J’ai lu dans une revue médicale une information intéressante au plan de la lutte contre la drogue, du moins les opiacés.
Ces drogues sont des produits obtenus à partir de l’opium, extrait à partir des cultures de pavots, faites en Afghanistan et par la Colombie, qui fabrique surtout de la cocaïne à partir des feuilles de coca.
Ce sont surtout la morphine et l’héroïne, la codéïne utilisée surtout comme médicament sédatif (méthyl-morphine) et des produits de substitution, utilisés pour désintoxication, tels la méthadone et le subutex (buprénorphine).
L’héroïne est le plus souvent utilisée en injections intraveineuses, mais elle peut être sniffée ou respirée sous forme de vapeurs.
Elle provoque l'apaisement, l'euphorie et une sensation d'extase. Cet effet de plaisir intense est suivi d'une sensation de somnolence accompagnée parfois de nausées, de vertiges et d'un ralentissement du rythme cardiaque.
Mais elle provoque assez vite une addiction : la tolérance au produit s’installe; le plaisir apporté par une dose devient de moins en moins important, l'absence de consommation provoque un état de manque de plus en plus intense. Le consommateur cherche alors à augmenter la fréquence et les doses pour combler cet état de manque et retrouver les sensations ressenties lors des premières prises.
L'absorption d'une dose trop importante d'héroïne (ou d’autres opiacé) provoque une dépression respiratoire souvent mortelle. Le risque est encore accru lorsque la consommation de cette substance est associée à la prise d'alcool ou de tranquillisants, genre benzodiazépines.
La consommation par voie injectable expose à des abcès et à des risques de contamination par les virus du sida ou de l’hépatite.
La méthadone et le subutex sont utilisés comme produit de substitution, qui sont administrés sous forme de comprimés et permettent aux personnes dépendantes aux opiacés illicites de stopper leur consommation sans ressentir les signes du manque et de réduire les risques liés à leur consommation.
Cela permet à ces personnes de recevoir l’aide médicale, psychologique et sociale dont ils ont besoin, et améliore leur qualité de vie et leurs chances de réinsertion. Mais utilisées en doses excessives ou trop fréquentes, ils peuvent devenir aussi des drogues, ou au contraire, être inefficaces si la dose prescrite n’est pas prise régulièrement, ce qui augment le risque de retour à la drogue dure.
L’information que j’ai lue est l’autorisation donnée il y a quelques années aux USA de l’usage d’un implant de subutex, sous forme d’un bâtonnet inséré sous la peau et en France, SIXMo est un implant, autorisé en 2022, utilisant comme produit de substitution la buprénorphine, d'une durée d'action de 6 mois.
Un implant contient 74,2 mg de buprénorphine libérés de façon continue pendant 6 mois. Une dose correspond à 4 implants insérés dans le tissu sous-cutané, sur la face interne du haut du bras.
Les implants sont insérés à l'aide d'un applicateur fourni dans la boîte de SIXMO.
Ces implants ne sont utilisés que sur des patients ayant subi un prétraitement au cours duquel le produit de substitution est administré par voie orale pour déterminer la dose de stabilisation, qui est propre à chaque patient.
L’implant présente de grands avantages, comparativement aux formes orales. Il assure, la régularité du traitement : impossible d'oublier ou de perdre son traitement,; il empêche par ailleurs d’en prendre trop, ou de revendre du produit comme drogue.
C’est aussi un moyen pour le malade de s'affranchir de son traitement, sans avoir besoin de se rendre à la pharmacie pour avoir ses médicaments.
Aux USA, l'innocuité et l'efficacité des implants ont été démontrées dans un essai clinique chez des adultes considérés comme stables, et qui répondaient aux critères cliniques de la dépendance aux opiacés. 63% des patients implantés n'ont pas utilisé d'opiacés tout au long des six mois de traitement. Un chiffre tout à fait similaire à celui obtenu en cas de traitement par comprimés.
Les chiffres sont analogues pour les implants français
L'insertion et le retrait des implants doivent être réalisés en établissements de santé, par un médecin disposant des compétences nécessaires pour pratiquer une intervention chirurgicale mineure et formé à la réalisation des procédures d'insertion et de retrait, ainsi qu'aux risques et aux complications attenantes (migration de l’implant, protrusion, expulsion, lésions nerveuses).
Mais comme le traitement par comprimé, ce médicament ne guérit pas de la dépendance; il aide le traitement psychologique, et la volonté du patient, comme le plâtre aide l’os à se ressouder en immobilisant le membre.