La motivation est quelque chose d’important qui nous fait accomplir des actions exceptionnelles.
Mais il faut distinguer diverses sortes de motivations et en premier lieu la motivation extérieure qui est due à l’espoir de récompenses de natures diverses et la motivation intérieure (que les psychologues appellent « intrinsèque »), liée à la satisfaction de réaliser une activité pour elle-même, pour des raisons personnelles diverses. (Certains singes supérieurs ont aussi une telle motivation.).
Les retours positifs la renforcent, tandis que les critiques l’affaiblissent, tout comme la pression extérieure, et même, dans certains cas, les récompenses extérieures.
Les récompenses extérieures , source de motivation peuvent être très diverses : ce peut être une récompense financière, le fait également de faire un travail soi-même moins coûteux que si on le fait faire (c’est surtout vrai en bricolage), gagner du temps sur une réalisation, un poste plus important ou l’estime de ses proches, de ses pairs et de ses supérieurs, l’appartenance à un groupe, la notoriété, le pouvoir, le sentiment d’être utile, les effets de mode mais aussi la nécessité d’acquérir des savoirs ou des connaissances….
C’est notre système de récompense (cf. mon article du 13/12/2015), qui nous pousse ainsi à agir, car il anticipe une récompense qu’il nous fait espérer ou plus exactement la satisfaction et les avantages qui en résulteraient.
C’est plus difficile de définir les raisons d’une motivation intérieure, liée à la satisfaction de réaliser une activité pour elle-même, sans autre forme de récompense .
Deux facteurs semblent particulièrement propres à la motivation intérieure : le sentiment de compétence et le sentiment d’autonomie.
Le sentiment de compétence résulte de la sensation d'être aussi bon ou meilleur dans ses actions, par rapport aux personnes auxquelles on peut se comparer.
Le sentiment d’autonomie désigne la sensation d’avoir vraiment choisi l’activité en cause et la façon de la pratiquer.
On peut se demander comment le système de récompense, qui est axé sur les récompenses externes, peut nous motiver également au plan interne. C’est sa sensibilité à la nouveauté et aux retours positifs qui pourrait être une explication.
La sensibilité du système de récompense à la nouveauté encouragerait des comportements d’exploration, qui font découvrir et comprendre son environnement et permettent de ne pas rester sur la première chose intéressante qu’on y trouve.
Néanmoins on peut avoir de multiples activités pour lesquelles on reste motivé, et en passant sans cesse de l’une à l’autre sans jamais en approfondir aucune, faute de temps (c’est un peu mon cas), ou, au contraire, satisfaire sa curiosité par passion au sein d’une seule activité qui constitue un univers et un perpétuel terrain d’exploration.
Dans les deux cas notre système de récompense nous renvoie des signaux en retour positifs, notamment concernant le sentiment de compétence, qui nous font poursuivre notre effort.
La motivation interne est donc maximale pour les activités dont la difficulté est bien adaptée, ni trop facile et systématiquement réussie, qui apporte du retour positif mais n’apprend rien de nouveau, tandis qu’une tâche trop difficile n’offre pas assez de retours positifs…
Certes on travaille par nécessité pour gagner sa vie, on est motivé par des récompenses externes diverses, mais, si l’on veut vraiment être heureux dans ce travail, il faut une part d’intérêt personnel, si ce n’est de la passion.
C’est le sentiment d’être compétent dans un ou plusieurs domaine et les retours positifs qui en résultent, qui nous motivent ainsi que le sentiment d’autonomie, si nous avons choisi librement notre activité.
Encore faut il que ce choix ait été adapté, et que le travail que nous avons choisi de faire, ne soit ni trop facile, ni hors de notre portée. Il ne faut choisir les défis difficiles que si on a la compétence pour les aborder et une chance non négligeable de les surmonter.