Aurélia Schneider, médecin psychiatre, spécialiste de la charge mentale a écrit un article dans la revue « Cerveau et Psycho » d’octobre 2023, sur le sujet : « Il ne suffit pas de ne rien faire pour se reposer ».
Même si nous avons une jdée intuitive de ce qu’est le repos, c’est une notion difficile à définir de façon précise, et les difficultés à délimiter précisément ce concept, constituent un obstacle majeur aux recherches dans ce domaine.
Claudia Hammond, professeur de psychologie а l’université du Sussex, au Royaume-Uni, donne la définition suivante : se reposer est « une activité réparatrice, intentionnelle et relaxante »
Des enquêtes ont été menées pour savoir quelles étaient les activités jugées reposantes par les personnes interrogées.
Les réponses sont extrêmement diverses : après la lecture, les activités les plus populaires sont, par ordre de préférence, passer du temps dans la nature, s’offrir un moment tout seul, écouter de la musique, ne rien faire, se promener, prendre un bain chaud, rêvasser, regarder la télévision, ou encore pratiquer la méditation. Mais de nombreux sondés ont déclaré que leurs formes de repos favorites étaient de faire de l’exercice ou de s’absorber dans le travail, qui est en apparence l’opposé du repos! De nombreux sondés ont d’ailleurs dйclarй se sentir agités dès qu’ils ne faisaient rien.
Les recherches en psychologie recommandent d’organiser son temps libre d’après cinq critères :
• se détacher de ses propres pensées négatives ou stressantes,
• se relaxer,
• chercher l’autonomie et la maîtrise dans ses activités,
• trouver du sens
• créer des lien avec autrui
Et il semblerait que la durée idéale de repos devrait être de 5 à 6 heures par jour, non compris les heures de sommeil, qui sont différentes du repos pour le corps.
Les plages de récupération, de même qu’un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, sont largement considérés comme de solides facteurs de protection face aux maladies liées au stress – au premier rang desquelles le burn-out.
Si vous avez travaillé trop longtemps sans pause, à mesure que vous vous fatiguez, il devient de plus en plus difficile de se montrer rationnel. Des tests de fatigue sur ordinateur, ont permis de montrer que l’on arrivait à un véritable épuisement intellectuel. Les réserves d’énergie s’épuisent probablement, au niveau du cortex préfrontal notamment, par accumulation de glutamate, le principal neurotransmetteur excitateur du cerveau.
Par ailleurs le repos, comme le sommeil semble augmenter l’efficacité de la mémoire : « Si vous vous reposez quelques minutes après avoir appris quelque chose, vous vous en souviendrez mieux plus tard ».
Des neuroscientifiques ont étudié le cerveau au repos en mesurant son activité lorsque les participants sont allongés et se contentent de fixer une croix sur un écran.
Il présente une activité soutenue dans un ensemble de régions appelé « réseau du mode par défaut » (DMN, pour default mode network);, qui serait associée au vagabondage de l’esprit : nous produisons constamment des pensées et une activité cérébrale spontanées qui, dans une large mesure, façonnent notre expérience d’être humain »