Ce sont les vacances scolaires de février et l'on ne sait pas encore bien comment les écoles vont rouvrir. Va t'on de nouveau vers un enseignement par internet.?
Quand j'étais en prépa des grandes écoles, il y a plus de 70 ans, nous avions des cours en présentiel, mais aussi beaucoup de travail chez soi le soir, (mais sans ordinateur ni internet). Alors je me rends compte à la fois de l'importance d'avoir le professeur en face de soi pour mieux, comprendre le cours, mais aussi de celle des exercices auxquels il faut réfléchir soi-même, seul.
Il m'est arrivé très souvent autre fois d'aider des élèves à divers stades de leurs études, un peu moins souvent maintenant, car j'ai un peu moins de contacts avec des jeunes, mais je me sens encore à l'aise pour les aider jusqu'au bac, mais moins maintenant dans l'enseignement supérieur, car les matières et les méthodes ont évolué. Et la variété des masters que j'ai relus pour essayer d'aider à corriger ce qui ne semblait pas clair (ou parfois pas français !), a suscité pour moi, beaucoup d'intérêt dans des domaines que je connaissais mal.
Bien sûr, il y a les échecs scolaires que je ne peux pas supprimer. Au bac c'est très rare et en général mérité, car il faut vraiment ne pas avoir assez travaillé pour ne pas réussir.
J'ai partagé aussi quelques joies de mentions bien et très bien, clefs pour l'entrée dans les prépas ou des réussites aux masters, à Polytechnique, Normale sup ou d'autres écoles d'ingénieurs.
Mais c'est surtout à la fac que les échecs sont le plus fréquents Alors j'ai essayé d'analyser pourquoi avec les intéressé(e)s.
La plupart des jeunes que j'aide actuellement ne sont pas plus bêtes que d'autres qui ont déjà réussi. (plusieurs de mes ancien(ne)s correspondant!e)s sont aujourd'hui ingénieurs ou chercheurs ou médecins, ou ont un master en droit, économie ou littéraire).
Mais celles et ceux qui ont échoué n'ont pas appris à travailler, ni sur le plan des méthodes, ni surtout en quantité, alors que leur intelligence leur aurait permis de réussir.
Il est certain que mes enfants et à fortiori moi-même quand j'étais enfant, nous avions beaucoup plus de travail à faire à la maison, le soir après la classe, dès les CM 1 et 2. (leçons et dans le secondaire exercices et dissertations).
Nous respections nos professeurs et ce qu'ils nous conseillaient de faire, nos parents les voyaient et ne les critiquaient pas, et ils surveillaient davantage nos "cahiers de textes" où l'on consignait le travail à faire.
Les bons élèves aidaient ceux qui étaient moins doués et ne se faisaient pas traiter "d'intellectuels"
Surtout nous n'avions pas de tentations : WhatsApp, Facebook, jeux sur internet, téléphone portable. Pour parler aux copains il fallait aller les voir et cela se remarquait si on était absents!!
Ceux ou celles, qui ont subi aujourd'hui, les plus gros échecs, ont un ordinateur et internet dans leur chambre, donc hors toute surveillance, sous un prétexte de travail, mais la machine sert rarement à cela !
Les jeux sur ordinateur, Internet, le smartphone sont devenus de véritables addictions qui obsèdent les jeunes et les empêchent de travailler, les parents ne faisant d'ailleurs pas grand chose pour endiguer ce phénomène.
Et quand on n'a pas pris tout jeune l'habitude de travailler, il ne faut pas croire que parce que tout à coup, on a résolu de le faire enfin, on va y arriver, car les mauvaises habitudes sont tenaces.
C'est encore pire paradoxalement pour les jeunes très intelligents, car ils arrivent à avoir de bonnes notes au collège, et même au lycée, car le niveau moyen des classes est faible, et ils ne se rendent pas compte de la très faible quantité de travail qu'ils fournissent.
Et tout à coup, après le bac, c'est l'enseignement supérieur, les classes de prépa ou de BTS, ou la fac.
