J'ai lu un compte-rendu, dans une revue technique , de l'incident survenu en Espagne le 28 avril, sur le réseau électrique espagnol, qui a entraîné dans tout le pays une énorme panne électrique de plus de neuf heures, tant chez les particuliers que les industriels, bloquant trains avions et feux de signalisation.
. Il a fallu plusieurs heures pour relancer les services du pays, d’abord grâce aux interconnexions avec la France et le Maroc, puis avec la relance des installations nucléaires thermiques et hydrauliques espagnoles.
Les causes de ce dysfonctionnement ne sont pas encore connues. Selon les informations données par l'industriel du réseau français RTE, .lundi 28 avril à 12h38, le réseau espagnol a connu une perte de production de 15 GW en quelques secondes. Dans le même temps, la péninsule ibérique s’est déconnectée du réseau européen.
Sur les sept réacteurs nucléaires espagnols,t trois étaient en fonctionnement au moment de l’incident : en raison de la perte d’alimentation électrique externe, ils se sont arrêtés automatiquement. Les générateurs diesel de sauvegarde ont alors démarré afin d’alimenter les systèmes nécessaires au refroidissement des réacteurs, y compris pour les réacteurs à l’arrêt.
En France les réacteurs n'auraient pas été arrêtes mais "ilotés" , pour rester en fonctionnement à bas régime (20 à 30 %), et donc remonter ensuite très rapidement en puissance, assurant ainsi une remise en service rapide du réseau. L'ilotage consiste en une déconnexion du réseau national. Le réacteur fonctionne à très bas régime, ses alternateurs produisant l'électricité nécessaire à son fonctionnement, constituant ainsi un "ilot électrique".
Un excès de vapeur peut être envoyée dans le condenseur.
Cette manoeuvre est régulièrement pratiquée à titre d'entrainement et a le double avantage d'éviter un recours aux générateurs diesels de secours et surtout de pouvoir très rapidement remonter en puissance.
En France la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn et Garonne (voir carte ci contre) est équipée de deux réacteurs à eau pressurisée de 1300 MW. Proche du réseau espagnol, elle a subi le contre-coup de l'instabilité espagnole, mais la vague de variation de fréquence en provenance d’Espagne est venue s’'atténuer sur le réseau européen, et d’abord français, où l’inertie des groupes tournants nucléaires a atténué ce phénomène, évitant un effet domino.