Puisque nous perlions hier de jeune écologiste intelligente et réaliste face aux situations, ce qui est rare, je voudrais parler d'une autre jeune militante pour la sauvegarde du climat, qui est finlandaise : Peppi Seppälä.
C'est une jeune femme de 22 ans, porte-parole des Jeunes Verts de Finlande qu’elle a dirigés pendant 2 ans et conseillère municipale d’Espoo, la deuxième ville du pays,
Elle s'intéresse au devenir du climat et aux diverses énergies depuis l'école, et milite pour trouver un chemin commun vers un monde sans énergies fossiles.
Elle a découvert, à l'Université, comment le nucléaire fonctionnait réellement et quelles étaient les précautions prises par les centrales nucléaires, et, à quel point le changement de cap pour se séparer des énergies fossiles demandait une révolution, et combien il serait difficile, si ce n’est impossible, de réaliser ce tournant sans l’énergie nucléaire.
Elles et son parti sont les rares écologistes qui ont compris cela : ils sont avant tout "anti-fossiles" mais ne sont pas pour autant "anti-nucléaires".
Lors d'un interview elle a opté pour une association du nucléaire et du renouvelable :
" Je pense personnellement qu’une combinaison d’une énergie comme le nucléaire et des renouvelables, plus instables, est une transition plus facile que d’aller directement à du tout renouvelable. Cela ne signifie pas que nous ne devons pas développer des solutions pour le stockage d’électricité ou d’économie d’énergie, mais nous ne pouvons pas tout miser sur ces seules mesures. C’est aussi important de prendre en compte la précarité énergétique qui serait causée par une production intermittente et des prix volatils."
Elle cite également des idées fausses de l'opinion mondiale sur le nucléaire :
La principale idée reçue est que le nucléaire est trop dangereux et risqué. Pourtant les accidents nucléaires qui ont eu lieu sont dûs à des circonstances exceptionnelles, et très peu nombreux par rapport aux accidents dans l'industrie, et le nombre total de personnes décédées lors des accidents nucléaires est pourtant très fortement inférieur au nombre de personnes tuées chaque année par les énergies fossiles et leurs émissions.
La seconde idée reçue est qu’il n’y a aucune solution de stockage pour les déchets, ce qui est faux. Par ailleurs, on observe « deux poids deux mesures » avec les déchets nucléaires, on pense que le nucléaire doit gérer ses déchets alors qu’on laisse les centrales fossiles rejetert leurs déchets dans l’atmosphère. Et ne parlons pas de l'industrie chimique qui laisse ses déchets partout dans le sol ou la mer.
La troisième idée fausse est qu'on croit que les centrales nucléaires émettent beaucoup de CO2 alors que leurs émissions sont similaires, voire inférieures à celles des énergies renouvelables.
Peppi Seppälä pense que pour diminuer ces idées à priori, il faudrait avoir une discussion ouverte et factuelle, en écoutant honnêtement les inquiétudes des gens, en les informant du fonctionnement du nucléaire et sur les différents moyens de production énergétique pour prendre en compte les avantages et les inconvénients.
C'est rassurant de voir que de jeunes écologistes ont des positions réalistes et ne veulent pas céder à des à-priori, et souhaitent mettre en oeuvre une réflexion constructive, afin d'essayer de sauver le climat, en supprimant le plus vite possible les énergies fossiles et en les remplaçant par un mix énergétique, capable de fournir l'énergie dont le monde a besoin, avec le minimum de production de gaz à effets de serre.