Les classes de prépa, c'est simple : il y a presque autant de travail que lorsque je les ai suivies, il y a plus de 70 ans, et là, si vous n'avez pas pris l'habitude du travail, si vous n'avez pas eu une mention B ou TB, au bac, vous ne tiendrez pas 3 mois; vous serez dépassé(e) par le rythme de l'enseignement et le travail à faire.
Ceux ou celles que je connais et qui ont très bien réussi dans leurs études, certes sont intelligent(e)s, mais surtout au lycée travaillait plusieurs heures tous les soirs et en prépa c'était 14 heures par jour de cours et de travail chez soi. C'est au prix d'un tel travail pendant deux ou trois ans qu'on rentre dans les grandes écoles.
Bien entendu, que ce soit prépa scientifique ou littéraire, c'est pareil et j'assimile la P1 de médecine avant le concours à une prépa.
Ceux qui préparent un BTS doivent aussi beaucoup travailler, mais ils sont moins nombreux par classe, les profs les surveillent de près et l'enseignement est plus pratique, et cela intéresse davantage d'élèves. Mais le pourcentage de ceux qui renoncent, parce qu'effrayés par le travail à accomplir, est encore élevé, beaucoup plus qu'il y a 30 ans.
Et la fac ?
Là c'est pire parce qu'on ne se rend pas compte des problèmes et qu'on n'est pas surveillé et, donc, pas contraint.
Les cours dans les grands amphis ne sont malheureusement pas toujours intéressants et du coup, on les sèche. Et pas de directives : les profs ne vous donnent pas de "devoirs et leçons", ne vous disent pas ce qu'il faut faire et apprendre.
Cette liberté est bien agréable et on en profite. Il y a tant d'occupations et d'amusements possibles et beaucoup ne font pas grand chose hors profiter de la vie.
Vient la période des partiels, mais on a beau réviser, il y en a trop à ingurgiter et cela ne rentre pas. Les résultats des partiels sont souvent mauvais et c'est trop tard.
Certain(e)s abandonnent alors, d'autres essaient de réagir, mais c'est tard pour reprendre les bonnes habitudes et comprendre peu à peu ce qu'il aurait fallu faire, et c'est donc le plus souvent une année de perdue.
Que vous conseiller :
Si vous êtes encore au collège ou au lycée, ne vous laissez pas aller à l'euphorie, même si vous avez de bonnes notes; donnez vous un objectif, la mention B ou TB au bac et bossez au moins dans les matières importantes à fort coefficient. Mais aussi dans les autres, car en histoire-géo par exemple, ce n'est guère difficile à comprendre, mais il faut étudier le cours, d'une part pour prendre l'habitude du genre de question posée dans ces matières, et puis pour retenir un minimum. Ne faites pas comme certains qui croyaient que Napoléon était le fils de Charlemagne, et que les sibériens habitaient en Espagne.!
Si vous entrez en fac, dites vous qu'il va falloir bosser beaucoup plus qu'au lycée, que non seulement vous devez aller au cours, mais ensuite essayer de l'assimiler au fur et à mesure, à partir de vos notes, des documents distribués, ou de documents que vous irez chercher sur internet.
Il y a en général dans les facs des cours qui apprennent comment se servir d'internet comme d'une bibliothèque. Ne vous croyez pas trop fort(e) en micro-informatique, suivez ce cours, c'est un bon investissement, qui vous servira toute votre vie professionnelle.
Surtout ne relâchez pas votre effort, car quelques jours ou semaines perdues se rattrapent difficilement : on a perdu le fil et on ne suit plus les nouveaux cours.
Il n'y a pas de miracle, si on veut réussir le travail compte encore plus que l'intelligence. Et n'oubliez pas que 50 % de l'intelligence, c'est la mémoire : il faut l'entraîner et avoir un minimum de connaissances.
J'ai publié cela un dimanche pour que, si vous faites encore vos études, vous soyez moins traumatisé(e)s LoL.