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La théorie de l'attachement



          Une lectrice qui sait que je m’intéresse au développement des enfants, a entendu parler dans une crèche, de la « théorie de l’attachement » et me demande ce que c’est.
          C’est une théorie sur le développement de l’enfance utilisée par les psychologues pour expliquer certains traumatismes ultérieurs, mais j’étais ingénieur et j’éviterai donc ce domaine où je ne suis pas compétent. Je me limiterai à vous dire ce que j’ai pu comprendre de cette théorie en lisant des articles à caractère plutôt scientifique.
        J’ai d’ailleurs déjà écrit des articles sur le développement de l’enfant pour citer des études du psychologue suisse Jean Piaget ou du psychiatre américain Erik Erikson.

           La « théorie de l’attachement » a été développée par le psychiatre John Bowlby dans les années 1960, en substitution aux théories de Freud, et elle a été alors complétée par de nombreuses études expérimentales de Mary Ainsworth. Si vous vous intéressez à la question vous trouverez sur internet de nombreux articles concernant les études de ces deux scientifiques.
         Diverses recherches l’ont développée et complétée depuis.
         Elle est très souvent citée dans les journaux sur l’enfance, sous une forme simplifiée, qui est enseignée aux personnels qui s’occupent de jeunes enfants.
        Le système d’attachement a pour but de favoriser la proximité de l’enfant avec une ou des figures adultes afin d’obtenir un réconfort lui permettant de retrouver un sentiment de sécurité interne face aux éventuels dangers de l’environnement.

        Les jeunes enfants forment des « attachements » avec toute personne prenant soin d’eux de façon régulière, en réponse à un besoin d’interaction sociale. Mais ce n’est pas la seule raison, car l’instinct ou l’inconscient inné, (appelez le comme vous voulez), entraine un attachement envers ceux qui vous apporte la nourriture, les soins, des caresses et de l’amour. C’est vrai pour un animal, et il n’y a aucune raison pour que ce ne soit pas vrai pour un enfant en bas âge.
       Les documents qui développent des théories psychologiques ont tendance à minimiser ces réactions « bassement physiologiques ».
       Ce système de comportement entraine un lien étroit avec les personnes qui s’occupent ainsi de l’enfant que l’on appelle les « figures d’attachement ». L’enfant essaiera d’attirer l’attention de ces personnes (notamment par ses sourires ou ses pleurs), et la séparation momentanée avec ces personnes provoquera en général de l’anxiété et du stress, alors que leur retour apportera la joie.
      Ce comportement se développe peu à peu chez l’enfant entre 2 et 6 mois et quand il commence à se déplacer, les figures d’attachement restent la « base de sécurité » qui l’aide et le tranquillise pour pouvoir explorer son environnement. L’interaction grandit avec l’âge de l’enfant et notamment avec sa compréhension progressive de son identité et du fait que les pensées des autres peuvent être différentes des siennes.
         L’enfant peut avoir plusieurs figures d’attachement, (par exemple les parents et les personnes référentes de la crèche), mais il établit une hiérarchie au sein de ces attachements multiples.

        Ce processus entraîne la formation progressive d’habitudes de pensées, de souvenirs, de croyances, d'attentes, d'émotions et de comportements de l’enfant lui même ou envers les autres.
        Ces modèles internes agiront sur le comportement de l’enfant dans ses relations avec les autres, et continueront à se développer à l'âge adulte, aidant se comporter face aux relations amicales, de couple et parentales, en développant différents comportements et sentiments.
        Ces schémas peuvent se développer dans de bonnes conditions, mais aussi être perturbés, du fait de problèmes survenant entre les figures d’attachement et l’enfant, celui-ci cherchant l’attachement même avec une personne qui ne prend pas bien soin de lui.
          Les psychologues distinguent quatre type d’attachement suivant le comportement de la figure d’attachement, qui entraîne une adaptation du comportement de l’enfant :

-  L’attachement sécurisé, du fait que la personne qui prend soin de l’enfant répond rapidement et convenablement aux besoins de l’enfant.
          Celui-ci est stressé par l’absence de cette personne, est rassuré par son retour et recherche le contact. C’est pour lui un environnement sécurisant, qui lui permet d’explorer l’environnement.

- L’attachement insécurisé évitant du fait que la personne qui prend soin de l’enfant répond peu à son stress, à ses peines et encourage trop son indépendance.
           L’enfant a peu d’échanges, et peu de réaction au départ et au retour le la figure d’attachement. Il ne cherche pas à maintenir le contact et traite les autres personnes de la même façon que le donneur de soin. L’enfant explore l’environnement sans s’occuper de la présence ou de l’absence de la figure d’attachement.

- L’attachement insécurisé ambivalent / résistant, du fait que la personne qui prend soin de l’enfant a un comportement incohérent avec une succession de bonnes réponses et de réponses inadaptées.
          L’enfant manque de sécurité et recherche le contact mais sans manifester son attachement au donneurs de soins, car il est inquiet de son manque de disponibilité ou de ses réactions. Les étrangers ne l’apaisent pas. . L’enfant ne fait pas appel à autrui au fur et à mesure que son stress augmente. Il a tendance à masquer sa détresse émotionnelle, et à considérer que l’on ne peut pas faire confiance aux autres. Il n’explore pas l’environnement, reste collé au donneur de soins et le sollicite avec insistance.

- L’attachement insécurisé désorganisé, du fait que la personne qui prend soin de l’enfant a un comportement intrusif ou trop en retrait, communique mal ou n’a pas compris son rôle (voire maltraitance).
         L’enfant a des comportements contradictoires et désorientés ou figés, sans attachement cohérent. Il est craintif, incohérent se fige dans une posture évoquant l’appréhension et la confusion.

         Le type d’attachement peut évoluer de façon continue avec le temps, comme les figures d’attachement peuvent changer.

          De nombreuses recherches montrent, un lien significatif entre le type d'attachement et les capacités de l’enfant dans de multiples domaines,]. Un attachement insécure précoce n'entraîne pas forcément des difficultés, mais représente un handicap pour l'enfant, notamment si un comportement semblable des parents ou éducateurs, intervient pendant toute l’enfance. Le comportement de l’adulte pourr être influencé par le type d’attachement de son enfance.

       Comme je l’ai dit, je ne suis pas capable de dire l’usage qui est fait de cette théorie par les psychologues, mais j’ai personnellement aidé deux ados qui se sentaient rejetés l’un par sa mère, l’autre par son père et qui en gardaient de graves séquelles, et d’autre part, il est souvent recommandé aux soignantes de crèche, d’évier un attachement fusionnel avec les enfants dont elles s’occupent, parce qu’elles ne le font que 2 ou 3 ans et il faut donc éviter qu’elles ne deviennent la figure d’attachement principale, dont il faudra que l’enfant se sépare.

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