On se demande souvent comment les gens peuvent croire des informations qui apparaissent comme grossièrement fausses et qui sont effectivement ce que l’on appelle maintenant des « fake news ».
Une affirmation absurde de Donald Trump, au cours de de son débat télévisé contre Kamala Harris, selon laquelle, dans la ville de Springfield, « les migrants mangeaient les chiens et les chats des habitants », a pourtant été crue par ses partisans.
Des études sont faites actuellement sur les raisons qui nous poussent à croire de telles bêtises, même si nous avons conscience de leur fragilité, voire de leur absurdité.
Le plupart de ces fausses nouvelles viennent des réseaux sociaux et n’importe qui peut y dire n’importe quoi et donc y propager, sincèrement ou volontairement pour nuire, n’importe quelle fausse information.
Et nous n’avons pas le temps de vérifier la validité de ces dires, ce qui est d’ailleurs souvent difficile, car il faudrait trouver la vraie information. Nous ne détectons donc que ce qui est vraiment illogique, absurde ou farfelu, mais nous sommes démunis face à une fausse allégation, créée avec soin et psychologie.
Des expérimentations ont montré que même des photos dont le truquage était visible, laissaient des traces dans la mémoire de personnes auxquelles elles avaient été montrées, par rapport aux souvenirs de ceux qui n’avaient vu que les photos réelles.
Même si on a identifié une source suspecte, au bout de quelques jours, on a oublié cette source et des informations de sources différentes peuvent se mélanger dans notre souvenir, authentifiant en quelque sorte la fausse nouvelle. C’est encore plus vrai si les connaissances mémorisées sont stockées sans leur contexte d’origine. On retient le message, pas la source.
Les recherches faites ont des résultats surprenant : plus les personnes déclaraient s’intéresser à un sujet, et s’y connaître, plus elles étaient susceptibles de développer de faux souvenirs après l’exposition à des fake news relatives à ce domaine.
Les algorithmes des réseaux sociaux, conçus pour nous proposer des contenus dans les domaines qui nous importent le plus, renforcent cette tendance, et ce d’autant plus que nous avons tendance à donner plus d’importance à ce qui va dans le sens de nos opinions, qu’aux arguments qui les contredisent.
La crainte de paraître ignorer un fait peut amener même un expert, à accepter plus facilement de fausses informations qui lui sont présentées habilement comme étant vraies,
Des études faites, notamment sur des intentions de décision avant et après des séances d’informations dont certaines étaient fausses, avec évidemment des groupes témoins ne connaissant que les informations vraies, montrent que les fausses informations peuvent avoir une influence réelle sur ces décisions.
Il est certain que des rumeurs ou de fausses informations au niveau de toute une population, peuvent avoir de graves conséquences sur les événements qui découlent des comportements ultérieurs.