Je vous ai parlé hier des divers diabètes et d'un traitement lourd de guérison. Aujourd'hui je voudrais montrer les progrès qui ont été faits sur les médicaments courants pour soigner le diabète type 2.
En 1964, il était connu qu'une prise orale de glucose stimule davantage la sécrétion d'insuline que la même dose de sucre injectée dans le sang. Cela supposait un rôle du système digestif et notamment de l'intestin, qui potentialise la production d'insuline. Mais cela n'avait pas appelé de recherches spécifiques.
Dans les années 1980, des médecins canadien, américain et danois, découvrent les "incrétines", qui sont des hormones produites par les muqueuses de l'intestin lors du passage des nutriments, et qui accroissent la sensibilité du pancréas à la présence de sucre.
Il en existe deux types chez l’homme. Le glucose-dependent insulinotropic peptide (GIP), sécrété par les cellules du duodénum et le glucagon-like peptide-1 (GLP-1), produit par les cellules de l’iléon et du côlon.
Ce dernier se lie, pour produire son effet, à des récepteur spécifiques du GLP1 dans le pancréas.
Une fois dans la circulation, la durée de vie du GLP-1 est de quelques minutes avant d'être inactivé par une enzyme (la DPP4). On ne pouvait donc pas l'utiliser comme médicament.
Un antagoniste de cette enzyme a été développé, qui réduisait son action, mais ses résultats étaient limités.
Un gros lézard d'Amérique, "le monstre de Gila" attirait la curiosité des biologistes, car il lui suffisait de se nourrir 5 à 10 foi par an et sa salive contient des peptides qui régulent sa glycémie et son venin contient une protéine, semblable au GLP1, mais beaucoup pus résistante. La protéine du lézard synthétisée a donné naissance, en 2005 au premier médicament contre le diabète de type 2, qui avait un effet analogue sur les récepteurs du GLP1, "l'exénatide". Mais il fallait plusieurs prises par jour.
En 2010, un nouveau médicament, qui ne nécessitait qu'une seule prise par jour, le "liraglutide", s'est avéré être un coupe-faim, qui ralentit la vidange de l'estomac et se fixe aussi sur des récepteur de la satiété de l'hypothalamus, dans le cerveau. Il entraine une perte de poids d'environ 10%.
En 2017, un nouveau médicament analogue du GLP1 "l'Ozempic" soigne le diabète avec une durée de plusieurs jours et lel "Wegovy" est destiné à la lutte contre l'obésité avec des perte de poids de l'ordre de 15%, voire 20%, mais qui ne durent pas si on arrête la médication : on reprend alors son poids d'origine.
Les analogies du GLP1 ne guérissent donc ni le diabète ni l'obésité. Ils peuvent seulement en limiter les effets, ce qui est déjà une réussite importante.
En 2021, les découvreurs du GLP1 sont rétroactivement récompensé de leur découverte en recevant le prix Gairdner, considéré comme un petit prix Nobel et par la désignation de "percée de l'année 2023" par la revue américaine "Science".
Il existe d'autres médicaments contre le diabète type2, les "biguanides", utilisés depuis longtemps en France dans la "metformine". Il agit sur l'insuline-résistance des muscles, du foie et des tissus graisseux, mais diminue également la production d glucose par le foie. (voir schéma ci-dessous).
Mais il a pour inconvénient de faire éliminer le sucre par les reins et est contre-indiqué chez une personne âgée ayant une insuffisance rénale.