On définit la conscience, comme le fait d’occuper un état mental ou de disposer d’un contenu mental, mais pas seulement ; il s’agit aussi de se rendre compte que l’on occupe cet état ou que l’on possède ce contenu mental. Cela peut avoir trait à la perception du monde extérieur ou de notre monde intérieur (nos émotions par exemple).
               Au niveau du cerveau, c’est sans doute lorsqu’une donnée devient accessible à l’ensemble du cerveau et de ce fait devient accessible à d’autres fonctions comme la mémoire de travail, la capacité de décision ou le langage.
                Par ailleurs les données qui atteignent notre conscience sont très imparfaites, car notre esprit construit probablement un résumé, une sorte d’expérience condensée de notre environnement. L’interprétation de ce que nous entendons, que nous voyons, du langage, des pensées  résulte de nombreux traitements inconscients et ce qui parvient à notre conscience est donc transformé, condensé, digéré.
              Lorsque nous croyons être dans un état mental ou émotionnel donné, nous ne pouvons distinguer cette croyance de la réalité. 

               L’inconscient ce sont donc essentiellement de très nombreux automatismes qui élaborent à chaque instant des modèles de l'environnement, puis utilisent ces modèles pour prédire les probabilités d'événements futurs avec rapidité et fiabilité, l’apprentissage, l'expérience et la conscience améliorant sans cesse les pronostics implicites établis en permanence par notre cerveau. Par exemple, il calcule et modélise les mouvements de notre corps à partir de nos impressions visuelles.
                Le décalage entre ses prédictions et la réalité génère des erreurs de prédictions qui sont utilisées pour mettre а jour les modèles prédictifs et, dans le cas de décalage important, la situation remonte à la conscience pour un examen logique et élaboration d'une solution.
                Des études de neurobiologie ont suggéré que les corrections seraient réalisées par un assemblage hiérarchique de connexions neuronales descendantes qui achemineraient les prédictions, et de connexions ascendantes qui transmettraient les erreurs de prédiction. Ces prédictions et ces erreurs pourraient notamment être codées par des neurones particuliers associés à un vaste réseau de dendrites et d’axones : les cellules pyramidales, du cortex qui possèdent de très nombreux axones et dendrites,  et les cellules de Purkinjes du cervelet, aux innombrables dendrites.

    L'inconscient des neurobiomogistes est totalement différent de celui de Freud.


               Plus on descend dans la hiérarchie, plus la précision des prédictions se renforce.
               Ces modèles comporteraient, par apprentissage et acquisition de connaissances, de très nombreuses relations logiques entre les règles prédictives.

               En définitive le travail extrêmement important de notre cerveau est pour la majorité inconscient et nous ne le ressentons donc pas  (sauf en l’étudiant en neurophysiologie et en psychologie), mais ce sont uniquement ses résultats qui remontent jusqu’à notre conscience.
               Notre inconscient chercherait donc en permanence à prédire nos comportements physiques et intellectuels, à conduire des automatismes sur la plupart de nos actions, et à fournir au cortex préfrontal des éléments prédictifs de choix pour qu’il réfléchisse et prenne des décisions.

             Demain je ferai un article plus concret, en donnant quelques exemples de nos traitements inconscients.

               Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur la conscience, un petit complément, explicité sur le schéma ci-dessous.

               Notre niveau de conscience est modulé par l’activité de la formation réticulée, une structure nerveuse enfouie dans le tronc cérébral, alimentée en permanence de façon inconsciente par des informations sensorielles (auditives,visuelles, tactiles...), qui module, avec le noyau basal de Meynert, l’activité de centres supérieurs comme le thalamus oule cortex, créant les conditions nécessaires pour que nous soyons conscients de nous-mêmes et de ce qui nous entoure. (figure en haut).
              L’image d’un événement excite d’abord le cortex visuel sur un mode inconscient et transmet l'information, si cela est nécessaire, via le thalamus au cortex préfrontal et aux centres moteurs (en vert). Quelque 300 millisecondes plus tard, l’information commence à s’étendre à d’autres aires cérébrales (en rouge), articulées autour du cortex préfrontal, notamment le précunéus (en haut sur la figure du bas), es centres amygdaliens et l'hippocampe !en bas sur la figure du bas). L’accès conscient à l’événement est ainsi conditionné par la communication entre ces différentes aires distantes.

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