Le numéro de novembre 2022 de la revue « Pour la Science » contient 3 articles intéressants sur le sujet : Comment nourrir les 10 milliards d’humains à l’horizon 2050 ?
Le premier article étudie l’évolution de la démographie et je le résumerai aujourd’hui.
Le second, que je traiterai demain, se demande comment l’agriculture devrait évoluer pour pouvoir nourrir l’humanité. Enfin le troisième fait le point de la situation, en appelant l’attention sur l’influence des inégalités de rendements et de revenu, alors que les prix mondiaux s’alignent sur celui le plus bas du plus productif, au détriment de ceux qui n’ont pas les moyens d’arriver à un tel rendement.
Quelle démographie à l’horizon 2100 ?
Rapport de l’ONU « World Prospect » de juillet 22.
Je me souviens que, à la sortie de la guerre en 1945, on nous apprenait à l’école que que l’humanité au 21ème siècle atteindrait 6 milliards d’individus.
Les prévisions de l’ONU de 1981 avaient rectifié ce nombre et évaluaient la population à 6 milliards d’individus en 2000 mais à 10 milliards en 2100.
Le rapport de l’ONU « World Prospect » de juillet 2022 reste sur des chiffres analogues mais prévoit une répartition différente dans les divers continents. Il montre la croissance importante actuelle, puisqu’il y a 11 anas en 2011, la Terre comptait 7 milliards d’habitant et qu’en 2022 elle en a atteint 8 milliards. (Les graphiques ci après sont tirés de ce rapport)
Pourquoi cette augmentation rapide.?
Pendant longtemps la population mondiale a peu augmenté, car le nombre de décès était élevé, mais la natalité l’était aussi, et il y avait à peu près équilibre entre les deux.
Les progrès de la médecine ont augmenté l’espérance de vie de telle sorte que la mortalité des enfants jeunes a considérablement diminué, et le nombre de personnes âgées a beaucoup augmenté. Certes la natalité à diminué progressivement , mais beaucoup moins vite, et un déséquilibre s’est produit, d’où l’accroissement rapide de la population mondiale. (voir schéma ci-contre à gauche).
La natalité a toutefois baissé de façon importante et continuera probablement à diminuer, de telle sorte qu’un nouvel équilibre sera atteint. en fait, dans un scénario moyen de l’ONU, le taux de variation de la démographie diminue depuis 1975 (schéma à droite).
Dans cette hypothèse moyenne la population mondiale atteindrait un. maximum, puis décroitrait et serait en 2100 de 10,4 milliards. Dans une hypothèse haute, cette décroissance ne se produirait pas encore et la population atteindrait en 2100, 14,8 milliards. Au contraire dans une hypothèse basse la décroissance interviendrait plus vite et la population, à l’horizon 2100 redescendrait à 7 milliards. (courbes ci-contre à gauche).
Une évolution différente selon les pays :
La figure ci dessous indique le niveau des diverses natalités mondiales (le nombre moyen d’enfants par femme, l’équilibre naissance décès étant à environ 2,1).
On voit que les deux tiers des habitants vivent dans des régions où la natalité et inférieure à 2,1.
L’augmentation (ou la diminution) de la population est très différente selon les pays etles prévisions de l’ONU de 1981 et celle de 2022 ont beaucoup évolué, notamment en ce qui concerne l’Afrique. (cf. courbes ci-dessous).
Et, si ces prévisions se révèlent exactes, le tiers de la population humaine sera africaine.
L’article traite par ailleurs d’autres aspects démographiques.
Une prévision de l’évolution de la répartition de la population par âges est donnée par la figure ci-dessous. Elle montre que la population deviendra plus âgée.
Un autre point est abordé : le nombre moyen de naissances masculines est un peu supérieur à celui des filles (104 garçons pour 100 filles). C’est dans cette situation que le nombre moyen d’enfant par femme est de 2,1 pour qu’il y ait équilibre entre décès et naissances.
Par contre dans certains pays ce pourcentage est beaucoup plus élevé (il a atteint 118/100 en Chine). Il faut alors un indice de fécondité plus grand pour maintenir l’équilibre (par exemple 2,25 pour une répartition 120/100).