Avant le covid, je m’amusais à réfléchir sur les sujets de philosophie du bac. Cela me rappelait mon enfance ! Les bacs erratiques des années 2020/21 ne m’avaient pas permis de continuer. Mais je vais renouer avec la tradition.
Dans le « nouveau bac » actuel ( et jusqu’au prochain changement !), il n’y a plus que 4 sujets : 2 de la filière générale et 2 de la filière technique. Je ferai donc 4 articles.
Voici le premier sujet de la filière générale:
Le bonheur est-il affaire de raison ?
Cela m’arrive de parler du bonheur dans mon blog, mais au fond, je ne sais pas trop ce que c’est !
Ma petite amie La Rousse dit que c’est « un état de pleine satisfaction » mon ami, le petit Robert ajoute : « ce qui rend heureux »
Mais que veut dire le mot « heureux » ?
Les mêmes dictionnaires jouent au cercle vicieux : être heureux c’est celui : « Qui jouit du bonheur, qui est durablement content de son sort; Qui manifeste le bonheur ou qui est marqué par le bonheur; Qui est très satisfait, très content de ce qui lui advient ou de ce qui se produit »
J’ai eu autrefois en terminale un cours de philo sur le bonheur, mais c’était il y a 76 ans , alors j’ai presque tout oublié.
Je me souviens que les épicuriens mettaient en avant le plaisir, la sensation, l’instinct et que la recherche du bonheur était le but de la vie. Les stoïciens parlaient « d’ataraxie », qui est l’absence de trouble, de douleurs, de problèmes et donc une parfaite quiétude.
Kant, qui était ma bête noire parce que je n’arrivais pas toujours à le comprendre, considérait qu’obtenir le bonheur était un problème insoluble, car on ne savait que faire pour le favoriser, qu’on ne savait pas ce qu’on désirait réellement et que ce bonheur n’était qu’un idéal, fruit de notre imagination.
Beaucoup de philosophes ont (souvent avec des préoccupations religieuses), fait de la moralité une condition du bonheur.
Et je me souviens de la phrase de Musset : « le bonheur a ses raisons que la raison ne connait pas »
Mais tous les philosophes ont donné leur opinion sur le bonheur et ma mémoire n’est plus ce qu’elle était, hélas ! Alors réfléchissons dans notre coin.
Le bonheur n’est pas un sentiment, ce n’est pas non plus une réflexion raisonnable.
Ce n’est pas une émotion, mais il est souvent fait de beaucoup d’émotions. Finalement comme le disent les dictionnaires : c’est « un état d’âme ».
Mais c’est un état d’âme dual : on ne conçoit pas le bonheur sans avoir connu le malheur, ni ce que c’est d’être heureux si on n’a pas été aussi malheureux.
Une joie intense n’est pas le bonheur. Un plaisir éphémère non plus. Il ne suffit pas de ressentir une satisfaction pour être heureux. C’est un état qui doit être durable, avoir une certaine stabilité.
On est conscient du bonheur et personne n’est heureux sans s’en apercevoir, mais pourtant personne ne prétend avoir atteint le bonheur.
Le bonheur est en partie un problème individuel. La conception du bonheur de l’un ne sera pas celle de l’autre. Les groupes, les organismes, les états qui ont voulu établir un bonheur collectif ont échoué et se sont révélées dangereuses.
Paradoxalement le progrès n’est pas forcément une source collective de bonheur.
La société actuelle produit une énorme quantité de richesses, a des moyens de plus en plus performants, et les connaissances scientifiques croissent de façon exponentielle.
Mais tandis qu’on pourrait croire que le bonheur de chacun est à portée de main, on n’arrive pas à éradiquer la pauvreté, à ce que tous mangent à leur faim, que tous puissent être soignés correctement et disposent d’un minimum de confort. cependant les plus favorisés boudent leur bonheur et se lamentent sur leurs désirs non satisfaits, et voudraient toujours plus.
Les crises internationales ou sanitaires semblent supprimer le sentiment de bonheur. Le désespoir gagne les plus faibles
Au plan personnel, il n’y a malheureusement pas de recette du bonheur : l’intelligence, la beauté, la richesse, la possession, le pouvoir, la réussite ne font pas le bonheur, même s’ils peuvent y contribuer. L’amour, l’amitié, le plaisir sont sûrement des éléments du bonheur, mais c’est un concept abstrait.
Ce que l’on constate le plus souvent c’est que le bonheur est lié à la satisfaction des désirs, à l’accomplissement de tous les désirs, donc pour être heureux il ne faudrait plus avoir de désirs, de souhaits. C’est impossible et le bonheur apparaît alors comme un idéal qu’on poursuit, mais qu’on atteint jamais pleinement.
Etymologiquement le bon-heur est une chance qui nous arrive, qui arrive de l’environnement, de l’extérieur. Alors est ce le bonheur qui nous trouve et nous pouvons nous le trouver.? Au minimum des événements extérieurs peuvent le favoriser ou l’empêcher.
Alors, le bonheur est il affaire de raison?
Mais au fait qu’est ce que la raison?
Larousse nous dit que c’est « la Faculté propre à l'homme, par laquelle il peut connaître, juger et se conduire selon des principes : La raison considérée par opposition à l’instinct. »
Donc ce serait savoir dans quel mesure nous pourrions connaître, juger et trouver des règles qui nous permettent de trouver le bonheur.
Ce que nous venons de discuter nous montre combien c’est difficile.
Mais si nous ne pouvons pas trouver des « recettes » du bonheur, peut être pouvons nous savoir, si nous avons la chance d’avoir une période de bonheur, comment la prolonger pour qu’elle soit plus durable.
Je pense que la raison peut nous aider dans ce domaine.
Le bonheur est en partie un état d’esprit de même que l’optimiste voit plutôt le verre à moitié plein, tandis que le pessimiste voit le même verre à moitié vide.
La plupart d’entre nous ont la chance d’avoir de petits bonheurs, de petits instants de tous les jours. Alors si nous nous concentrons sur ces moments de joies, si nous essayons de les rechercher, ce ne sera pas le bonheur total, mais un certain bonheur tranquille, qui fait oublier les autres tracas au moins pendant un temps.
Malheureusement beaucoup de personnes que je connais négligent de le faire.