Deuxième sujet de philo du bac 2025 : Sommes-nous libres en toutes circonstances ?
Lorsqu'on réfléchit à la liberté dont on dispose dans la vie courante, je pense que la réaction de chacun est de dire que cela dépend des circonstances. Et pourtant certains philosophes et penseurs, notamment dans l'antiquité ont affirmé qu'ils étaient libres en toute circonstances, même sous un régime de servage ou de dictature.
Je pense que cela tient au type de liberté dont on parle, et j'y vois trois sortes différentes : la liberté de penser en nous même, la liberté de dire ouvertement ce que nous pensons et la liberté d'agir selon sa volonté et ses désirs, ce qui est la conception habituelle de la liberté.
Je crois aussi que, dans notre monde actuel très international et sujet aux guerres économiques, militaires ou de communication, le problème de liberté revêt tout de suite un aspect politique.
Si je réfléchis, si je pense pour moi-même, avec ma "petite voix intérieure", il me semble que je suis libre de mener mon esprit où je veux, puisque personne n'agit sur moi et ne peut me contraindre.
En fait ce n'est pas aussi simple que cela : j'ai eu une éducation, j'ai été élevé dans un cadre familial, des professeurs ont eu une influence sur ce que j'ai appris, sur la formation de ma pensée. J'ai des préjugés, des habitudes, j'ai une vie passée avec son expérience et ses désirs réalisés ou non. Ma pensée est donc contrainte par tout cet acquis.
De plus si je suis dans une phase de joie ou dans des circonstances tristes ou préoccupantes, mon esprit ne s'orientera pas de la même façon, car la pensée est influencée par les émotions qui elles dépendent des circonstances.
Si je veux rendre public ce que je pense, le problème se complique, car je ne vis pas seul mais en société, et donc il faut tenir compte des conséquences de la diffusion de sa pensée, de ses opinions.
C'est vrai dans la vie courante, il y a les règles de la bienséance, il y a aussi les lois sur la diffamation, mais c'est surtout vrai au plan politique, dans les pays de dictature ou d'emprise religieuse où je risque des sanctions si je ne suis pas conforme aux souhaits des dirigeants. Mais même dans un pays libéral, l'étranger, l'immigré n'a pas de droit civique et ce dernier risque même d'être expulsé.
Mais en général quand on pense liberté, on pense surtout à celle d'agir, de pouvoir le faire selon ses besoins et ses souhaits. Elle dépend évidemment des circonstances : la personne qui n'a pas les moyens matériels suffisants, celle qui est sous emprise d'une autre ou d'une secte, le fanatique sous influence, ne sont pas libres, mais même dans des conditions meilleures, on ne peut pas faire n'importe quoi.
La liberté d'agir est très dépendante des circonstances générales de l'environnement, et occasionnelles du moment.
Les philosophes ont parfois une autre conception de la liberté :
C'est d'une part qu'être libre , c'est vouloir agir uniquement sur ce qui dépend de nous et renoncer à ce qui n'en dépend pas. J'agis souvent comme cela, mais je ne conçois pas cela comme la liberté, mais seulement comme du bon-sens pour éviter des efforts inutiles.
C'est d'autre part la liberté morale ou métaphysique d'accepter certaines règles de vies, de s'imposer des règles morales (le surmoi de Freud), ou d'avoir des convictions religieuses (ou athées). La liberté existe, mais elle peut avoir des conséquences : il y a eu des marthyrs en tous les temps.
Il est certain que dans toutes les circonstances il existe des options possibles et plus ou moins dangereuses. Résister comme les femmes afghanes ou en Iran, demande beaucoup de courage et peut se terminer mal, les populations de Gaza n'ont guère de solution pour échapper à le destruction ou à la mort, et on a certes, une certaine liberté de choix, mais les contraintes sont souvent énormes et les conséquences peuvent être catastrophiques..
Je pense que le philosophe qui pense que renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'humain, n'a jamais connu des circonstances aussi dramatiques; il raisonne dans son approche philosophique et pas dans le monderéél et notamment celui chaotique de nos jours.