Ci-dessous le barrage des Trois Gorges, en Chine centrale
Il y a trois mois, la Chine a confirmé son intention de construire au Tibet un énorme barrage, beaucoup plus grand que tous les barrages actuels, qui serait construit à Motuo, sur le Yarlung Tsangpo, nom Tibétain du Brahmapoutre, qui traverse la Chine, l’Inde et le Bangladesh et se jette dans le Gange. Une annonce avait déjà été faite en 2020.
Actuellement le Brahmapoutre a une dénivelée de 2000 mètres sur une distance de 50 km, ce qui est représente un potentiel énergétique énorme;
Ce barrage hydraulique alimenterait une énorme centrale électrique d’une puissance de 60 GW (quarante fois la puissance d’un EPR, trois fois plus que l’autre très gros barrage chinois des Trois Gorges sur le Yangzi Jiang dont la photo est ci-dessus).
C’est une construction audacieuse, car il est situé à 4000 mètres d’altitude, dans une zone difficile d’accès. La hauteur du mur du barrage avoisine les 300 mètres et le lac qu’il génèrera est immense. Il faudra aussi maîtriser les crues du fleuve et la région est située le long d'une frontière de plaques tectoniques sujette aux tremblements de terre.
En outre il faudra protéger ou déménager des lieux saints
Des rapports indiquent que cette construction nécessiterait le forage d'au moins quatre tunnels de 20 km de long à travers la montagne Namcha Barwa, pour détourner le cours du Yarlung Tsangpo.
Le projet pourrait coûter 130 milliards de dollars.
Les autorités chinoises soulignent le rôle majeur de ce barrage pour atteindre la neutralité carbone et les avantages de création d’emplois et de développement d’industries de pointe. Un enthousiasme loin d’être partagé par l’Inde et le Bangladesh, qui s’inquiètent des conséquences environnementales pour les 120 millions de personnes habitant en aval du barrage.
Le gouvernement indien alerte sur les risques liés aux modifications du débit du fleuve, qui alimente des millions de foyers et soutient une économie agricole largement dépendante de l’eau et demande que tout aménagement des cours d’eau transfrontaliers soit discuté avec les États riverains concernés et fasse l’objet de garanties.
L’Inde, qui s’inquiète pour sa a sécurité alimentaire et économique, demande une coopération internationale dans la gestion des fleuves transfrontaliers.
La Chine cherche à renforcer son influence sur les infrastructures énergétiques mondiales, tout en soutenant le développement de ses régions moins favorisées comme le Tibet, mais le barrage permettrait aussi à la Chine de contrôler ou de détourner le débit du fleuve transfrontalier, qui coule vers le sud dans les États indiens puis vers le Bangladesh.
Le barrage ne fait pas non plus l’unanimité au Tibet.Les autorités chinoises ont indiqué que le projet n'aurait pas d'impact environnemental majeur, mais elles n'ont pas précisé combien de personnes seraient déplacées. !Le barrage hydroélectrique des Trois Gorges a nécessité la réinstallation de 1,4 million de personnes).