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Les sujets de philosophie du bac technologique 2022 (4) : les moyens de défendre ses droits

 

Les sujets de philosophie du bac technologique 2022 (2) : les moyens de défendre ses droits

           Le second sujet était tout aussi polémique : « Est-il juste de défendre ses droits par tous les moyens? ».
J’avoue qu’il ne m’inspire guère.

         
Je ne peux qu’être d’accord sur le fait qu’il faut défendre ses droits lorsqu’ils ne sont pas respectés.

          « Par tous les moyens », ne peut être acceptable : on ne peut allet jusqu’au terrorisme et à l’assassinat. Cela ouvrirait la porte au cahos, au règne de la violence, au mépris de la vie d’autrui.
          Le problème me semble être alors, jusqu’à quels moyens peut on aller, et cela dans quels cas, car, selon les cas, les mêmes moyens ne sont pas disponibles. Ensuite quels sont ceux qui sont efficaces et quelles en sont les conséquences futures.

           J’exclus de mon analyse les cas où il s’agit de droits futiles, encore que cela puisse conduire à des attitudes regrettables : je citerai le fait suivant qui s’est produit dans ma copropriété.
            Dans le parking souterrain, il y a des box, mais aussi, à un certain endroit, des emplacements de parking sur une allée de 6m de large. Il arrive parfois que, vu cette largeur, une voiture stationne pendant un temps limité contre le mur, face aux places de stationnement perpendiculaires à l’allée.
            Certes la voiture en stationnement est gênante et les propriétaires de ces emplacements ont le « droit » d’entrer et sortir leur voiture; mais la gêne n’est pas énorme pour un conducteur normal. Elle nécessite simplement une manoeuvre de plus qu’à l’accoutumée.
             Une dame propriétaire, voulant sortir son véhicule, a téléphoné au propriétaire de la voiture en stationnement pour qu’il la retire. Mais le conducteur a mis 5 minutes à venir et, quand il est arrivé, il a trouvé deux énormes rayures sur ses deux portes, faites exprès avec des clefs.
            Une menace de porter plainte légalement a clos l’affaire, la dame remboursant les frais de peinture des deux portes (1000 € !).  Mais le conducteur de la voiture aurait pu choisir de faire justice lui même et de rayer par la suite les portes de la voiture de la dame !
Cela aurait été "perdant-perdant".

          Considérons donc des litiges sérieux, entre personnes d’une nation. C’est l’Etat qui garantit leurs droits par ses lois et règlements, et qui ensuite règle les litiges qui n’ont pas été réglés à l’amiable, par les actions en justice.
          Pouvoir faire "usage de tous les moyens", admet que l’on fasse justice soi-même, et donc que l’on fasse usage de la force synonyme de la violence. On est alors en contradiction avec les lois de l’Etat, qui représentent le droit et donc c’est nier le droit, qu’avoir cette attitude et cela aboutit à l’injustice.

         Les droits que l’on doit défendre sont de natures différentes selon leur niveau, et donc l’attitude face à ces droits doit l’être aussi.

          Il y a d’abord des droits très généraux qui sont au niveau de l’ensemble des nations; c’est ce que l’on appelle souvent les « droits de l’homme ». Ils résultent d’un accord entre la plupart des nations et sont garantis au niveau de l’ONU et des tribunaux internationaux. Le particulier n’intervient pas et ce sont les états qui les défendent, par la négociation et d’éventuelles sanctions. Dans le cas où ces droits sont bafoués, ce sont aux Etats d’intervenir, certes par des sanctions judiciaires ou économiques, mais éventuellement par la force face à un état qui les bafoue. La guerre en Ukraine est un exemple probant de ce type de situation.
         Quand il s’agit de cas prévus par la législation d’un pays, les moyens à utiliser sont évidemment ceux correspondants à cette législation, car ce sont eux qui en principe garantissent la justice. L’Etat définit les moyens de défendre les droits des concitoyens et il assure leur défense.
         Mais il peut y avoir des cas où cette défense est insuffisante ou si les lois existantes ne sont pas justes. Que faire alors ?

          Il me semble qu’à titre individuel on ne peut se faire justice soi-même et que le seul recours est alors d'essayer d’attirer l’attention sur son cas pour que la publicité gênante qui lui est faite, incite les pouvoirs publics à agir.
          Le problème est différent lorsque il s'agit d'une populations entières ou d'une parte de la population sous la domination de l’autre partie, dans un état dont le régime politique n’est pas celui d’une démocratie, mais est un état totalitaire ou une dictature. Cet Etat ne reconnait pas lui même le droit, et donc les recours aux moyens légaux n’ont plus de sens. Le recours à la force et à la violence paraît alors inévitable, car il ne s’agit pas d’un simple droit, mais de défendre sa vie, en légitime défense, en quelque sorte.
         Le problème est que le droit étant absent du conflit, les pires exactions peuvent avoir lieu.
         La Révolution française de 1789 l’a bien montré avec « la terreur » et ses exécutions massives et souvent injustifiées. Les conflits au Moyen orient ont engendré de vrais massacres et les luttes entre ethnies, en Afrique, des génocides, comme celui des Tutsis au Rwanda.

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