Les cabines de téléconsultation médicale.

              J’étais soigné par le médecin généraliste de mon épouse, une personne expérimentée avec laquelle nous avions d’excellentes relations, mais qui, ce qui est normal, est partie en retraite, il y a quatre ans. J’ai eu du mal à retrouver un médecin, la plupart de ceux de ma ville, surchargés, ne prenaient aucun nouveau patient.

            J’ai retrouvé un jeune médecin, qui me paraît compétent  et me soigne bien (mais je suis très rarement malade) Mais il a un inconvénient : il prend de plus en plus de consultations sur internet.

             J’avais récemment un rendez-vous à son cabinet, mais il a dû avoir un empêchement, et il avait transformé mon rendez-vous en consultation numérique, ce que j’ai dû décliner, car je n’ai pas de caméra sur l’écran de mon ordinateur, (c’est un téléviseur associé à mon petit Mac M1) et mon smartphone n’a pas d’abonnement internet, car je me sers essentiellement d’internet sur mon ordinateur chez moi, et lorsque je suis à l’extérieur, c’est pour une activité où je n’ai jamais besoin d’internet.
            Ce n’est pas grave, j’ai eu un nouveau rendez vous au cabinet, et ce n’est que pour surveiller préventivement ma santé : ce n'était pas urgent.

             Cela dit, la Visio-conférence avec son médecin traitant habituel peut être efficace et rendre service, si on n’est pas vraiment malade, mais que l’on a par exmple, des ordonnances à renouveler.

              Mais j’ai découvert depuis, dans une pharmacie voisine, une console de consultation médicale. Louée par la société Tessan : c’est un microordinateur avec un écran, un accès à internet et une caméra. Il y a en outre des appareils médicaux : prise de tension et du rythme cardiaque, stéthoscope, thermomètre électronique…), utilisables à la demande du médecin et connectés.. Cela ressemble à une cabine téléphonique.
              La machine une fois mise en route et ayant reçu la carte vitale, annonce un délai d’attente (en général n’excédant pas ½ heure d’après le pharmacien).
             C’est une consultation très différente car ce n’est pas avec votre généraliste.
             On ne connait pas le médecin : il peut être dans la France entière. Et lorsqu’à la fin de la consultation il vous donne une ordonnance, elle est au nom de la société Tessan, pas au sien.
             D’après des patients, la consultation est très courte 5 minutes,10 au plus, bien que le médecin ait l’air compétent et consciencieux. Si l’on revient par la suite, on a affaire à un autre médecin dont on ne connait pas plus le nom.
              En me renseignant sur internet, j’ai lu qu’il y avait en France, plus de 5000 cabines de ce type et que ce marché était en forte expansion, surtout auprès des jeunes, habitant en ville, (je suppose que les personnes âgées comme moi, sont plus réticentes et malheureusement, sont plus souvent malades). Il y a même des cabines dans de grosses entreprises.

          Les pouvoirs publics tentent de réguler cette pratique, en liaison avec l’Ordre des Médecins. Les cabines doivent faire l’objet d’un agrément pour que les consultations soient remboursées par la Sécurité Sociale, et ils ont imposé que le nombre de consultations à distance ne dépasse pas 20 % du nombre total de consultations et que le médecin exerce à proximité du lieu de vie du patient. Mais il n’y a, pour le moment, pas de contrôles.

          Madame Agnès Giannotti , médecin généraliste à Paris, disait dans un document de MG France, le syndicat des généralistes, que « c’est une nouvelle niche qui attire notamment de jeunes médecins : on peut adapter ses horaires, il n’y a plus de cabinet à gérer, pas de suivi, pas non plus de charge mentale car on ne revoit pas les patients… »

          Pour le patient qui n’a pu avoir une consultation rapide, c’est immédiat, sans rendez vous et on attend moins qu’aux urgences, dont le séjour n’est jamais agréable.

          Mais j’avoue que ce n’est, à mon sens, qu’un pis-aller et je tiens à mes consultations avec mon généraliste attitré. Je regrette seulement qu’il n’y en ait pas plus en France et qu’ils soient mal répartis sur le territoire.