• Des "chiens psys"

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                Un psychiatre américain connu était ennuyé, car un de ses patients de neuf ans, ne desserrait pas les dents et ne disait pas un mot au cours des séances. Il pensait qu'il était autiste. Pourtant l'enfant avait parlé jusqu'à 8 ans, puis le silence s'était installé, l'enfant étant extrêmement renfermé, ne parlant à personne.
                Un jour le jeune garçon était arrivé dans sa salle d'attente en avance, il y était seul, mais il y avait aussi le chien du psychiatre, un labrador fort gentil qui s'était couché près de lui.
                L'enfant avait immédiatement commencé à parler à l'animal, et s'était ensuite montré, de façon inhabituelle, ouvert et confiant, et avait un peu discuté avec le psychiatre.
                Du coup celui-ci, lorsqu'il soignait ce jeune garçon, le faisait toujours venir en avance et non seulement le chien était dans la salle d'attente, mais il était, dans le cabinet de consultation, au pied du divan, face au patient.
                Par contre le psy n'a jamais pu apprendre à son chien à prendre des notes sur ses fiches de séance !
                Cette expérience a été souvent répétée et on a toujours constaté une meilleure relation en présence de chiens qu'en leur absence.
               Depuis des thérapies ont été imaginées pour des autistes légers (notamment les autistes d'Asperger qui ont une grande intelligence), et des chiens ont été dressés pour partager la vie de ces jeunes enfants ou adolescents. On a trouvé un nom prétentieux à ces méthodes : "thérapie assistée par animal" ! 

    Comment expliquer cela ?
                 L'homme a une attirance ancestrale pour les animaux et par ailleurs l'enfant a un besoin énorme de tendresse. Et nous avons tous eu dans notre enfance des animaux en peluche, auxquels nous étions attachés et qui, en apparence, nous rendaient leur tendresse.

                Une étude de Kurt Kotrschal, de l'Université de Vienne, a été menée sur 80 enfants, âgés de 7 à 12 ans, ayant une relation d'attachement insécure ou désorganisée, parce qu'ils avaient, pour la plupart, subi des violences familiales, perdu un proche ou été victimes de négligences. Ces blessures précoces rendaient pénibles pour eux les interactions sociales et provoquent chez eux un état de stress important.
                La présence et l'interaction avec des chiens a amélioré leur état et des analyses de salive ont montré une baisse du taux de cortisol, l'hormone du stress, d'autant plus que l'enfant s'occupait de l'animal.
                Pour des enfants dont la relation était normale, ce taux diminuait davantage en présence d'une personne agréable et bienveillante. 

    Une théorie :
              Dans les années 50, le pédiatre britannique John Bowlby a élaboré une "théorie de l'attache-ment", qu'il a ensuite perfectionnée et dont les grandes lignes sont les suivantes :

                      - Dans un contexte normal, les enfants développent généralement un style d'attachement << sécure >> lorsqu'ils bénéficient assez tôt d'une relation rassurante et bénéfique avec leur environnement.. lls sont d'emblée habitués à faire confiance aux personnes qu'ils rencontrent, et il leur est relativement facile d'établir de nouvelles relations et d'obtenir du soutien émotionnel par leurs contacts sociaux.
                     - Au contraire, si la relation apportée par la première personne de référence - le parent, en général - est peu fiable ou distante, elle peut conduire à un style d'attachement << insécure >>, (l'enfant ne fait plus confiance à l'adulte, et se coupe de ses propres émotions), ou « désorganisé » (il réagit de façon changeante, incohérente). Ce comportement est ensuite appliqué aux autres personnes de référence (famille, professeurs...), ou aux autres personnes. ll est donc difficile pour les pédagogues ou thérapeutes d'établir une relation de confiance avec des enfants présentant ces styles d'attachement. On assimile peut être à tort ce comportement à de l'autisme.
                Or il semble que les enfants ne transfèrent pas leur comportement d'attachement de la même façon sur les animaux et qu'ils puissent établir avec eux une relation libre et de pleine confiance, même en cas d'attachement humain insécure ou désorganisé.
                Un des problèmes est alors de redonner confiance à l'enfant, et aussi de découvrir quels traumatismes il a subis dans sa prime enfance. 
                Evidemment, il faut choisir un chien gentil, le dresser au besoin pour qu'il aime les enfants et leurs caresses et soit patient. Le pire serait qu'il fasse peur à son compagnon.


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