Comment mémoriser mieux ?

          Quand elle m’a appris à lire et à écrire, puis quand j’ai été plus tard à l’école, ma grand-mère me disait souvent « Si tu veux mieux te souvenir de quelque chose, écris le »

          Certes si l’on a quelque chose à appendre, il faut le lire plusieurs fois, se le répéter mentalement parce que l’apprentissage vient de la répétition.

          Mais les études faites par un chercheur neuroscientifique Yang Ying, de l’université de Shenyang, en Chine, confirment ce que me disait ma grand-mère :  lire ne suffit pas; une méthode bien plus efficace consiste à écrire à la main ce que l’on veut retenir, ou à en faire un résumé écrit.

          Le chercheur avait réparti 40 élèves chinois de sixième, 20 filles et 20 garçons, âgés en moyenne de 11 ans, en deux groupes pour apprendre du vocabulaire anglais.

          Pendant trois jours, les enfants ont appris quotidiennement 20 mots de vocabulaire, l’un des groupes apprenant les mots en les écrivant à la main, l’autre en les lisant.
          A la fin de chaque journée, les chercheurs ont testé les élèves sur trois composantes : l’orthographe, la prononciation et le sens des mots.
          Les enfants qui avaient écrit les mots présentaient de bien meilleures performances que leurs camarades, quelle que soit la composante testée

          Pourquoi ?

          L’écriture sollicite plusieurs zones cérébrales simultanément : les centre d’interprétation de la vue, ceux du toucher (le contact du stylo avec la main) et les centres moteurs qui permettent de nous mouvoir dans l’espace  et notamment les mouvements du poignet et des doigts pour l’écriture (on appelle cette capacité la proprioception).

          L’écriture manuscrite active donc davantage de régions du cerveau, ce qui contribue à la consolidation des informations à mémoriser, et, par ailleurs, les élèves qui passent plus de temps à écrire qu’à lire, prêtent une attention plus grande à chaque mot, à sa forme et aux détails de ses lettres, et ils mémorisent mieux.

         Il s’agissait d’une écriture à la main, avec un stylo et non de la frappe sur un clavier.

         D’autres recherches démontrent que saisir des notes au clavier implique des actes moteurs beaucoup plus simples que ceux que mobilise la prise de notes à la main. Rechercher la bonne touche du clavier et la presser n’exige pas de traitement visuel important, ni une coordination complexe entre les yeux, le cerveau et la main.
          En apprenant en 1980 à me servir de mon premier micro-ordinateur (un Apple II), je me suis aperçu qu’au début, pour taper du texte sur le clavier j’épelais les mots. Puis c’est devenu inconscient , je pouvais de nouveau penser à un mot global, mais mon cerveau continuait inconsciemment à épeler lettre par lettre
          Quand j’écris à la main, le mot est un dessin : les lettres sont liées. Le travail moteur est très différent.

         Et je me souviens que, quand j’étais dans les classes de préparation des grandes écoles d’ingénieurs, maths, physique chimie, français, certes je lisais les cours, mais je faisais des résumés écrits. L’effort de compréhension pour effectuer la synthèse fait que l’on retient mieux.

          Puis faire de nombreux exercices faisait retenir peu à peu le cours. Là c’était le cortex frontal, obligé de réfléchir pour appliquer le cours, qui participait à sa mémorisation.

         Bien sûr il existe d’autres méthodes pour mieux appendre : associer un mot ou une image mentale à une information : l’évocation de ce mot ou de cette image te rappellera (en théorie, du moins) immédiatement l'information mémorisée.
         La « Mnémotechnique » ou "Mnémonique",  fonctionne par association d'idées en créant des listes mnémoniques. Une autre technique de mémorisation est la formulation de questions associées aux informations à apprendre.

         Chacun a sa méthode, mais le papier est encore utile pour mieux retenir.