D’après la télé beaucoup d’adolescents ont reçu pour Noël un drone, comme autrefois on pouvait avoir une petite voiture télécommandée.
C’est vrai que l’on trouve maintenant de petits engins tri ou quadricoptères, à des prix très abordables, dans les magasins de jouets.
Le problème est que ces drones vont voler dans le ciel, et que ce n’est pas si évident que cela, ni sans danger.
D’abord il ne faut pas croire que c’est inné de savoir piloter un drone. Peut être avez vous déjà essayé sur une plage d’utiliser un cerf-volant moderne avec ses deux poignées. Vous aurez alors constaté que ce n’est pas si facile, que votre engin va plus souvent par terre que dans le ciel, que vous risquez de blesser quelqu’un et qu’il vous faut beaucoup de séances avant de savoir faire des acrobaties.
Piloter un drone n’est pas non plus évident et il faut quelques semaines avant d’être habitué. Au départ il faut le configurer, puis il faut apprendre à piloter, et être très prudent si vous ne voulez pas le voir s’écraser au sol (et c’est plus fragile qu’un cerf-volant ! ).
En général une notice accompagne votre achat. Elle donne la liste des composants et la façon de monter l’appareil.
Puis il va falloir configurer l’ordinateur de bord, qui coordonne les trois ou quatre hélices et moteurs et, en faisant varier leur vitesse, permet de diriger l’appareil.
Une première opération va être de synchroniser la télécommande et le récepteur de bord, pour qu’ils communiquent et se comprennent.
Puis il faut tester chaque commande pour vérifier qu’elle fonctionne et dans le bon sens, et si elles sont bien centrées. Au départ ce n’est possible que si chacun des moteurs tourne dans le bon sens (en principe deux moteurs tournent dans un sens et les deux autres en sens inverse, car sinon le drone tournerait sur lui même). C’est une opération délicate car si une hélice en rotation touche votre doigt, il peut vous blesser sérieusement.
En vol, si les moteurs tournent à la même vitesse, le drone monte, descend ou est stable. On agit donc uniquement sur la « manette des gaz » (throttle en anglais)
Si le moteurs avant accélère, le drone se lève de l’avant et recule. Il avance quand le moteurs arrière accélère pour faire lever l’arrière (les hélices inclinées tirent vers le coté le plus bas). On appelle cela le tangage (pitch en anglais).
Quand un moteur de coté accélèrent, le drone va du coté opposé. Un logiciel contrôle toutes ces manœuvres dans le microprocesseur de bord. On appelle cela le roulis (roll en anglais).
Enfin en faisant varier la vitesse des moteurs opposés vous pouvez faire tourner l’appareil sur lui même : on appelle cela le lacet (Yaw en anglais).
Une partie des réglages de sensibilité devra se faire sur le terrain, en fonction des réactions de l’appareil et de votre compétence à le piloter.
L’ordinateur de bord mesure en permanence l’attitude de l’appareil à partir de gyroscope, et compare sa position réelle, par rapport aux ordres que vous donnez et corrige en conséquence la vitesse des moteurs.
En général on peut choisir de piloter à partir de plusieurs boutons ou plus facilement, à partir d’un manche genre joystick.
Certains drones sont plus complexes (mais plus chers) ayant par exemple un limiteur d’altitude (sécurité), un GPS, et un retour automatique au point de départ, comme un boomerang.
Les plus petits drones à bas prix ne pèsent que quelques dizaines de grammes, mais ne peuvent rien emporter. Mais ils sont plus difficiles à piloter (pas très stables) et donc une excellente école.
Par ailleurs il faut savoir que les batteries ne donnent en général guère plus de 10 minutes d’autonomie, pour les drones aux prix abordables.
Quelques conseils si vous ne voulez pas aller au tapis.
Ayez une check-list, comme pour piloter un avion : vérifier le chargement de la batterie du drone, des piles de la télécommande, vérifier que la manette des gaz est bien à zéro (généralement calée en position basse), bien penser à allumer d’abord la télécommande et seulement ensuite le drone (généralement en branchant la batterie), attendre la connexion entre la télécommande et le drone, vérifier que les diodes lumineuses de contrôle s’allument normalement, etc… Votre notice doit vous indiquer cela.
Et même pour le premier essai, prévoyez un espace assez grand, car même si vous décollez normalement verticalement, ce n’est pas sûr que vous ayez assez de doigté et le drone va peur être avoir une trajectoire inattendue avant que vous ne sachiez la corriger. Ne décollez pas à coté de vous, si vous ne voulez pas le recevoir dans le nez.
Et ensuite essayez de vous déplacer doucement de quelques dizaines de cm dans tous les sens , avant de vouloir vraiment voler. Vous verrez qu’il faut beaucoup d’essais avant de se lancer.
Et maintenant, la sécurité, les règles à respecter (sous-peine d’amende, voire de condamnation, et aussi de risque d’accident grave).
Le seul vol autorisé avec les drones non professionnels est le vol à vue. On doit toujours voir son engin, même s’il a une caméra à bord filmant le sol.
On doit toujours voler au dessous de 150 mètres, et c’est interdit aux abords d’un aérodrome ( risques de collision avec des avions)
On ne doit jamais survoler de personne ou de véhicule.
Le survol d’agglomération, de maisons, de routes est interdit.
On doit rester dans un « espace privé », soit un jardin vous appartenant, soit un champ, mais avec l’accord du propriétaire. Sortir dans un espace public expose à de fortes amendes.
Le vol est interdit la nuit. (des feux de signalisation ne sont pas suffisant pour savoir quelle est l’attitude du drone).
Si le drone est équipé d’une caméra ou de tout autre capteur susceptible d’enregistrer des données, des règles protègent la vie privée d’autrui.
Il est interdit d’enregistrer des images permettant de reconnaître ou identifier les personnes (visages, plaques d’immatriculation …) sans leur autorisation.
Toute diffusion d’image (notamment sur internet), doit faire l’objet d’une autorisation des personnes concernées ou du propriétaire dans le cas d’un espace privé (maison, jardin, etc.) et doit respecter la législation en vigueur (notamment la Loi du 6 janvier 1978 modifiée dite "Informatique et Libertés"). Pas question "d'espionner ses voisins
Toute utilisation de drone dont l’objectif est l’acquisition de prises de vues destinées à une exploitation commerciale ou professionnelle est soumise à des exigences spécifiques et nécessite la détention d’autorisations délivrées par la direction générale de l’Aviation civile.