Le courant AMROC diminue sa vitesse.

         J'ai déjà fait un article, le 19/08/2024 sur l'affaiblissement du Golf-stream. Mais 44 des meilleurs climatologue, spécialistes des courants océaniques, ont envoyé une lettre ouverte en octobre 2024, pour alerter les ministres du Conseil Nordique, qui réunit les états riverains de l'Arctique.
         
            Les océans absorbent de la chaleur et de l’oxyde de carbone, étant ainsi un poumon de la planète. Mais ils font plus car les courants océaniques distribuent et régulent la chaleur autour de la terre et ont donc une grande influence sur les régimes climatiques.
           La carte ci dessus représentent la circulation mondiale de ces courants.
           Parmi ces courants, l’AMOC (Atlantic Meridional Overturning Circulation, que nous appelons à tort le Gulf-stream, qui n’est que la partie américaine de l’AMOC). C'est la partie des courants située dans le rectangle blanc sur la carte ci-dessus.
          Son débit est de l’ordre de 18 millions de m3 par seconde soit 100 fois le débit de l'Amazone.
           Dans les régions polaires de l'Atlantique Nord, l'eau de mer se transforme en glace. Lors de la solidification, les sels sont rejetés car la glace ne les intègre pas dans sa structure : l'eau liquide s'enrichit en sels et voit sa densité augmenter, ce qui entraine une plongée vers les fonds marins.
            Les eaux refroidies et salées circulent  entre 1 et 3 km., mais selon des courants très larges, à faible vitesse (quelques dizaines de mètres par heure.
          En surface l'AMOC, grâce à la rotation de la Terre, transporte à partir du Mexique, des eaux chaudes  à la vitesse de quelques kilomètres par heure, et  transmet sa chaleur à l’atmosphère, surtout en hiver, quand l'atmosphère est en grande partie plus froide que l’océan.

          On estime ce transport à environ 1015 watts,  ce qui représente 25 % du transport total (transport océanique et atmosphérique) de chaleur vers le nord à ces latitudes.
          L'AMOC a donc une influence importante sur le climat des zones où il circule. et donc sur la France.
         Or il semble que sa circulation a ralenti au cours du dernier siècle et elle a baissé d'environ 4% depuis 40 ans. Une explication possible est la fonte des glaces arctiques, due au changement climatique, Cet apport d'eau douce fait baisser la salinité de l'eau de mer, et diminue leur tendance à plonger dans les profondeurs.

       Cette évolution est décrite dans les modèles climatiques, mais elle est confirmée par des mesures. Des mesures de température et de salinité sont également faites par exemple grâce à cet appareil de l'IFREMER, dans lequel un appareil de mesure descend le long d'un fil, grâce à un lest, qui tombe dans un. panier lorsque l'appareil arrive en bout de filin. Il remonte alors vers la surface. On peut ainsi recommencer en permanence les mesures. (voir schéma ci-contre).
         Les eaux de surfaces tropicales restent en moyenne à 25 d°C, alors qu'entre 1100 et 1600 mètres, elles ne sont qu'à 11 d°C.
       C'est par une mesure de ces températures que le capitaine Ellis a constaté, en 17510, la présence de l'AMROC, mais l'explication n'a été donnée qu'en 1791 par le physicien Hales.

        Il semblerait que la diminution de vitesse de l'AMROC soit faible et que la période de basculement n'interviendrait qu'entre 2050 et 2130.
     Je parlerai demain des conséquences de ce ralentissement.