Les journalistes et certains psys ont tendance à mettre en lumière tous les ennuis d’enfants « surdoués » malheureux, qui ont des troubles psychologiques à tel point qu’il ne réussissent pas en classe et sont malheureux
En fait il ne faut pas croire qu’il y ait beaucoup de surdoués malheureux; pas plus que chez les enfants moins doués. Et évidemment les psys ne voient que ceux qui ont des problèmes ! La plupart des surdoués sont bien dans leur peau et ont de bons résultats en classe.
Pourquoi un enfant surdoué peut il avoir des problèmes ?
Une des caractéristiques dominantes des enfants surdoués est leur lucidité, laquelle se manifeste - je l’ai dit dans l’article précédent - par leur faculté de comprendre, dès leur plus jeune âge, les concepts des adultes.
Face à toute situation, ces enfants envisagent immédiatement les risques, les possibilités d'échec et de défaite. Cette conscience de tous les instants peut les paralyser. Leur esprit porté vers l'abstraction est également souvent fasciné par la mort, ce qui est une source d’inquiétude et de stress.
Certes, de nombreux enfants surdoués dominent cette angoisse et obtiennent des résultats brillants dans leurs études. Mais parfois aussi, l'enfant s'engage dans un dangereux repli sur soi et ne réussit plus en classe.
La peur de mal faire est sans doute la source des résultats médiocres à l'école. L’attitude de retrait résulte vraisemblablement de la peur d'être jugé par les autres enfants.
Avec un surdoué encore plus qu’avec d’autres enfants, les écarts entre l'attente de l'enfant et ses résultats, risquent de le conduire dans une impasse dont il ne sortira que très difficilement. Cela explique le grand nombre d'enfants très intelligents que l’on trouve en situation d'échec scolaire.
Mais si on ne leur avait pas mis dans la tête qu’ils étaient surdoués, je ne suis pas sûr que l’on se trouverait dans pareille situation. Les parents se sont persuadés que leur gosse était un génie et ils le lui ont tellement dit que l’enfant a fini par le croire. A partir de là, il est persuadé qu’il peut réussir sans rien faire, et même, pour certains d’entre eux plus fragiles, ils se sentent anormaux, et en souffrent. L’âge affectif ne suit pas toujours l’âge intellectuel et certains enfants, en avance intellectuellement, n’ont pas la maturité émotionnelle correspondante.
Les jeunes surdoués que j’ai connus depuis 5 ans, qu’ils aient des problèmes ou non, m’ont souvent dit qu’ils avaient l’impression, pour leur entourage, d’être des “bêtes de cirque”. C'est complètement aberrant de les traiter ainsi
Un autre risque guette les enfants surdoués ou précoces: celui de développer une fausse personnalité.
Lorsque l'enfant tient trop à l’estime de ses parents, il déploie parfois des efforts démesurés pour leur offrir une image qu'il croit être celle qu'ils attendent de lui. Dès lors, il ne se montre pas sous son vrai jour, mais sous le jour qu'il croit apprécié de ses parents.
C’est en quelque sorte une “persona” beaucoup trop développée et, si une telle distorsion de la personnalité peut arriver chez n'importe quel enfant, mais le bouleversement de la personnalité est plus profond chez les enfants surdoués en raison de leur empathie surdimensionnée, cette faculté de ressentir très profondément les émotions et les réactions intimes de leurs proches.
Si l'enfant discerne le moindre signe de mécontentement chez l'un de ses parents, il ressent ce mécontentement de façon intense et fera tout pour ne plus le faire réapparaître.
La plupart des enfants surdoués ou précoces connaissent un développement moteur et psychologique harmonieux. Ils peuvent apporter énormément aux autres sur le plan affectif, technique, artistique, sportif ou scientifique.
Le principal risque est qu'ils s'ennuient en classe, dès le cours préparatoire. Face à un problème de mathématiques, la solution peut leur apparaître si évidente qu'ils rechignent à en fournir la démonstration.
En effet un tel élève a, en général, une bonne mémoire, une certaine curiosité intellectuelle, et surtout il comprend vite ce qu’on lui explique et si l’explication est logique et bien faite, il a déjà retenu la leçon et n’a besoin que de faire les exercices demandés.
Comme aujourd’hui on ne donne plus guère d’exercices, et que de plus l’enseignement est devenu relativement théorique, sans applications pratiques, et l’enfant s’ennuie en classe en ne fait aucun effort pour apprendre et ne s’intéresse donc pas à la classe.
Pour éviter l’ennui, le plus important est de soutenir leur motivation et leur sens de l'effort, en leur proposant de bonnes méthodes de travail ou des activités supplémentaires pour qu'ils occupent leurs facultés intellectuelles généralement plus vives : activités ludiques, sportives ou artistiques..
Autrefois on prenait les élèves dans une classe correspondant à leur capacité réelle et il était courant de voir un enfant de six ans sachant lire, écrire et faire les 4 opérations débuter en CE2, s’il était capable de suivre cette classe, mais par contre on lui disait que c’était normal et qu’il n’avait rien d'un surdoué. C'est parce que ses parents s'étaient beaucoup occupé de lui.
Aujourd’hui, sous un prétexte aberrant d’égalité des chances, on rechigne à faire sauter une ou deux classes aux enfants doués et auxquels on a appris des méthodes de travail et des connaissances, et on leur dit qu’ils sont “exceptionnels”. Rien d’étonnant à ce qu’ils s’ennuient et ne se sentent pas bien dans leur peau.
Une autre notion est assez discutable : des psychologues soutiennent que les enfants surdoués ont une manière de raisonner différente, et que leur esprit va dans des directions différentes, explore en « gerbes », comme un feu d’artifice, foisonne d’idées, est en général créatif car il fait des associations inattendues, et évidemment l’enfant pose des tas de questions.
C’est souvent vrai, mais ce n’est pas l’apanage des surdoués : tout enfant de préférence cérébrale de perception « Globale » très marquée a un tel comportement, même s’il est moyennement doué.
Et effectivement l’enseignement « pas à pas » est plutôt fait pour les personnes de préférence « Sensitive » et il peut arriver que l’enfant ait l’impression d’être exclu d’une classe où on ne s’intéressent pas à lui, où il ne fait rien qui l’intéresse, et où il n’est pas à l’aise.
Bref je suis étonné de voir des « surdoués » en échec scolaire. Je ne susi pas sûr que ce soit parce qu’ils sont surdoués. Je pense qu’il y a d’autres raisons qu’on n’a pas vu ou qu’on ne veut pas voir. En général les jeunes en échec scolaire le sont, soit parce qu’ils ne sont pas doués intellectuellement, mais surtout parce qu’ils ne sont pas motivés pour travailler, et/ou qu’on n’a pas su les intéresser à ce qu’on leur demandait d’apprendre, et qu’on avait oublié de les persuader de l’intérêt des études.
Il est par ailleurs évident que chacun ne peut suivre toutes les orientations possibles et là encore, les professeurs étaient autrefois formés pour aider les jeunes à s’orienter dans leurs études et leur futur métier.
Il faut reconnaître aussi que la tâche des professeurs est plus difficile aujourd’hui, d’une part en raison de la mauvaise éducation des enfants, et malheureusement de celle des parents, et du fait qu’ils n’ont pas été formés pour se trouver dans de telles difficultés.
Enfin je constate qu’alors qu’autrefois l’élève doué était respecté par ses camarades qui avaient besoin de lui pour les aider, alors qu’aujourd’hui, on le traite bêtement « d’intellectuel » et on se moque de lui. Evidemment les jeunes qui se livrent à ce jeu méchant ne sont pas eux, très intellectuels.